Trois questions à Jean-Yves Minatchy

Les Réunionnais pas concernés par le remboursement de 500 millions d’euros

5 août 2009

La Commission européenne demande à des producteurs de fruits et légumes en France de rembourser 500 millions d’euros de subventions perçues entre 1992 et 2002. Les agriculteurs réunionnais sont-ils concernés ? Explications de Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture et de la CGPER.

La Commission européenne demande à l’État de récupérer 500 millions d’euros de subventions auprès des horticulteurs. Les producteurs de fruits et légumes réunionnais sont-ils concernés ?
— Non. Ces aides d’urgences avaient été décidées quand Jean Glavany était ministre de l’Agriculture. La France connaissait une période de sécheresse et une enveloppe conséquente avait été débloquée par l’État. Cette enveloppe a été utilisée à d’autres fins que ce qui était prévu (achat de matériels…). L’Europe demande aux agriculteurs de rembourser. Bruno Lemaire, ministre de l’Agriculture, a dit lundi soir que chaque dossier sera traité au cas par cas. Parmi les agriculteurs concernés, certains sont en retraite, il y a aussi des exploitations qui viennent d’être reprises par les jeunes.
Les producteurs de La Réunion ne sont pas concernés, car l’enveloppe en question a été débloquée à la suite d’aléas climatiques qui ont eu lieu en France, pas à La Réunion.

L’Europe est donc très vigilante sur l’utilisation des fonds ?
— Quand l’État français débloque une aide d’urgence, le reliquat doit rester dans un cadre bien défini. L’utilisation des subventions est destinée à un domaine bien précis. Quand les fonds alloués pour un but précis sont utilisés pour autre chose, c’est le risque de la sanction. L’Europe considère que l’argent versé par la France, c’est aussi celui de l’Europe.

Quelles sont les perspectives ?
— En France, les producteurs de fruits et légumes traversent une grave crise de surproduction. Ils sont concurrencés sur leur territoire par les produits importés des pays voisins qui envahissent les marchés. Dans de telles conditions, comment pourront-ils faire pour rembourser une somme aussi considérable si l’État les y obligent ?

Propos recueillis par M.M.


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