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Utiliser l’énergie du soleil présente en abondance pour garantir l’accès gratuit à l’électricité
18 juillet 2022, par
A Madagascar, le réseau électrique inspiré de celui de l’Occident ne permet qu’à 15 % de la population d’accéder à la population. Le président de Madagascar propose d’utiliser 30 millions des 50 millions de dollars alloués par la Banque mondiale au financement du secteur de l’énergie pour équiper 50 % des familles malgaches sans électricité de kits solaires. Ceci permettra l’accès à l’électricité pour les besoins de base en économisant l’argent considérable nécessaire à la construction de milliers de kilomètres de lignes électriques et de centrales.
Dans un article paru le 17 juillet, notre confrère 2424.mg fait part d’une annonce du président de la République de Madagascar : « Au moins 50% des ménages malgaches qui n’ont pas accès à l’électricité seront dotés de kits solaires », déclare Andry Rajoelina à Mandoto, jeudi, lors de la cérémonie de remise de certificats fonciers aux paysans des communes de ce district. « Nous allons désormais nous occuper de 85% de la population qui n’ont pas accès à l’électricité », souligne-t-il dans son discours. Il rappelle que « seuls 15% de la population bénéficie de l’électricité fournie par la Jirama qui est pourtant subventionnée pour des milliards et des milliards d’ariary ». »
La Banque mondiale prévoit d’allouer 50 millions de dollars au secteur de l’énergie à Madagascar. L’argent doit bénéficier à la société d’État Jirama qui distribue l’eau et l’électricité. Le chef de l’État malgache propose d’allouer une partie de cette somme, 30 millions de dollars, à la fourniture de kits solaires dans les communes rurales. L’objectif est de donner accès à l’électricité à 50 % des familles qui ne l’ont pas.
Cette proposition n’est pas étonnante. Le système de réseau électrique mis en œuvre en Occident et importé à La Réunion n’est pas adapté à des pays comme Madagascar. Rappelons que pour l’accès au téléphone, c’est la révolution technologique du mobile qui a permis l’équipement des Malgaches. S’ils avaient compté sur le système des câbles téléphoniques desservant chaque maison, la plupart seraient encore coupés du monde.
C’est la même chose pour le réseau électrique basé sur des grosses centrales points de départ de kilomètres de lignes de haute tension. Le courant doit ensuite passer dans des transformateurs pour faire baisser la tension, puis des câbles basse-tension desservent chaque abonné. A l’échelle de Madagascar, cela voudrait dire des milliers de kilomètres de lignes électriques, et la construction de nombreuses centrales. Avec 30 millions de dollars, il n’y a même pas de quoi payer une centrale utilisant des carburants importés comme celle d’EDF au Port, mais pour cette somme il est possible d’amener l’électricité à 10 millions de personnes grâce au soleil.
Or, l’évolution technologique permet à chaque famille de produire de l’électricité. Plus besoin de coûteuses centrales et de kilomètres de lignes électriques. L’électricité est produite sur place, sans intermédiaire et donc sans facture à payer.
Le kit solaire doit permettre de répondre aux besoins d’électricité de base des familles rurales. Il leur permettra par exemple de ne plus avoir besoin d’une lampe à pétrole pour éclairer l’intérieur de la maison, et de charger un téléphone mobile qui leur apportera ouverture sur le monde et accès aux services publics.
A Madagascar, l’énergie du soleil est disponible en abondance, elle est gratuite, et ne nécessite pas de passer par des importateurs et des intermédiaires. Si l’électrification des zones rurales de Madagascar s’effectue avec ce moyen de production décentralisé, alors la Jirama pourra se concentrer sur l’amélioration du service rendu aux 15 % des Malgaches qui ont déjà l’électricité.
Cette initiative peut également être source d’inspiration à La Réunion, pour les habitants des écarts qui doivent faire face aux coupures en cas de tempête. Et ceci permettra surtout de ne plus à avoir à payer EDF, puisque le consommateur est producteur. Ce sera autant d’argent qui restera à La Réunion.
M.M.
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