La Fédération régionale des coopératives agricoles de La Réunion présente ses revendications

Mobilisation des agriculteurs : propositions de la FRCA

31 janvier

Ce 30 janvier, la Fédération régionale des coopératives agricoles (FRCA) de La Réunion a présenté ses revendications dans le contexte du mouvement de mobilisation des agriculteurs.

« L’Europe a été construite dans les années 1960 autour de son agriculture par la loi d’orientation agricole et aujourd’hui elle est en train de défaire les agricultures dans ses décisions sans cohérence avec les territoires des différents pays communautaires.

L’agriculture réunionnaise est très diversifiée dans les productions existantes et c’est ce qui fait sa richesse. Elle est organisée autour de structures économiques, des interprofessions viande, fruits et légumes et canne à sucre et plus de 70 % des agriculteurs fonctionnent autour des circuits courts et du marché de gros.

Le rôle de l’agriculture est de produire des denrées dans un objectif de souveraineté alimentaires et il faut retrouver la confiance des consommateurs dans nos produits. Notre agriculture est résiliente et on a démontré depuis ces dernières années à la suite du Covid, la guerre en Ukraine et les cyclones qu’on vient de vivre en ce début d’année.

Sur la transition écologique les règles ne sont pas les mêmes dans les pays européens et les pays tiers. En France les règles appliquées sont plus exigeantes que dans les autres pays européens et pénalisent nos agricultures.

Fort de l’engagement du Premier Ministre depuis ces quinze derniers jours sur le monde agricole, nous interpellons le gouvernement pour porter un regard attentif sur l’agriculture réunionnaise qui traverse actuellement une période difficile. Nous avons besoin d’une autre vision sur le développement de nos filières agricoles avec des moyens d’accompagnement financiers à la hauteur de nos ambitions.

Le monde agricole est conscient des attentes de la société et demande un nouveau souffle avec des moyens supplémentaires pour construire un nouveau modèle dans l’objectif d’atteindre la souveraineté alimentaire en tenant compte des points suivants :

Sur le CIOM adopté le 18 juillet 2023, sur les 72 mesures, seulement deux propositions concernent l’agriculture des DOM, les mesures 14 et 15.
Mettre en place un moratoire sur l’application des normes et des réglementations actuelles. Demande d’avoir des textes d’application plus simple et adaptés aux territoires insulaires sur le contrôle stratégique phytosanitaire, le contrôle des appareils phyto, revoir l’application des textes sur les ICPE, revenir sur un plan d’épandage avec l’azote uniquement (problème sur la gestion des effluents), le contrôle sur TELEPAC et satellite, les ZNT…
L’environnement ne doit pas être prioritaire sur la production agricole, mais reste un enjeu important pour le sociétal.
Interdire les produits agricoles d’entrer sur le territoire qui n’ont les normes Françaises venant des pays tiers, travailler sur une taxation plus contraignante de l’octroi mer sur les produits qui concurrence fortement la production locale, sur les fruits et légumes, notamment sur les oignons, pomme de terre, carotte et ail, sur les productions animales : bovin, volaille, petits ruminants et porc.
Faire valoir le principe de ne pas autoriser d’importation quand la production locale est en phase de récolte pour limiter la concurrence directe des produits pays, en prenant l’exemple des Calédoniens qui refusent l’entrée des produits sur leur territoire,
Demande de supprimer le plan Ecophyto, pas de retrait de molécules sans solutions alternatives
Revoir les conditions d’intervention des services de l’État dans les exploitations agricoles pour avoir plus de pédagogie et moins de sanction.
Négocier un moratoire sur les dettes sociales, fiscales et bancaires des agriculteurs. Mettre en place un Plan Marshall au regard du Plan Barnier de 2008
Fixer des objectifs de développement filière par filière en faisant des propositions quantitatives par filière sur le développement agricole en tenant compte des difficultés actuelles (coût des intrants et aliments du bétail, inflation sur les coûts de matériaux, bâtiments et matériels…) et une adaptation financière pour booster les filières de façon à permettre aux agriculteurs de dégager un revenu décent avec une rentabilité des entreprises. Le contexte mondial a changé et on constate encore des problèmes à venir sur la guerre en mer rouge par exemple.
Expertiser et mettre place une procédure de simplification administrative sur les demandes de subventions et des déclarations d’aides PAC notamment,
Demander au Gouvernement de faire pression sur Bruxelles pour réclamer conjointement l’arrêt sur les accords de libre-échange négociés par l’Union européenne comme sur le Mercosur et en notre nom avec les pays voisins de La Réunion (APE) et la suspension immédiate de toutes les négociations,
Dans les échanges commerciaux l’interdiction formelle de l’achat des produits agricoles en dessous de leur prix de revient par les industriels et/ou les grandes surface, revoir EGALIM II.
Préparer le cadre de la future loi sur l’installation et la transmission des exploitations en revoyant notamment les aspects sur la fiscalité, le financement et la retraite du cédant.

La FRCA demande au Préfet que nos revendications doivent aboutir dans des délais raisonnables et demande de mettre en place des groupes de travail rapidement pour redéfinir une feuille de route sur la relance du développement agricole.

Fait à St Pierre le 30 janvier 2024
Le Président de la FRCA
Alain Dambreville »

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