Conséquence du ralentissement de l’économie mondiale

Les salaires diminuent dans les pays développés

6 décembre 2014, par Céline Tabou

Dans son rapport publié le 5 décembre, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) estimé que la croissance salariale dans le monde a ralenti en 2013, passant de 2,2 % en 2012 à 2 % en 2013.

Les salaires moyens dans les pays développés sont trois fois plus importants que dans les économies émergentes. Mais l’écart se réduit. A La Réunion, les salaires sont définis selon des règles établies en France, un pays développé.

Les salaires dans le monde développé diminuent, conduisant à une augmentation des inégalités des revenus des ménages, mais aussi en raison du manque d’emploi dans les économies développées.

Les économies développées stagnent

La situation reste encore très éloignée des taux d’avant la crise qui avoisinaient les 3 %. Selon le Rapport mondial de l’OIT sur les salaires 2014/15, « l’essentiel de cette croissance modeste des salaires mondiaux a été tirée par les économies émergentes du G20, où les salaires ont augmenté de 6,7 % en 2012 et de 5,9 % en 2013 ».
A l’inverse, dans les pays développés, « la croissance globale du salaire moyen a fluctué autour de 1 % par an depuis 2006 avant de continuer de ralentir en 2012 et 2013 jusqu’à respectivement seulement 0,1 et 0,2 %".
Pour Sandra Polaski, Directrice générale adjointe de l’OIT pour les politiques, « sur les deux dernières années, la croissance salariale a suivi une courbe pratiquement plate dans les économies développées, allant jusqu’à une baisse dans certaines d’entre elles ». Cette dernière a expliqué que ce contexte « a pesé sur les performances économiques globales, conduisant à une reprise économique molle dans la plupart de ces économies et à un risque accru de déflation dans la zone Euro ».
De son côté, Kristen Sobeck, économiste à l’OIT et l’une des auteurs du rapport, a indiqué qu’au cours des dix dernières années, « on observe une lente convergence des salaires moyens des pays émergents et en développement avec ceux des économies développées, mais les salaires des économies développées restent en moyenne trois fois plus élevés que dans la catégorie des économies émergentes et en développement ».

Des différences flagrantes entre régions du monde

Le rapport a constaté qu’en 2013, les salaires ont augmenté de 6 % en Asie et de 5,8 % en Europe orientale et en Asie centrale, mais de seulement 0,8 % seulement en Amérique latine et dans les Caraïbes. D’autres augmentations ont été constaté, au Moyen-Orient, les salaires ont progressé de 3,9 % contre 0,9 % en Afrique.
Selon l’OIT, l’écart s’agrandit entre les salaires et la productivité du travail. Ainsi la productivité du travail, qui est « la valeur des biens et services produits par personne employée », continue de “surpasser” la croissance salariale dans les économies développées. Cette disparité avait disparu pendant la crise financière de 2008 et 2009.
Cet écart entre salaires et productivité a entrainé une diminution de la part de la rémunération du travail dans le produit intérieur brut, alors qu’une part grandissante va au capital, particulièrement dans les économies développées ». L’organisation a expliqué que « cette tendance signifie que les travailleurs et leur famille n’obtiennent qu’une plus petite part de la croissance économique tandis que les propriétaires de capitaux en bénéficient davantage ».

Montée des inégalités

Les salaires sont une source de revenu essentielle pour les classes moyennes alors que « les 10 % du haut de l’échelle et les 10 % du bas de l’échelle des salaires s’appuient sensiblement plus sur d’autres sources de revenus ». Dans les pays développés, les salaires représentent près de 70 % du revenu des ménages dans les foyers, qui ont au moins un membre en âge de travailler.
Dans les pays émergents et en développement, les salaires représentent 50 à 60 % du revenu, car le travail indépendant est plus courant. Les pays concernés sont le Mexique, la Fédération de Russie, l’Argentine, le Brésil et le Chili, tandis qu’ au Pérou, cela représente 40 % contre 30 % au Viet Nam.
« Dans de nombreux pays, les inégalités commencent sur le marché du travail et en particulier avec la distribution des salaires et de l’emploi », a expliqué Rosalia Vazquez-Alvarez, économétricienne et spécialiste des salaires à l’OIT, également auteure du rapport.
Le rapport explique que les inégalités se sont réduites dans les pays comme le Brésil, la Russie, l’Argentine, en raison de l’augmentation de l’emploi et des salaires. A contrario, aux Etats-Unis et en Espagne, les inégalités se sont accrues, faute de travail et de hausse des salaires.

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