GDF : Les syndicats ont décidé de “frapper fort”

Nouvelle mobilisation le 3 octobre

27 septembre 2006

Conscientes qu’une course contre-la-montre est lancée après l’annonce mardi d’un accord entre le PS et l’UMP pour éviter que le gouvernement recoure au 49.3 (adoption sans vote), la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, qui misaient sur la pugnacité et le harcèlement de la gauche, ont décidé de ’frapper fort’.

Les syndicats de l’énergie entendent peser de tout leur poids dans le débat parlementaire, en appelant à une journée d’action avec manifestation nationale à Paris et arrêts de travail partout en France le mardi 3 octobre, jour du vote par les députés du projet de loi de privatisation de GDF en vue de sa fusion avec Suez.

Gaziers et électriciens avaient déjà exprimé leur opposition à la privatisation de GDF, lors d’un référendum interne le 7 septembre, et dans la rue à la faveur de rassemblements décentralisés le 12 septembre. Les quatre syndicats, pour "faire front à la destruction du service public", appellent à battre, "massivement", le pavé parisien, le 3 octobre, à l’occasion d’une manifestation nationale à Paris.

Des "informations confidentielles" sur le dossier Suez-GDF

Bruxelles devant rendre sa décision le 17 novembre, les syndicats estiment que les jeux ne sont pas faits. Ils veulent révéler vendredi prochain "des informations confidentielles" sur le dossier Suez-GDF, jugeant qu’elles pourraient peser dans le vote des députés sur la privatisation de GDF.

"On ne va pas lâcher" martèlent tour à tour la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, déterminées à peser sur les parlementaires, dont la sensibilité au sujet est manifeste, ainsi qu’en témoigne la multiplication des plans alternatifs à la fusion Suez-GDF, au sein même de la majorité.

La "bataille du gaz se poursuivra"

Ils tablent notamment sur la susceptibilité des parlementaires UMP, qui "n’apprécieraient pas", disent les syndicats, d’avoir à "voter un projet de loi d’envergure nationale dont le dernier mot" serait "réservé à Bruxelles et aux actionnaires des deux groupes".

D’après une source syndicale, les dites "révélations" porteraient sur les informations transmises par Suez et GDF à Bruxelles, récupérées par le CCE du groupe gazier public qui a sollicité l’expertise d’un cabinet d’analystes.


Fusion Suez et Gaz de France

Les Collectivités locales demandent une garantie durable de service public

L’Assemblée nationale a commencé l’examen du projet de loi contenant le projet de fusion entre Gaz de France et Suez le 7 septembre dernier. Dans la perspective de cet important rapprochement industriel, les collectivités locales entendent que cette discussion permette d’obtenir la garantie durable du respect des engagements relatifs aux missions de service public confiées à Suez et Gaz de France, qu’il s’agisse de distribution de gaz, de la distribution d’eau et de l’assainissement.

La Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies (FNCCR) souhaite qu’un gage soit donné, de cet ancrage dans le service public, en reconnaissant formellement la propriété des réseaux de distribution de gaz aux collectivités locales, comme cela avait été le cas pour les réseaux d’électricité avec la loi du 9 août 2004 relative au service public de l’électricité et du gaz et aux entreprises électriques et gazière.
Il s’agit de laisser ces réseaux de distribution, qui sont déjà la propriété des collectivités locales, "en dehors" de "l’évolution du statut ou de la structure du capital de l’entreprise concessionnaire", a précisé à l’AFP le directeur de la FNCCR, Pascal Sokoloff. Ces questions et, plus largement, celles relatives à l’avenir des services publics d’énergie et d’eau, seront au centre des travaux du prochain congrès de la FNCCR, qui aura lieu à Bordeaux du 12 au 15 septembre 2006.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus