Etats-Unis :

Obama veut relancer l’économie par une politique de grands travaux

27 novembre 2008, par Risham Badroudine

Le nouveau président hérite d’une situation économique extrêmement difficile. Les Etats-Unis traversent la plus grave crise financière depuis celle de 1929. Le pays est entré en récession et la situation pourrait s’aggraver au moment de sa prise de fonction le 20 janvier 2009. Barack Obama prône un second plan de relance, destiné à réduire les fractures sociales et mener une politique de grands travaux.

L’économie américaine se prépare à l’une des récessions les plus difficiles de son histoire. Faillite de la banque d’affaires Lehman Brothers, nationalisation de l’assureur AIG, les places financières ont connu ces dernières semaines une tourmente inédite depuis la Grande Dépression de 1929. Toutes les catégories de la population sont touchées par la crise qui a démarré, il y a plus d’un an sur le marché des crédits hypothécaires à risques (subprimes) avec la chute des prix de l’immobilier. Le ralentissement du marché de l’immobilier combiné à la hausse des taux d’intérêts, sur lesquels sont indexés les remboursements, a en effet changé la donne. Un ménage américain sur trois est débiteur, ou proche de l’être, d’un emprunt immobilier supérieur au prix de sa maison. Si rien n’est fait, 7,3 millions de foyers feront défaut sur leurs emprunts entre 2008 et 2010, et 4,3 millions pourraient perdre leur maison.
Le pays est touché par des vagues de licenciements ces derniers mois. Le taux de chômage a atteint 6,1% fin septembre, son plus haut niveau depuis cinq ans, et pourrait atteindre prochainement jusqu’à 8,5% de la population active. Pour faire face à cette situation, Barack Obama devrait mettre en place un second plan de relance de l’économie de 60 milliards de dollars, en plus des 168 milliards déjà prévus par l’administration Bush et approuvé en février par le Congrès. Ce nouveau plan prévoit un moratoire de 90 jours sur certaines saisies immobilières. Il servira notamment à épauler les millions d’Américains incapables de rembourser leurs prêts immobiliers et prévenir de nouvelles faillites.

Politique de grands travaux pour relancer l’économie : améliorer les infrastructures, construction des routes...

Les grands chantiers d’Obama relèvent d’une politique de relance : stimuler les grands travaux, avec la création d’une banque nationale pour le financement des infrastructures (60 milliards de dollars sur 10 ans), promouvoir les énergies alternatives (150 milliards de dollars sur 10 ans) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% à l’horizon 2050, et investir dans l’éducation (10 milliards de dollars par an) pour favoriser les bourses étudiantes et l’accès aux crèches. On trouve aussi des engagements sociaux : augmenter le salaire minimum, instaurer un congé maladie obligatoire, lutter contre les discriminations syndicales...

La politique des grands travaux destinés à moderniser l’économie et à créer de l’emploi : programmes de grands travaux, comme la construction de nouvelles infrastructures routières, amélioration de l’indépendance énergétique du pays, avec des énergies vertes, œuvres sociales autour de l’école, de l’assurance-santé...

Créer 2,5 millions d’emplois d’ici janvier 2011

Obama n’en attend pas moins de 2,5 millions d’emplois créés d’ici à janvier 2011, alors que le fléau du chômage envahit à nouveau les Etats-Unis.
A présent que les Américains lui ont accordé leur confiance, sa marge de manœuvre dépend cependant de la majorité dont il disposera au Congrès. Mais le vainqueur de l’élection de novembre, quel qu’il soit, sera surtout « au pire passage de témoin en une génération », s’inquiètent les analystes. Lorsque le 44ème président des Etats-Unis prendra ses fonctions à la Maison Blanche, le 20 janvier 2009, il trouvera une situation très dégradée. Alors que George Bush avait hérité d’un budget excédentaire de Bill Clinton, il laissera à son successeur des finances en piteux états : explosion de la dette publique, déficit budgétaire record, chômage et inflation à la hausse, pays au bord de la récession.

Risham Badroudine

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