Observatoire des prix et des revenus : Qu’en est-il Monsieur Baroin ?

’On attend des réponses concrètes’

5 septembre 2006

10.000 Réunionnaises et Réunionnais ont, à ce jour, paraphé la pétition qui réclame l’application de l’article 75 de la LOOM de 2000 prévoyant la mise en place de l’Observatoire des prix et des revenus à La Réunion. Six ans après, la loi n’est toujours pas appliquée. Le gouvernement se dit favorable, mais aucun décret d’application n’intervient. Qu’en est-il Monsieur Baroin ?

Depuis deux semaines, sur le plan national, le Gouvernement met en avant la question du pouvoir d’achat des Français. "Cette volonté d’en parler répond à notre objectif, souligne Jean-Pierre Técher, président du Collectif de lutte contre l’exclusion. Nous souhaitons que l’observatoire des prix trouve sa place à La Réunion. Six ans après la loi, il n’y a toujours pas de concrétisation."

"Il n’y a pas d’égalité sociale"

Alors que le coût de la vie est en moyenne supérieur de 25% à La Réunion par rapport à la métropole, jusqu’à continuera-t-on à accuser le coût du transport des marchandises pour protéger les lobbying ? C’est une des questions que souhaiterait poser le collectif d’associations qui s’est fédéré en avril de cette année, au ministre de l’outre-mer. Comme lors de la venue du Premier Ministre dans notre département, c’est le conseiller technique du ministre qui accordera une audience à la délégation associative. "Il va nous écouter, prendre des notes, mais nous, on attend des réponses concrètes", soutient Jean-Pierre Técher qui souligne que la situation n’a que trop duré. En effet, pour Jean-Pierre Cerveau, membre de la FRAEP (Formation Régionale de l’Aumônerie de l’Enseignement Public) : "Il n’y a pas d’égalité sociale. 100 euros ici n’ont pas la même valeur que 100 euros en métropole. Alors ne parlez pas d’égalité sociale. On veut cette observatoire pour mesurer clairement les écarts." La demande est aussi claire que les inégalités qui sévissent dans notre pays.

"L’union autour d’une cause commune"

Les parlementaires dont l’action a permis l’inscription de cet outil essentiel dans la LOOM sont évidemment favorables à son application, comme nombre de partis politiques à La Réunion qui néanmoins restent assez frileux. "Comment fonctionne le marché ? Quel est le montant des marges ? Où sont les mains invisibles et les lobbying ?", questionne à son tour Noor Bassand, président de l’association de consommateurs ORGECO. "L’enjeu est bien sûr de savoir comment fonctionne le marché local pour un meilleur partage des richesses. On ne veut pas faire des Réunionnais les intermittents du pouvoir d’achat." Et pour le président de la Ligue des Droits de l’Homme, Canda Swami-Pillay, "le grand espoir de la démocratie ne se situe pas dans l’individualité mais dans l’union autour d’une cause commune."

"Nous irons jusqu’au bout"

Et depuis 6 ans, avec plus ou moins d’ardeur, les voix se soulèvent pour que la loi soit mise en application. Après la pétition, la seconde étape du collectif qui rassemble déjà une vingtaine d’associations autour de cette initiative citoyenne est d’engager une large concertation avec syndicats et collectivités pour définir les suites à donner à ce mouvement pour "une application stricte, pure et simple de la loi." Référendum d’initiative populaire, intervention auprès de l’Europe... tout reste possible, mais sachez-le encore Monsieur Baroin, "nous ne lâcherons pas prise. Nous irons jusqu’au bout." Et c’est une militante de l’UFR qui vous le dit !

S. L.


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