La pêche à La Réunion - 3 -

Les récents événements concernant la filière pêche suscitent débat. Un Collectif - Réflexions et Actions pour la défense de la pêche réunionnaise - troisième volet de l’ analyse de cette situation préoccupante.

16 mai 2008

Une profession méprisée

Concernant toujours les navires construits en Chine, selon le journal “Le Marin”, (dont le chantier breton influent est un des gros annonceurs), à la base il y aurait en fait une anomalie de montage (pas pour la construction à Maurice ?) que le service instructeur n’aurait pas vu ou qu’il aurait laissé passer ! Nous doutons fort que dans la chaîne d’instruction et de contrôle, personne n’ait pas bien lu le code des investissements et les documents complémentaires sur l’application des mesures aux DOM. Le promoteur de base, en attendant, subit l’ambiance en se disant que son malheur est peut-être de vouloir travailler au développement de son île et que ce qui est permis aux entreprises influentes de l’île pose problème quand il s’agit de plus petites.

Pour être clair sur l’affaire des ailerons de requins, et là encore l’Etat aurait pu s’exprimer... à part le fait que les espèces protégées, potentiellement capturables dans notre zone soient rares (il faudra réfléchir au silence de l’IFREMER sur le sujet !). Il y a plusieurs portes d’entrées à ce dossier : certaines espèces sont protégées par la convention de Washington, d’autres pour des raisons sanitaires sont interdites à la vente à La Réunion. Il est vrai que quand un navire de pêche ne ramène que les ailerons il est difficile d’identifier l’animal. Les services de l’Etat ont rappelé l’obligation de ramener l’animal en même temps que les ailerons, ce qui est une mesure de bon sens. Beaucoup d’armements se sont pliés immédiatement à cette règle et on même été plus loin puisqu’ils ne ramènent quasiment plus de requins, même ceux autorisés. Hors de ces deux approches (protection internationale et interdits sanitaires) reste peut-être potentiellement des délits d’ordre commerciaux, vétérinaires, douaniers ou fiscaux qui pourraient être éradiqués, si besoin était, dans le cadre d’accords de bonnes pratiques professionnelles. Une fois encore nous nous interrogeons sur la capacité de l’Etat à assurer une surveillance longitudinale participative avec les professionnels. S’il ne reste plus que la solution des descentes du type lutte anti-mafieuse, on a des raisons de penser que notre profession est solidement méprisée ou alors qu’elle perturbe des intérêts qui nous dépassent.

Collectif : réflexions et actions pour la défense de la pêche réunionnaise

Requins

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