Union douanière en 2010, monnaie unique dans 10 ans

Les pays de la SADC créent une zone de libre échange aux portes de La Réunion

19 août 2008

Maurice, les Seychelles, Madagascar, l’Afrique du Sud et le Mozambique ont comme point commun d’être géographiquement proches de La Réunion. Ils font également partie de la SADC. Dimanche, les pays de cette organisation régionale ont signé un accord qui débouchera dans quelques années sur la création d’un marché unique de plus de 200 millions d’habitants aux portes de La Réunion. D’ici 10 ans, tous les pays de notre environnement régional auront une monnaie commune.

Dimanche à Johannesburg, tous les pays de la région ont signé un accord commercial historique. L’Afrique australe et l’Océan Indien seront intégrés dans une zone de libre-échange
La Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) a clôturé dimanche son 28e sommet historique avec le lancement de la zone de libre échange (ZLE) et le retour des Seychelles au sein du bloc régional.
Le lancement de la ZLE et le passage en revue de la situation politique dans la région figuraient en tête de l’agenda des travaux du sommet.
Le lancement de la ZLE, consacrée à "la croissance, au développement et à la création de richesses", est un pas significatif vers les objectifs ultimes de la SADC, à savoir l’union douanière en 2010, le marché commun en 2015 et l’union monétaire en 2018. Il constitue un jalon dans le processus d’intégration économique de la région.
Avec le lancement de la ZLE, les industries de la SADC bénéficieront d’un accès élargi au marché et d’économies d’échelle, car elles produiront pour un marché plus vaste, selon la SADC. De l’autre côté, les consommateurs auront accès à une plus importante variété de produits, et à des prix moins élevés, car les marchandises traverseront désormais les frontières nationales sans droits de douane.
Le président sud-africain Thabo Mbeki, qui a présidé le sommet, a qualifié dimanche le lancement de la ZLE d’événement historique pour la région.
Il a souligné que c’était un jalon extraordinaire dans le programme d’intégration de la SADC.
« Aucun d’entre nous ne pourra assurer la stabilité politique et sociale, la sécurité ainsi que le développement économique dans nos pays, si la région dans son ensemble continue à prendre à bras-le-corps les problèmes du sous-développement, de l’instabilité, de la pauvreté et de la marginalisation », a déclaré M. Mbeki.
« L’intégration économique régionale peut jeter les assises pour que les marchés et les industries de la région franchissent les limites des petits marchés nationaux, afin de réaliser des économies d’échelle, de renforcer la compétitivité et de participer plus effectivement à l’économie mondiale », a-t-il précisé. Un communiqué adopté à la clôture du sommet appelle à l’unité et à la cohésion entre les Etats membres, pour que l’Afrique australe puisse relever les défis auxquels fait face actuellement la région, tels que l’interruption de la marginalisation et la lutte contre le sous-développement et la pauvreté.


Les Seychelles reviennent à la SADC

Durant le sommet, les membres de la SADC ont approuvé le retour des Seychelles, après les avoir vues quitter le bloc plusieurs années. Le nombre des Etats membres de la SADC est ainsi porté de 14 à 15.
Commentant le retour des Seychelles, M. Mbeki l’a qualifié de très important pour la SADC.
Il reflète l’importance croissante du bloc sur le continent africain, a-t-il affirmé.


Vu de l’île soeur

« Un grand boulevard » pour Maurice

Dans son édition d’hier, le quotidien mauricien "l’Express" insiste sur les avantages pour l’île sœur que va permettre la création de la zone de libre échange.

« Nous ne voyons pas la SADC sous l’angle de protection chez nous. C’est une question d’aller conquérir ce marché de 360 milliards de dollars », a déclaré avant-hier Amédée Darga, président d’Enterprise Mauritius, joint au téléphone juste après la signature de l’accord pour le lancement officiel de la zone de libre échange de la SADC. En raison de l’ampleur de ce marché, Amédée Darga demande aux opérateurs mauriciens d’aller le conquérir au plus tôt : « Nous avons un grand boulevard devant nous, empruntons-le », propose-t-il.
Dorénavant, 85% des échanges entre 12 des 14 pays de la Southern African Development Community (SADC) se feront librement, sans barrières douanières. L’accord sur la mise en œuvre de la zone de libre-échange de la SADC a été signé hier soir en présence des chefs d’Etat et de gouvernement des 14 pays de la SADC.
Les avantages économiques de cette zone de libre-échange ne sont pas négligeables. Il s’agit de l’ouverture, pour les produits mauriciens, à un marché de 190 millions en termes de populations. Ce vaste marché est évalué à 360 milliards de dollars et devrait atteindre les 431 milliards avec l’entrée de l’Angola et de la République démocratique du Congo dans la zone de libre-échange. (...)
Pour Maurice, qui est déjà sur la voie d’un duty free island, la zone de libre-échange de la SADC est une aubaine dont il faut se saisir et faire profiter pleinement les opérateurs locaux.
Déjà, sans attendre le lancement de la zone de libre-échange, les produits mauriciens sont sur les marchés des pays membres de la SADC, particulièrement en Afrique du Sud. Le volume d’exportation vers ce principal marché de la région a pratiquement doublé en quelques mois. Le textile et l’habillement sont les principaux produits exportés. (...)

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