Sommet du G20

Les pays riches s’engagent à réduire de moitié les déficits publics

29 juin 2010, par Sanjiv Dinama

Parmi les principaux points du communiqué final du Sommet du G20 qui s’est achevé dimanche 27 juin à Toronto figure la réduction des déficits des ’pays riches’, tout en affichant une mise en garde contre les conséquences des plans d’austérité. Rappelons que le déficit public de la zone euro a atteint un record. De même la dette publique atteint des sommets. Les pays membres ont appelé à mettre en place des réformes structurelles chez tous les membres du G20, afin d’augmenter et de soutenir les perspectives de croissance. Il a également mis en garde contre les plans d’austérité qui peuvent être un frein à la croissance. Rappelons que cette crise que nous traversons est avant tout la crise d’un modèle. C’est ce modèle dans sa globalité qu’il faut revoir.

« Les économies avancées se sont engagées à adopter des plans financiers pour réduire au moins de moitié leur déficit avant 2013 et stabiliser ou réduire la proportion entre la dette du gouvernement et le PIB avant 2016 », selon une déclaration rendue publique après le sommet.
Selon la déclaration, les leaders du G20 reconnaissent que leur première priorité est de « sauvegarder et renforcer le redressement, jeter les bases d’une croissance puissante, durable et équilibrée, et renforcer nos système financiers face aux risques ».
La déclaration souligne que les pays souffrant de graves déficits doivent promouvoir les épargnes alors que les pays bénéficiant de surplus dans leurs finances sont appelés à effectuer des réformes afin de réduire la dépendance vis-à-vis de la demande extérieure.

Taux de chômage inacceptable

Les dirigeants du G20 partagent l’avis que davantage de travail est nécessaire pour renforcer le système financier mondial. « Des défis de taille demeurent. La reprise reste aujourd’hui inégale et fragile, le taux de chômage dans certains pays se situe encore à des niveaux inacceptables, et les impacts sociaux de la crise se font encore largement sentir », a souligné le G20.
Rappelons que le déficit public de la zone euro a atteint 6,3% de son Produit intérieur brut (PIB) en 2009, contre 2% en 2008, selon les chiffres communiqués par l’agence européenne de la statistique, Eurostat. En Grèce, la situation est pire que prévue, avec un déficit égal à 13,6% du PIB (contre des prévisions de 12,9%).
Au-delà de la zone euro, le déficit est passé de 2,3% à 6,8% du PIB en 2009 pour l’ensemble de l’Union européenne, selon Eurostat. La dette publique a, elle, atteint 78,7% du PIB pour les 16 pays de la zone euro, contre 69,4% l’année précédente. Elle est passée de 61,6% à 73,6% pour les Vingt-Sept.
Au total, « aucun Etat membre n’a enregistré un excédent public en 2009 », note Eurostat, précisant que « 25 Etats-membres ont enregistré une détérioration de leur solde public (...) en 2009 par rapport à 2008, et deux (Estonie et Malte) une amélioration ».
Dans le détail, c’est l’Irlande qui affiche le plus lourd déficit de l’UE, avec un trou équivalent à 14,3% du PIB. Viennent ensuite la Grèce (13,6%), le Royaume-Uni (11,5%) et l’Espagne (11,2%). En France, le déficit a atteint (7,5%).

En termes de dette publique, « 12 Etats membres ont affiché un ratio (...) supérieur à 60% du PIB en 2009 », au premier rang desquels l’Italie (115,8%), selon Eurostat. La France fait partie de ces pays, avec un ratio de 77,6%.
Les pays membres ont appelé à mettre en place des réformes structurelles chez tous les membres du G20, afin d’augmenter et de soutenir les perspectives de croissance.
« Les économies avancées se sont engagées à mettre en place des plans budgétaires qui auront pour effet de réduire d’au moins de moitié les déficits d’ici 2013, et de stabiliser ou de réduire les ratios de la dette publique au PIB d’ici 2016 », selon le communiqué final.
« Les pays avancés déficitaires devraient prendre des mesures pour stimuler l’épargne nationale, tout en maintenant ouverts leurs marchés et en accroissant leur compétitivité à l’exportation ».
Il a également mis en garde contre les plans d’austérité qui peuvent être en frein à la croissance.

Crise d’un modèle qui met également la pérennité écologique de la planète

Rappelons que cette crise est avant tout la crise d’un modèle. En août 2007, personne n’aurait imaginé que les soubresauts du marché des crédits immobiliers américains seraient le prélude à l’une des plus grandes crises financières de l’Histoire. Près de trois ans après, celle-ci n’est toujours pas terminée. Les marchés financiers connaissent des moments de panique. Des banques font faillites. Les banques centrales doivent régulièrement intervenir pour tenter de rétablir la confiance. Et les conséquences de la crise continuent à se faire sentir partout dans le Monde. Les établissements financiers ont peur de prêter et accroissent le coût du crédit. Les taux d’intérêts continuent de progresser avec des conséquences sur les investissements et l’emploi. C’est ce modèle qui met également en péril en péril la pérennité écologique de la planète.

Sanjiv Dinama
Le G20 : les deux tiers de la population du monde

Le G20 regroupe les pays les plus industrialisés et des pays en développement, ce qui représente environ 90% de la production mondiale, 80% du commerce mondial et deux tiers de la population mondiale.
Les membres du G20 sont l’Argentine, l’Australie, le Brésil, la Grande-Bretagne, le Canada, la Chine, la France, l’Allemagne, l’Inde, l’Indonésie, l’Italie, le Japon, le Mexique, la République de Corée, la Russie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud, la Turquie, les Etats-Unis et l’Union Européenne.
La prochaine rencontre du G20 aura lieu à Séoul, en Corée, les 11 et 12 novembre 2010.

S.D

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