Les leçons de la crise

16 octobre 2008

Face à la crise financière et économique qui déferle sur la planète, face à l’inquiétude grandissante de la population qui en résulte, face au fait que La Réunion ne sera vraisemblablement pas épargnée des effets directs et collatéraux d’une telle crise, la CFTC, comme d’autres syndicats, a répondu à l’appel d’une démarche unitaire aux côtés des politiques de la Région et du Département, des syndicats et des Chambres consulaires.
Cette démarche unitaire a pour objet d’éveiller la conscience du gouvernement sur la situation d’urgence économique et sociale de notre région.
Cette unité dans la démarche ne prétend pas par elle-même résoudre le problème posé.
Elle permet d’esquiver momentanément une aggravation de la situation, mais sans vraiment la surmonter.
Si nous voulons retirer toutes les leçons de cette expérience et mettre en œuvre notre capacité à surmonter nos propres difficultés, il nous appartient d’envisager non pas un plan de développement économique de La Réunion, mais un véritable projet de société global prenant en compte le social et l’économique bien sûr, l’environnement évidemment, mais aussi les valeurs fondamentales sur lesquelles s’édifient les grandes civilisations.
Surmonter un tel défi passe par une volonté de travailler pour le bien commun, et sortir du modèle actuel guidé par l’égoïsme maladif et l’individualisme narcissique.
Loin d’être une référence en la matière, je ne fais que livrer ma propre réflexion sur un domaine où, en tout état de cause, on ne pourra jamais tout attendre d’un gouvernement qui est bien incapable d’appréhender une situation dont la réalité lui échappe.
Ma conviction actuelle repose sur le fait que toutes les richesses du monde qui se déverseront sur La Réunion ne suffiront jamais à instaurer la paix et le développement humain réel, s’il n’y a point de justice sociale.
Que toute la richesse du monde, sans justice sociale, est une bombe amorcée contre la cohésion sociale et les générations futures. Et que sans justice sociale, il ne peut y avoir de paix durable.
La ligne de conduite qui pourrait être la nôtre ne serait ni plus ni moins celle véhiculée par les sages de tous les temps et qui consiste à faire pour les autres ce que nous aurions aimé que les autres fassent pour nous. A défaut, si déjà nous pouvons ne pas faire aux autres ce que nous n’aurions pas aimé que les autres nous fassent. Ce jour-là, on aura fait un grand pas... pour la justice et pour l’Homme.
Enfin, on peut méditer ce que dit le Prix Nobel de Paix 2006 Muhamud Yunus : « La pauvreté est une création artificielle qui a été imposée à l’humanité. Ce système est aveugle à toute autre considération que le profit. La seule chose que nous ayons à faire est de reconstruire nos institutions et nos politiques, et plus personne ne souffrira de la pauvreté ».

CFTC


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