Agriculture

Les propositions de la CGPER dans le développement endogène

9 décembre 2010

Au cours d’une conférence de presse dimanche dernier à Dioré, en présence d’une cinquantaine de planteurs et maraîchers, Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture, a tenu à transmettre les doléances du monde agricole suite à l’installation du commissaire au Développement endogène.

L’agriculture représente un pan essentiel de l’économie réunionnaise et du développement endogène avec près de 80% des exportations de l’île et une couverture de 60% du marché local en fruits, légumes et viande. Avec plus de 15.000 emplois directs et indirects, le secteur d’activité reste solide malgré la crise, précise la CGPER.
Pour le syndicat, l’installation par la ministre de l’Outre-mer du commissaire au Développement endogène, M. Bertrand Couteaux, correspond à une attente du monde agricole afin de lever les obstacles sur la profession en développant les productions locales et structurer les filières dans notre environnement régional, en ayant à l’esprit ces handicaps, et son action doit s’inscrire dans la durée avec des mesures de long terme pour donner aux agriculteurs des perspectives.
Le monde agricole propose :
1- Une clause de sauvegarde lorsqu’une production locale est trop fortement concurrencée par les importations (ail, oignon, carotte) ;
2- Imposer aux produits importés les mêmes règles en matière sanitaire et règlementaire.

• Mettre en place une véritable réflexion sur la simplification administrative dans le secteur agricole
Au-delà des mesures financières, la simplification administrative constitue également un levier de développement endogène en agriculture. (…) L’installation des jeunes demeure un vrai parcours du combattant entre les démarches administratives, les demandes de permis construire, les études prévisionnelles. En moyenne, le délai d’installation d’un agriculteur à La Réunion est de 24 mois contre 7 mois pour son collègue métropolitain. Lorsqu’un artisan peut débuter son activité en 4 mois, l’agriculteur doit attendre 2 ans.
La Chambre d’agriculture propose un dossier unique pour l’installation d’un jeune et un délai maximum d’instruction des dossiers de 12 mois.
(…)

• Favoriser une véritable politique d’exportation de nos fruits
Le marché des fruits tropicaux frais est un marché de niche, fébrile et très concurrentiel. Les fruits réunionnais sont de plus en plus concurrencés par des fruits en provenance de pays africains et de la zone, dont les coûts de productions et d’acheminements sont moindres. (…)
Bien que reconnue par les acheteurs professionnels comme de produits “haut de gamme” et de qualité, “l’origine” Réunion souffre, aujourd’hui, de plus en plus de son prix élevé, en grande partie en raison des coûts de transport.
L’éloignement de notre île du marché français et européen rend incontournable l’utilisation du transport aérien pour expédier les produits frais. (…)

Aujourd’hui, ces éléments constituent de véritables freins à une croissance plus significative de la filière export et conduisent à court terme, sans la mise en place de mesure d’aide, à sa disparition.
Selon le principe d’égalité d’accès aux matières premières agricoles dans l’espace européen et l’amélioration des conditions d’exportation (cf. préconisations du Rapport Marquès), il apparaît donc urgent de mettre en place des fonds de compensation, de réduire les taxes de transport, notamment la surcharge fuel, et de stabiliser le coût aérien.

Trois pistes doivent être envisagées :
1- Renforcer le Soutien logistique aux entreprises et calquer le montant sur l’évolution des coûts
2- Rendre éligibles les productions agricoles fraiches à l’aide du FEDER : mesure 4-01
3- Réviser les cadres d’intervention pour le développement des productions d’exportation

Un courrier a été transmis au commissaire pour une demande d’entretien avec afin d’évoquer l’ensemble de ces points


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