Luttons contre le ver blanc

8 octobre 2010, par Sophie Périabe

Depuis le mois de juillet, une trentaine d’agriculteurs de la zone Sud-Ouest ont constaté une recrudescence des vers blancs dans les champs de cannes à sucre. La Chambre d’agriculture rappelle à l’ensemble des planteurs l’importance d’utiliser le bétel, seul moyen biologique de lutter efficacement contre ce coléoptère.

C’est la 3éme coupe que Jules Houpiarpanin a entamée au mois de juillet dernier sur sa parcelle de cannes de 14,8 hectares située dans les Hauts des Avirons au Tévelave.
« C’est quand la commence la coupe que mwin la remarqué que les racines té remonté. Nou la fouillé et nou la trouve vers blancs », explique le planteur.
Pourtant lorsqu’il plante cette parcelle de cannes il y a 4 ans, Jules Houpiarpanin utilise le bétel, « un champignon qui lutte biologiquement contre le ver blanc », précise Éric Soundrom, chargé des Affaires agricoles à la Chambre verte.
Et ce planteur n’est le seul à constater la présence des vers blancs. Dans la zone Sud-Ouest, une trentaine de planteurs sont touchés.
« Pour l’année prochaine, les dégâts lé considérables. Il faudra replanter cette parcelle car aujourd’hui, na pu de plants de canne », déplore le planteur.
Comment expliquer cette recrudescence des vers blancs ? Plusieurs hypothèses sont avancées. Certains dénoncent le non-respect du conditionnement du bétel qui doit être maintenu à une température de 12°C. « Nou na point de frigidaire dans le transport, ni sur le champ », souligne Jules Houpiarpanin. L’effet de cet insecticide serait donc moins efficace.
Selon la Chambre d’agriculture, tous les planteurs n’utiliseraient pas le bétel. Or, dans le cadre des subventions FEADER attribuées pour la replantation, l’achat du bétel est obligatoire et financé entièrement (300 euros/hectare).
Mais devant la lourdeur administrative des dossiers, certains planteurs n’utiliseraient plus les subventions à la replantation. Selon Éric Soundrom, le nombre de dossiers à la replantation a diminué dans l’île, « non pas que le planteur ne replante plus, mais il le fait par ces propres moyens » et donc sans bétel.
Des champs non traités pourraient ainsi expliquer la recrudescence du ver blanc.
La Chambre d’agriculture rappelle donc aux planteurs que le ver blanc peut causer des dégâts considérables, entre 15 et 20% de pertes à l’hectare, et que le seul moyen de lutter efficacement est d’utiliser le bétel lors de la replantation.
La DAF et le Conseil général seront sollicités à nouveau pour une aide à la replantation pour les parcelles infestées et âgées de moins de 5 ans.

Sophie Périabe

Filière canne-sucre-alcools-énergie

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