Baisse du nombre d’arrivées en provenance de l’Australie

Où sont les touristes australiens promis par Didier Robert ?

21 juillet 2011

La destination Réunion semble avoir du mal à décoller en Australie au 1er semestre 2011. Le nombre de passagers ayant emprunté la ligne Réunion–Sydney d’Air Austral entre janvier et juin 2011 (départs et arrivées) est effectivement en baisse de 10,2% par rapport au 1er semestre 2010. Il s’agit même de la seule ligne qui n’enregistre pas une progression par rapport à l’année précédente. Pourtant, plusieurs centaines de milliers d’euros ont été dépensés en 2010 par la Région Réunion et l’Ile de La Réunion Tourisme pour attirer les touristes australiens sur l’île.

986.605 passagers ont fréquenté l’aéroport Roland Garros au 1er semestre 2011, soit une progression de 11,6% par rapport à 2010. Ce qui représente plus de 102.500 passagers supplémentaires par rapport à l’année précédente. Voilà un véritable motif de satisfaction pour les compagnies aériennes et le secteur touristique en général. 


A regarder de plus près les chiffres dévoilés par la Chambre de commerce, toutes les destinations ont enregistré une progression intéressante de leur trafic passagers par rapport au premier semestre 2010, si ce n’est une, l’Australie, qui enregistre un résultat négatif. Entre janvier et juin 2011, 4.605 passagers ont emprunté le vol Sydney–Réunion d’Air Austral. 4.253 passagers ont fait le chemin inverse. Des chiffres en baisse par rapport à 2010, respectivement de 12,7% pour les arrivées et de 7,5% pour les départs.

340.000 euros dans l’opération bat’karé

En cumulé (départs et arrivées), le flux de passagers sur cette destination est en baisse de 10,2% par rapport à 2010.

 Ce chiffre aurait pu passer inaperçu si la Région Réunion et l’IRT n’avaient pas investi plusieurs centaines de milliers d’euros en Australie en 2010. Ce budget avoisinait les 100.000 euros pour l’IRT (150.000 euros en 2011) et 240.000 euros pour le Conseil régional pour la participation de La Réunion au French festival d’Adélaïde en novembre 2010.
Plus de 8 mois après l’évènement, le flux de passagers ne décolle pas. Bien au contraire, il régresse. Ces investissements avaient pourtant pour objectif d’attirer des touristes australiens à La Réunion, la Région et l’IRT estimant qu’il s’agit d’un « marché porteur ».


Ces chiffres du premier semestre 2011 reflètent-ils l’échec d’une politique ? Pascal Viroleau, directeur de l’IRT, veut rester prudent. « Sur ces chiffres, on ne connaît pas la part de touristes australiens et la part de Réunionnais ayant emprunté la ligne. Peut-être qu’il y a une baisse significative du nombre de Réunionnais s’envolant pour Sydney et une hausse légère du nombre de touristes australiens venant à La Réunion. Il faudra attendre des chiffres plus précis pour se prononcer », insiste-t-il. 



L’IRT découvre la Thaïlande !

La politique régionale en Australie avait pour but de renforcer le trafic dans les deux sens. Ce qui ne se concrétise pas, au regard des chiffres du premier semestre. « C’est vrai que l’on peut être alertés par ces chiffres », commente Pascal Viroleau, avant de s’intéresser à un autre pays : « Regardez les chiffres de la Thaïlande. Ils sont excellents. Le trafic est en hausse de 97,8% par rapport à 2010. Nous devons renforcer les partenariats avec ce pays », analyse-t-il. Au point de réorienter la politique de promotion touristique et de diminuer le budget alloué à la promotion de La Réunion en Australie ? « Non, nous devons poursuivre nos actions de communication en Australie. Notre île n’est pas connue là-bas. Nous devons y mettre les moyens nécessaires afin que les Australiens puissent situer La Réunion », répond le directeur de l’IRT. 

Avis que partage Alain Abadie, directeur commercial à Air Austral, dans son analyse de la baisse du trafic passagers sur cette ligne desservie par sa compagnie. « Air Mauritius a réactivé dans le courant de l’année 2010 la ligne entre Maurice et Sydney. Peut-être que les Australiens préfèrent d’abord aller à Maurice puis à La Réunion », suppose-t-il. Il estime également que cette baisse est à mettre sur le compte de « la fin de l’effet découverte de cette nouvelle destination ». 



« Rien n’est encore programmé »

Malgré tout, Alain Abadie croit au potentiel touristique de l’Australie. « C’est un marché porteur. Le problème, c’est que La Réunion y est totalement inconnue. Il faut donc y investir énormément pour faire connaître notre territoire. C’est un long travail de communication », explique-t-il. Un partenariat en ce sens vient d’être acté entre Air Austral et l’IRT. « Il ne reste plus qu’à le concrétiser », souligne Alain Abadie. 


Parmi les acteurs de cette campagne de communication, l’Alliance française en Australie. La structure est chargée de faire la promotion de toutes les régions françaises, dont La Réunion. Une campagne a été faite en 2010. « Pour 2011, rien n’est encore programmé », indique Muriel Gérard, directrice adjointe de l’Alliance française à Canberra, qui a aussi son avis sur l’intérêt des Australiens pour notre île. « La Réunion souffre de la concurrence de la Nouvelle-Calédonie. Le billet est moins coûteux et le trajet est moins long », commente-t-elle. « Mais La Réunion aura sa place une fois qu’elle sera connue en Australie. Il faut continuer à promouvoir cette destination », termine-t-elle. 


A la Une de l’actuDidier Robert

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