L’INSEE l’affirme :

« Les prix augmentent plus vite pour les ménages les plus modestes et les personnes seules »

3 octobre 2013

Le dernier Bilan économique de La Réunion publié par l’INSEE consacre un article à l’évolution des prix. Force est de constater que les plus pauvres sont ceux qui subissent l’effet le plus dur de la crise. C’est bien une nouvelle illustration d’un système dans l’impasse, qui au lieu de régler les problèmes accentue les inégalités.

Photo Toniox

À La Réunion, les prix à la consommation des biens et services augmentent en moyenne de 0,9% entre 2011 et 2012, soit deux fois moins qu’en France (+2,0%). Sur les quinze dernières années, l’inflation a toujours été plus forte à La Réunion qu’en France, à quelques exceptions près (2003, 2004, 2007 et 2012). L’inflation ralentit fortement en 2012, à un niveau trois fois plus faible qu’en 2011 (+2,5%). Elle est à son niveau le plus bas depuis 13 ans à l’exception de 2009).

En 2012, près de 95% de l’inflation est portée par deux postes de consommation, l’alimentation et les services. Néanmoins, la contribution des services à l’inflation a diminué (0,4 point après 0,9 point en 2011). (…)

Si les prix augmentent en moyenne de 0,9% pour l’ensemble des Réunionnais, certaines catégories de ménages sont plus touchées par l’inflation.

Des postes de dépenses, qui ont une place prépondérante dans leur budget comparativement à la moyenne des Réunionnais, augmentent plus vite que l’inflation.

Les 10% des ménages les plus pauvres sont les plus touchés (1,2% d’inflation). Ils sont pénalisés par leurs dépenses en pain, alcool ou tabac, qui ont un poids proportionnellement plus élevé dans leur budget. Comme les personnes seules, ils sont également pénalisés par leurs dépenses de logement (loyer, eau, électricité et charges). Les ménages les plus modestes profitent peu de la baisse des prix des vêtements et des meubles, puisqu’ils en consomment moins que la moyenne des ménages réunionnais. Les couples avec deux enfants (1,1% d’inflation en 2012) sont quant à eux désavantagés par leurs dépenses en réparation de logement.

À l’inverse, pour les ménages les plus âgés (personne de référence de 60 ans ou plus), l’inflation en 2012 est moins forte (+0,7%) que pour l’ensemble des Réunionnais. Ils consomment une part plus importante de leur budget en gaz (voir encadré) et en transports aériens, dont les prix ont diminué. De surcroît, la hausse des prix des carburants et du tabac a eu un faible impact pour eux du fait d’une consommation moins importante en proportion du budget.

(Source : Bilan économique 2012 - Économie de La Réunion, revue de l’INSEE)

An plis ke sa


Voici d’autres informations rendues publiques dans le dernier hors série de "Économie de La Réunion".


Renchérissement des prix de l’alimentation


En 2012, les prix de l’alimentation augmentent en moyenne de 2,7%, sous l’effet notamment de la hausse des prix des produits alimentaires (+2,2%), des boissons non alcoolisées (+4,6%) et des boissons alcoolisées (+4,0%).

La hausse des prix des produits frais ralentit fortement (+0,6% après +3,2% en 2011), sous l’effet d’une baisse des prix des légumes frais (-1,3%).

Hors produits frais, la hausse des prix de l’alimentation se renforce (+3,0% après +2,5% en 2011). Le pain et les céréales augmentent notamment de 3,9%.

Moins d’inflation dans les services


Les Réunionnais consacrent 41% de leur budget aux services. Leurs prix augmentent de 0,9% en 2012, soit deux fois moins qu’en 2011. Ce ralentissement s’explique par la baisse marquée des prix des services de communications (–3,4%) et des services financiers (–10,7%). Mais les prix du poste « loyer, eau et ordures ménagères » progressent (+2,8% après +3,0% en 2011). Comptant pour 10% des dépenses de consommation, il contribue ainsi au tiers de l’inflation totale. Les prix des services de santé augmentent modérément (+0,6% en 2012).

Stabilité des prix de l’énergie


Après avoir fortement augmenté en 2011 (+11,4%), les prix de l’énergie sont stables (+0,1%), alors qu’ils continuent de croître en France (+5,2%). Deux effets se compensent. Les prix de l’électricité et des carburants augmentent respectivement de 4,3% et 3,2%. A contrario, le prix de la bouteille de gaz chute en moyenne de 22,3% suite aux accords sociaux entrés en application en mars 2012. Cette chute se répercute sur le budget global consacré à l’énergie. Les dépenses d’énergie représentent en moyenne 8% des achats des ménages réunionnais.

Baisse des prix des produits manufacturés


Les prix des produits manufacturés diminuent en moyenne de 0,2% en 2012. Ils pèsent pour un tiers des dépenses des Réunionnais et contribuent ainsi au ralentissement de l’inflation (–0,1 point).

La baisse des prix de l’habillement et des s’est accélérée en 2012 (–2,6% après –0,8% en 2011) et les prix des autres produits manufacturés augmentent plus modérément (+0,4% en 2012 après +0,7% en 2011). Ce ralentissement aurait été plus marqué sans le renchérissement de 6,3% des produits d’entretien et de réparation courante du logement.

Le prix du tabac s’envole une nouvelle fois de 9,4%, après une hausse de 7,7% en 2011. Mais le tabac représente moins de 1% du budget moyen d’un ménage. L’impact de la hausse sur l’inflation est limité (+0,1 p
int).

Lutter contre la vie chèreA la Une de l’actuImpasse du modèle

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus