Crainte d’une hausse des coûts avec le monopole de la CMA-CGM pour desservir l’archipel

Maersk va quitter les Comores : l’importance d’une compagnie maritime régionale

19 janvier 2022

Le départ de Maersk des Comores rappelle combien les pays de notre région sont sous la dépendance d’acteurs extérieurs pour assurer leur ravitaillement et leurs exportations. La création d’une compagnie maritime régionale propre aux pays de la COI permettra de maîtriser le lien entre notre région et le monde, et d’éviter de tomber dans une situation de monopole au profit d’une société privée, comme ce sera le cas à partir du 31 mars prochain quand CMA-CGM sera seule aux Comores.

Al Watwan du 17 janvier 2022.

Dans son édition du 17 janvier, Al Watwan annonce le départ de la compagnie maritime Maersk des Comores à partir du 31 mars.

« Maersk, armateur numéro 1 au niveau mondial, va cesser ses opérations aux Comores à compter du 31 mars prochain. La nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre chez tous les professionnels dont les entreprises seront sérieusement affectées par le départ du mastodonte danois. L’information a été confirmée par son représentant à Moroni, Amin Naçr-Eddine de l’agence Spanfreight. »

La CMA-CGM sera donc en position de monopole :

« Selon les différents interlocuteurs, il va falloir « prendre les dispositions nécessaires pour maintenir la compagnie qui reste », à savoir la Cma-Cgm qui sera donc d’ici deux mois, en situation de monopole. « Nous sommes en droit de redouter une inflation de fait », fait observer Sitti Djaouharia Chihabiddine. »

Conclusion :

« En tout cas, ce départ tombe mal. Alors que depuis près d’une année, l’approvisionnement des produits de première nécessité se fait difficilement avec le dérèglement dû à la pandémie et avec des pénuries en tout genre, .« Ne perdons jamais de vue que nous sommes dans un archipel et quasiment tout ce que nous consommons provient de l’étranger », a prévenu la présidente de Vaniacom. »

Seulement 1% du commerce de La Réunion se fait avec ses voisins

Cet événement rappelle l’importance d’une revendication : la création d’une compagnie maritime régionale commune aux Comores, à Madagascar, à Maurice, à La Réunion et aux Seychelles.
Une telle compagnie aurait comme tâche de contribuer à intensifier le commerce entre ces pays voisins. Rappelons que celui de La Réunion avec les autres membres de la COI se limite à 1 % de son commerce extérieur, tandis que plus de 75 % de nos importations en valeur vient d’un ensemble de pays à l’autre bout du monde : l’Union européenne.
Une compagnie maritime régionale vise également à donner aux peuples de notre région la maîtrise de leur désenclavement et de leurs échanges avec le monde. En effet, dans la situation actuelle, les importations des Comores dépendent des tarifs fixés par Maersk et par CMA-CGM qui sera en situation de monopole à partir du 31 mars prochain. Ces deux sociétés ne sont pas comoriennes, et leur centre d’intérêt n’est pas l’océan Indien.

Ne plus dépendre de décisions extérieures

Maersk a décidé de ne plus desservir les Comores, ce qui risque de causer d’importantes difficultés pour les acteurs économiques et surtout une hausse des prix des produits de première nécessité dans un cadre de déréglement du marché mondial du fret maritime, causé par la pandémie de COVID-19 et la spéculation sur cette activité.
Une compagnie maritime régionale permettra la continuité du service. Ainsi, il n’y aura pas à craindre les conséquences du départ d’un opérateur, la compagnie maritime régionale sera là pour assurer le désenclavement et le ravitaillement de la population.

M.M.

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