Sainte-Rose s’engage à préserver les terres agricoles

« Notre agriculture ne connaît pas la crise »

7 juillet 2009, par Edith Poulbassia

La 7ème Charte agricole du département a été signée hier à Sainte-Rose par le maire, le président de la Chambre d’Agriculture, la présidente du Conseil général et le sous-préfet de Saint-Benoît. Objectif, mettre en place une politique agricole sur 15 ans pour valoriser et préserver les espaces cultivables, travailler dans une perspective de développement durable.

Sainte-Rose ne pouvait faire autrement. L’agriculture est le premier secteur économique de cette commune rurale. Avec 266 emplois, l’agriculture occupe 20% de la population active de la commune. Les exploitants agricoles sont jeunes. Les exploitations agricoles sont en moyenne de 8 hectares, contre 5 hectares dans l’île. Elles sont à 40% bien équipées, contre 26% des exploitations dans l’île. Sur 18.000 hectares, 4.000 sont des terres agricoles, dont 1.900 pour la canne. Sainte-Rose contribue à 7% de la production de cannes de l’île et à 38% de la production de vanilles. 2.000 hectares de surface agricole sont cultivés. Sainte-Rose dispose ainsi d’atouts dynamiques et rentables en agriculture. Au début du siècle précédent, elle comptait sur son territoire 4 usines sucrières, rappelle le maire Bruno Mamindy-Pajany.
Et aujourd’hui, « notre agriculture ne connaît pas la crise », avec le développement de la culture hors-sol ; la modernisation des exploitations, etc… L’ambition de Sainte-Rose est donc de devenir, avec cette charte, « un pôle agricole fort ».
Constat partagé par Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre Verte, l’agriculture réunionnaise est le seul secteur à garder le cap dans le contexte de crise. Son poids est incontournable dans l’économie, a-t-il souligné, et le calendrier des actions de la charte agricole ne peut que renforcer ce poids, notamment à Sainte-Rose où le potentiel ne manque pas. Le tout pour la commune sera de concilier les besoins en logements, le développement des énergies renouvelables (éolien, photovoltaïque, énergie de la mer, etc…) dont Sainte-Rose est une commune pionnière, et le classement de 75% du territoire dans le cœur du Parc National.

Maison des Fruits, culture hors-sol et autres actions

Que prévoit la charte agricole ? En signant cette charte, les acteurs s’engagent à remplacer chaque hectare de terre agricole déclassé par un hectare de même valeur économique ou par une compensation financière. Ils s’engagent aussi à maintenir 2.200 hectares en 2020 et à conquérir les friches. La communication et la sensibilisation des habitants et des agriculteurs sont un autre axe de cette charte.

Le programme d’actions de la charte concerne l’innovation, la protection du foncier, le potentiel productif, la viabilisation des exploitations. Le potentiel des quatre grands secteurs : Rivière de l’Est (canne, vanille, gingembre), Marocain (pression foncière, photovoltaïque), Bellevue (canne, maraîchage, tourisme), Bois-Blanc (agro-tourisme) est pris en compte.
Grâce à une Maison des Fruits, Sainte-Rose va devenir une commune pilote pour valoriser la production locale, notamment dans la restauration collective. Sainte-Rose innove aussi avec la culture hors-sol, le développement de l’agro-tourisme, la valorisation des déchets, l’intégration paysagère des bâtiments agricoles, la protection du foncier agricole avec le développement des voiries, de la mécanisation, l’amélioration des conditions de travail et de vie des exploitants.

Edith Poulbassia

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