Pas assez d’export : les conteneurs vides font de l’obstruction

16 juin 2007

Une “réunion de crise” a été provoquée hier, à la Chambre de Commerce du Port, en raison de l’engorgement du Terminal des conteneurs. Plusieurs solutions matérielles sont envisageables pour agir sur le symptôme, mais la cause du mal reste sans solution...

Le Terminal des conteneurs est très engorgé et les camions qui viennent prendre livraison de leurs chargements attendent deux à trois heures, le matin, avant d’accéder à l’aire de chargement.
C’est à la demande des transporteurs que le Président de la CCIR, Eric Magamootoo, a réuni jeudi, au Port, les représentants des compagnies maritimes, des acconiers et transitaires, et bien sûr les transporteurs.
Selon une estimation communiquée pendant la réunion, trois mille conteneurs vides, laissés sur les quais du port Est, sont la cause de l’engorgement observé.
Ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est que cette situation est la manifestation la plus évidente du déséquilibre structurel entre nos importations et nos exportations. Si la couverture de nos importations n’était pas si faible (10%), tous ces conteneurs qui entrent les marchandises repartiraient aussi vite avec nos exportations.
C’est la faiblesse de nos exportations qui, au fond, crée l’engorgement et nous ne sommes pas prêts d’en sortir. Mais c’est pourtant bien à ce niveau que réside la solution, si l’on veut faire autre chose qu’agir sur les symptômes... voire les aggraver.
En effet, si le volume de nos exportations n’augmente pas de façon significative, tous les espaces que la CCIR pourrait réussir à “libérer” pour le stockage des conteneurs vides, ne feraient qu’un “appel d’air” pour
l’augmentation des importations... c’est-à-dire de notre dépendance vis-à-vis de l’extérieur, dans une impuissante fuite en avant.
Et puisque la solution définitive ne saurait être à effet immédiat, pourquoi ne pas traiter ces conteneurs eux-mêmes comme une matière première d’importation, à transformer sur place ? Pourquoi la CCIR ne lancerait-elle pas un de ces concours d’appel à projet, sur la meilleure façon d’accommoder les conteneurs vides ?
Serait-il possible, par exemple, de les mobiliser pour la construction de modules empilables, emboîtables ou articulables, dans une recherche de nouvelles constructions de logements collectifs ?

P. David


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus