L’UNOSTRA à la CCIR

Les trois mousquetaires du statut de transporteur

13 octobre 2004

Johny Arnachellum, Jean-René Marianne et Jacques Virin se présentent aux élections de la Chambre de commerce et d’industrie, sous la bannière de l’Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles. Parmi leurs objectifs : pérenniser la détaxe sur le gazole.

“Partenaires” : c’est ainsi que se définissent Johny Arnachellum, de la Coopérative des transporteurs de La Réunion, Jean-René Marianne, président du Syndicat des camionneurs et Jacques Virin, de la Coopérative ouvrière de La Réunion.
Pour ce trio qui part aux élections à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion sous la bannière de l’UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles), la question du fret et du transport est au centre des préoccupations.
Aujourd’hui, on privilégie les navires au détriment des autres transporteurs. Pourtant, que ce soit le bateau ou le camion, il s’agit bien de transport de marchandises, et il ne doit pas y avoir de discrimination.
Or, ce que l’on constate aujourd’hui, c’est que la productivité enregistrée sur les quais profite essentiellement aux navires. Un bâtiment chargé de 800 conteneurs sera déchargé à raison de 25 “boîtes” à l’heure, et ne restera à quai que 24 heures tout au plus.

Des heures et des heures d’attente

Dans le même temps, le camionneur lui, doit prendre son mal en patience pour prendre livraison des conteneurs qu’il doit acheminer aux destinataires. "Ce sont souvent des heures et des heures d’attente que nos donneurs d’ordre ne prennent pas en compte", déplore Jean-René Marianne, président de l’UNOSTRA.
À cela vient s’ajouter une circulation difficile sur un réseau routier saturé. "Pour une livraison dans le Sud, il faut compter une demi-journée", poursuit M. Marianne. En fait, tous les gains de productivité enregistrés ces quinze dernières années sur l’enceinte portuaire, souvent au détriment de l’emploi, se diluent sitôt franchies les grilles du port.
Pour les candidats de l’UNOSTRA, il est impératif de revoir à la fois le fonctionnement du port et les perspectives d’avenir. Alors que l’on évoque depuis des années l’objectif d’un port d’éclatement (rôle joué dans les faits par... Port-Louis) notre port n’est en fait qu’un port de stockage "pour certains privilégiés", dénoncent les candidats de l’UNOSTRA. Quant au fonctionnement, ils préconisent que les quais soient opérationnels 24 heures sur 24.

Autre problème relevant de la CCIR soulevé par MM. Arnachellum, Marianne et Virin : des terrains appartenant à la chambre consulaire, loués en 1965 à quelques heureux bénéficiaires “pour une bouchée de pain” et qui aujourd’hui sous-louent ces terrains, empochant au passage une belle plus-value.
Pourtant, ajoutent les candidats, les baux concernant ces terrains sont arrivés à expiration et la CCI aurait dû remettre les choses à plat et procéder à une nouvelle répartition de ces terrains. Une question cruciale, quand on sait à quel point le foncier devient une denrée rare. Selon Johny Arnachellum, "certaines entreprises ne peuvent s’installer, faute de foncier".
Candidats indépendants de toute autre liste dans la sous-catégorie “transports” (qui regroupe environ 1.500 électeurs sur un corps électoral d’environ 23.000 chefs d’entreprise), les trois hommes de l’UNOSTRA entendent continuer un combat entamé de longue date.

35 heures : application impossible

En premier lieu, la détaxe pérenne du gazole. De son côté, la Région avait donné son accord de principe, mais l’application avait été retardée par la DDE (direction départementale de l’équipement) du fait que nombre d’entrepreneurs n’étaient pas à jour de leurs obligations liées à l’obtention de la capacité de transporteur. Tout semble rentré dans l’ordre. Mais pour l’UNOSTRA, la détaxe qui est ponctuelle doit devenir pérenne, comme pour les agriculteurs, mais sur la base de 30.000 litres par entreprise.
Autre cheval de bataille de l’UNOSTRA : la non-application des 35 heures. "Non pas parce que nous sommes contre, mais parce que pour nos entreprises, compte tenu du réseau routier et du délai de livraison des marchandises, les conditions ne sont pas réunies", explique Jean-René Marianne.
Il y a les revendications, et il y a les acquis, au rang desquels l’UNOSTRA range la création de lots de transport dans les appels d’offres, obtenue après le mouvement d’humeur des transporteurs et les barrages de route de mai dernier.
Pour Johny Arnachellum, de la Coopérative des transporteurs de La Réunion, la création de lots transports dans les appels d’offres permet aux transporteurs de se positionner, et notamment aux petits transporteurs regroupés au sein de la coopérative d’accéder à des appels d’offres auxquels ils n’auraient pu soumissionner isolément.
"Élus à la Chambre de commerce, nous nous engageons à faire une véritable promotion de ces structures qui, en Métropole, fonctionnent comme de véritables centrales d’achat ou de garages mécaniques", explique M. Arnachellum dans la profession de foi de l’UNOSTRA.

S. D.


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