’Les transporteurs vont péter les plombs’

24 mars 2006

La fermeture et le basculement à répétition de la route du littoral, le recours à des non-professionnels pour le ramassage des déchets verts, la difficulté de répercuter sur les tarifs l’augmentation des charges... Les sujets de mécontentement ne manquent pas pour la FNTR (Fédération nationale des transporteurs routiers). ’Un jour, nous allons péter les plombs et c’est toute l’économie de l’île qui sera bloquée’, a averti hier Joël Mongin, président de la FNTR.

"Si les transporteurs ont la grippe, toute La Réunion va tousser". La formule, imagée, est significative de l’état d’esprit dans lequel se trouvent les adhérents de la Fédération nationale des transporteurs routiers (FNTR). Joël Mongin, président de cette structure représentant un tiers des 900 camionneurs de l’île, affirme : "notre profession est atomisée et ce n’est pas la faute du chikungunya, même si l’épidémie a encore accentué nos difficultés". C’est la route du littoral qui est à l’origine de cette "atomisation". Depuis le début de l’année, il y a eu 45 jours de fermeture totale ou de basculement. "Cela nous a fait perdre 40% de notre chiffre d’affaires. On ne peut pas continuer comme ça", estime Fabrice Banon, trésorier de la FNTR. "On ne peut pas nous taxer en nous disant que nos impôts vont servir à construire et améliorer le réseau routier et en même nous interdire, de fait, de circuler sur la route du littoral", ajoute Joël Mongin.

"Maillon essentiel et incontournable"

Il indique avoir interpellé à ce propos le ministre de l’Outre-mer, François Baroin, lors de son récent séjour dans l’île. Invoquant la baisse du chiffre d’affaires engendrée par les fermetures et basculement de la route, il a demandé le gel des charges sociales et fiscales des entreprises de transport. François Baroin l’a renvoyé au dispositif d’aides mis en place en raison de l’épidémie. "Nous voulons une aide spécifique", précise Joël Mongin.
Le président de la FNTR dit que les transporteurs ont des solutions à proposer pour "régler définitivement" le problème de la route du littoral. "Il existe déjà des tunnels, il faudrait en percer d’autres pour éviter les zones où la falaise est instable", expose Joël Mongin. "Il faut de toute façon trouver une solution. Si ce n’est pas le cas, on finira par péter les plombs et par bloquer complètement cette route", tonne Joël Mongin. "Les transporteurs sont un maillon essentiel et incontournable de l’économie réunionnaise, pourtant on nous considère comme des moins que rien. Cela ne peut plus durer", note pour sa part Fabrice Banon.
La FNTR a un autre gros sujet de mécontentement. Depuis le mois de décembre, les communautés des communes mandatent des prestataires pour procéder au ramassage des déchets verts. Ces opérations sont liées à la lutte contre la prolifération des moustiques. Or, selon les camionneurs, les prestataires sous-traitent le ramassage avec des agriculteurs équipés de tracteurs. "Ce n’est ni normal ni légal. Les transporteurs sont les seuls habilités à faire ce genre de travaux", souligne Jean-Valère Mahé, 1er vice-président de la FNTR.
En conclusion, la fédération a une nouvelle fois mis l’accent sur la difficulté que les transporteurs ont à répercuter l’augmentation de leurs charges sur leurs tarifs. Les donneurs d’ordre sont en effet très réticents à accepter une quelconque hausse des prix. Un motif de satisfaction cependant. Un texte de loi voté le 6 janvier oblige les donneurs d’ordre à payer les factures des transporteurs dans un délai maximum de 30 jours. "Actuellement les délais vont de 30 jours pour les bons payeurs à 120 jours et même plus pour les mauvais payeurs", indique Joël Mongin.

Route du littoral

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