Après la dégradation de la note de la première puissance économique mondiale

Pékin met en cause la mauvaise gestion des États-Unis

2 août 2011

Premier créancier des États-Unis, devant le Japon, la Chine a été le seul pays du monde à avoir contesté les décisions des dirigeants américains. Il s’agit notamment l’accord sur le relèvement du plafonnement de la dette américaine, adoptée après des semaines de conflit politique.

Pékin a exhorté Washington à cesser de vivre au-dessus de ses moyens. L’économiste Sun Lijian a écrit dans le "Quotidien du Peuple" que la dégradation de la note a tiré la « sonnette d’alarme pour le système monétaire international dominé par le dollar américain ».

Dégradation de la note US

Suite à la dégradation de la note américaine par les agences chinoise et américaine, Dagong et Standard and Poor’s, l’agence de presse Xinhua a indiqué que « le gouvernement américain doit se résigner à un état de fait douloureux : le bon vieux temps où il n’avait qu’à emprunter pour se tirer du pétrin qu’il avait lui-même créé est terminé ».
Rappelons que l’agence Standard & Poor’s (SP) a retiré vendredi 5 août aux États-Unis la prestigieuse note "AAA", dont jouissent les émetteurs d’obligations les plus fiables. Évoquant « des risques politiques » liés à l’énorme dette publique américaine, SP a abaissé la note du pays d’un cran à "AA+".
De même, Dagong a diminué la semaine dernière la note des États-Unis. Cette situation a entraîné des réactions de la part des autorités chinoises qui ont réclamé une nouvelle monnaie de réserve mondiale, plus stable et plus sûre, pour éviter une catastrophe causée par un seul pays.
Se référant à la crise autour du relèvement du plafond de la dette américaine, Pékin a estimé que Washington laisse sa politique intérieure prendre en otage l‘économie mondiale.

La Chine fustige la gestion américaine

Pékin détient près de 1.160 milliards de dollars de bons du Trésor américains et « a désormais tous les droits d’exiger des États-Unis qu’ils s’attaquent à leur problème structurel de dette », a affirmé samedi 6 août, l’agence de presse Xinhua. Ajoutant que « les jours où l’oncle Sam, perclus de dettes, pouvait facilement dilapider des quantités infinies d’emprunts de l’étranger semblent comptés ». Cette dernière a également indiqué qu’« afin de soigner leur dépendance aux dettes, les États-Unis doivent rétablir le principe de bon sens selon lequel il faut vivre selon ses moyens ».
Li Jie, directeur d’institut à l’Université centrale de la finance et de l’économie a indiqué que « la Chine va devoir envisager d’autres investissements. Les bons du Trésor américain ne sont plus sûrs. Il y a sur les marchés des types d’actifs plus risqués que les [obligations] AAA, mais moins risqués que les AA+. La Chine n’y pensait pas auparavant, mais va devoir le faire ».

Céline Tabou

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