
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
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17 septembre 2008
Pointé dans les indices de l’INSEE avec une hausse de 48%, pourquoi le prix de l’huile de tournesol a-t-il autant augmenté depuis l’an dernier ?
Daniel de Robillard, directeur commercial de la Société de production des huiles de Bourbon (SPHB), qui produit environ 80% de l’huile de tournesol consommée à La Réunion à partir d’une huile de tournesol brute achetée sur le marché mondial, tente une explication.
A la base, c’est « une mauvaise récolte » globale, en 2007, des céréales et des oléagineux qui serait mise en cause dans les tensions observées sur le marché mondial des oléagineux et des huiles. Mais d’autres facteurs contribuent aux tensions et à la “volatilité” de ce marché de matière première alimentaire... et pas seulement alimentaire.
La SPHB achète sa matière première principalement aux pays de l’ex-URSS (Russie, Ukraine) et à l’Argentine, qui comptent parmi les premiers producteurs mondiaux (voir encadré), mais aussi, pour ce qui concerne les anciennes républiques soviétiques, parmi les principaux responsables de la volatilité du marché.
« Sur la base d’une production moins favorable, la demande a été supérieure à l’offre avec l’émergence de la Chine et l’Inde dont la consommation courante en augmentant, booste l’augmentation des prix des matières premières. A cela s’est ajoutée l’augmentation du baril de pétrole. Les oléagineux étant utilisés pour faire du biocarburant, quand le baril de pétrole double, cela laisse de la place pour d’autres produits comme les oléagineux, qui sont devenus plus “rentables”.
Ce phénomène de marché est greffé sur la production. S’il n’y a déjà pas assez de matière et qu’il y a une demande pour les biocarburants ou pour l’alimentation bétail- plus la spéculation des fonds de pension américains qui ont misé sur les matières premières- cela fait grimper les prix » poursuit le responsable de la SPHB. Mais ce dernier ne semble pas lui-même totalement convaincu par la démonstration puisqu’il ajoute que, dans cette série de « facteurs en chaîne », « une partie de la hausse est justifiée » - notamment par une protestation des producteurs argentins, qui ont cessé de fournir en constatant les distorsions de prix entre ce qui est payé aux producteurs et ce que paient les acheteurs en bout de chaîne. Ce qui sous-entend que d’autres mécanismes intervenant dans la hausse sont surtout liés à la spéculation sur les produits oléagineux en général.
Toujours est-il que la société réunionnaise a vu les prix monter « jusqu’à 1.000 euros/tonne il y a peu » et que, depuis un mois environ, le mouvement est à nouveau à la baisse « de 20 à 25% ».
« Sur le marché interne, on achète aujourd’hui moins cher qu’il y a deux mois, pour une livraison au mois de novembre. Au fur et à mesure que nous faisons nos achats, nous répercutons les prix. J’ai passé les prix à la baisse la semaine dernière en envoyant ma cotation et le mois prochain, l’huile baissera de 5 centimes » ajoute Daniel de Robillard. « J’ai baissé sur le mois d’octobre parce que j’ai acheté une huile qui va arriver au mois d’octobre et donc mon stock moyen sera moins cher et on le répercute ».
Dans le temps intermédiaire, les distributeurs- à qui sont destinées les cotations et qui savent donc depuis une semaine que le prix est à la baisse- font strictement ce qu’ils veulent. Y compris sur les premiers prix MDD (marques de distributeurs), qui représentent le plus gros des ventes de la SPHB aux distributeurs locaux.
P. David
Commentaire
Un quasi monopole...
Les explications données par une société qui est, à La Réunion, en situation de quasi-monopole ne sont qu’à moitié convaincantes.
D’une part parce que les mécanismes décrits intéressent principalement le soja, en position forte parmi les oléagineux. La pression liée par exemple à la fabrication de tourteaux est directe en effet sur cette production, qui représente 90% de la production nord-américaine d’oléagineux.
Est-elle si importante sur le tournesol ? A quoi servirait la diversification des productions si elle n’agit pas dans un sens de “barrière” ou de compensation aux flambées ?
La faute aux Chinois et au fait qu’ils se mettent à consommer plus de viande ? Ils en consomment moitié moins que les Européens et trois fois moins que les Américains, auxquels cet argument n’a encore jamais été avancé. Et la Chine est aussi le premier producteur mondial d’huile et de graisses, avec près de 16 millions de tonnes, devant les Usa et l’Europe.
Les biocarburants ? Il est vrai que la forte progression de la culture des oléagineux en Europe- où elle a été multipliée par 5 depuis vingt ans - et dans le monde, est liée à la recherche de carburants propres (essentiellement colza et tournesol). Les surfaces qui leur sont consacrées en Europe représentent environ 15% des 5,4 millions d’hectares en oléagineux- dont 37% (près de 2 millions d’hectares) pour le tournesol.
Mais ne faut-il pas aussi se demander pourquoi l’entrée en application de la nouvelle PAC s’est traduite par un recul de la production européenne dans l’ensemble des pays producteurs de tournesol ? C’est-à-dire par une plus grande dépendance à l’égard du marché mondial.
Et pour en revenir à La Réunion, la position très forte de la SPHB créé aussi une responsabilité immense, dans une île dont plus de la moitié de la population vit avec moins de 790 euros/mois.
Répercuter à La Réunion une telle hausse (48%) en incriminant le marché mondial des matières premières, c’est aussi passer sous silence le fait que le groupe Lesieur- qui a racheté la SPHB- s’est installé à l’île Maurice avec l’intention de “délocaliser” sa production de l’océan Indien.
Dans ce domaine aussi, la transparence est nécessaire.
P. D
Un marché mondial en pleine expansion
La production mondiale de graines oléagineuses a plus que doublé depuis 1973 : elle est estimée à près de 318 millions de tonnes en 2001/02, contre 128 en 1973/4.
Le soja arrive loin devant en termes de graines produites avec environ 182 millions de tonnes (>57% de la production totale d’oléagineux, devant le colza (36,7 millions de tonnes, le coton (36,2 millions de tonnes), l’arachide (23,7 millions). Le tournesol, dont la production mondiale est de 21,4 millions de tonnes, pèse un peu moins de 7% dans la production totale d’oléagineux.
Dans la culture du tournesol, les principaux producteurs sont les pays de l’ex-URSS (Russie, Ukraine : 6,33 millions de tonnes)- qui assurent plus de 29% de la production mondiale, l’Argentine (5,41 millions en 2000/01), l’UE (3,58 millions de tonnes), l’Europe centrale (2,73 millions de tonnes) et les USA (1,85 millions de tonnes). Chiffres de la campagne 2000-01.
Entre 99-00 et 2000-01, la production mondiale de graines de tournesol a chuté, notamment suite à une baisse de production dans les pays de l’Est et en Argentine. La baisse continue du prix des huiles depuis 1998 est également responsable de ce net recul du tournesol.
Mais sur une durée plus longue, la production d’huile de tournesol a presque doublé. En 2001, la production a été de 95 millions de tonnes, soit une production mondiale d’huiles végétales plus que doublée depuis 20 ans.
L’huile de tournesol a connu une forte progression sur dix ans, sa production passant de 7,4 millions de tonnes en 1986/87 à 8,7 millions de tonnes en 2001/02 - elle est la 4e huile produite au monde.
La consommation mondiale d’huile et de graisses végétales est passée de 67 Mt en 1993/94 à 95 Mt en 2000/01.
L’UE était le premier consommateur d’huiles végétales jusqu’à la campagne 2000/01, où elle s’est fait doubler par la Chine.
La consommation européenne représente 19% de la consommation mondiale, devant les USA et l’Inde. Les plus gros consommateurs d’huile de tournesol sont de très loin l’Europe et l’ex-URSS. L’UE absorbe à elle seule près du quart (23%) de l’huile de tournesol consommée au niveau mondial.
(Source : AMSOL)
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Messages
17 septembre 2008, 15:11, par Rochoux Jean-Yves
Il y a sans aucun doute des raisons objectives aux hausses passées et baisses actuelles de l’huile de table. Mais il est vrai qu’il n’y a aucune obligation pour les producteurs et les distributeurs de répercuter ces variations. Cela tient à la liberté des prix et à la stratégie commerciale des entreprises vis à vis des consommateurs et des concurrents. Par rapport aux consommateurs, il n’est pas certain qu’ils soient très sensibles aux variations de prix et leur consommation diminue en tendance. Par rapport aux concurrents, on peut penser que le prix de la production locale est concurrentiel, sinon les importateurs pourraient se replacer avantageusement. Sur un marché local aussi ouvert (à priori, mais l’est-il vraiment ?) le concept de quasi monopole risque d’avoir peu de sens.