Intervention de Maurice Gironcel au nom des maires de La Réunion lors de la réunion de crise avec le ministre des Outre-mer

Plan de relance : les maires pour « la co-construction d’un projet global sur et pour La Réunion »

18 août 2020, par Maurice Gironcel

Lors de la réunion de crise sur la COVID-19 organisée hier au Département en présence des maires, des parlementaires, des présidents du Département et de la Région, Maurice Gironcel a représenté l’Association des maires de La Réunion. Au cours de son intervention, il a fait part des doléances et des propositions des 24 communes. Maurice Gironcel a notamment souligné que « la relance économique, qui est nécessaire et partagée, doit se faire par la co-construction d’un projet global sur et pour La Réunion ».

Maurice Gironcel, maire de Sainte-Suzanne, et Cyrille Melchior, président du Conseil départemental de La Réunion.

Monsieur le Ministre, avant d’aborder mon propos, je tenais au nom de l’Association des Maires de La Réunion, à excuser le Président Stéphane Fouassin, qui ne peut être avec nous cet après-midi.

J’ai donc l’immense honneur de représenter l’Association des Maires de La Réunion et vous souhaiter la bienvenue à La Réunion, département que vous connaissez bien.
En effet, nous avons déjà eu l’occasion de travailler ensemble, sur les questions énergétiques ; sur la commune de Saint-Pierre, avec le Maire Michel Fontaine, sur la valorisation des déchets et à Mafate, sur la pérennisation du service public d’électricité, à partir du solaire.

Monsieur le Ministre, nous voudrions remercier Monsieur le préfet, pour le travail effectué pendant cette crise COVID, grâce aux plateformes de discussions et réunions mises en place, dans cet hémicycle, afin de pouvoir échanger sur nos difficultés.

Comme le temps d’intervention nous est compté, je serai le plus concis possible.

Monsieur le Ministre, comme vous le savez, La Réunion est, depuis son peuplement, un territoire d’inégalités. Nous connaissons une crise structurelle, depuis des décennies et celle-ci se double d’une crise conjoncturelle. Ainsi, la situation économique et sociale ne cesse de se dégrader et le mouvement des Gilets Jaunes est l’une des expressions de cette crise profonde.

« Le plus dur devant nous »

Nous sommes conscients que la crise sanitaire, qui nous frappe de manière violente et sans précédent, va entrainer une crise économique et sociale d’envergure. Le plus dur est de toute évidence devant nous.

Face à cela, l’accompagnement des collectivités territoriales, par l’État, doit être au cœur de nos préoccupations. Une étude menée par l’AMDR, pendant la crise, qui vous sera remise, a permis d’évaluer la baisse de recette, pour nos collectivités, à hauteur de plusieurs dizaines de millions d’euros.

Les conséquences impactent directement notre tissu économique, avec des répercussions en termes d’emplois.
Sans compensation, nos communes se retrouveront dans de grandes difficultés, dans les prochains mois et nous ne pourrons agir efficacement, dans l’accompagnement de nos populations et jouer notre rôle principal, dans la relance économique.

« Multiplier les points et les relais de dépistage »

S’agissant maintenant de la rentrée scolaire, Monsieur le ministre, nous avons appliqué tous les protocoles, mis en place, depuis la crise covid-19.
Aujourd’hui, l’épidémie semble vraiment démarrer chez nous, depuis quelques jours. Aussi bien, nous, élus, que les parents sommes inquiets.

Nous voulons, Monsieur le Ministre, continuer à être accompagnés par les services de l’État, pour que les maires connaissent l’étendue de l’épidémie, précisément, sur leur territoire, afin d’adapter au mieux nos décisions.

Nous devons également préparer nos enfants, à devoir travailler en distanciel, si l’épidémie sévit, dans une école.

Sur la gestion de la crise COVID-19, nous souhaiterions, Monsieur le Ministre, pour une meilleure efficacité et réactivité, pouvoir multiplier les points et les relais de dépistage, au plus près de la population.

« Co-construction d’un projet global »

Enfin, un autre sujet d’inquiétude concerne l’avis de la CDPNAF. Nous faisons face à une discrimination, qui pose un problème d’égalité dans notre République, où c’est seulement, à La Réunion, qu’il est demandé un avis conforme. Cela pénalise les projets de développement économique et agricole sur notre territoire et pour une part, la relance économique.

Ainsi, la relance économique, qui est nécessaire et partagée, doit se faire par la co-construction d’un projet global sur et pour La Réunion.
Pour ce faire, et j’ai eu l’occasion de le dire au Président de la République le 1er février dernier à l’Elysée, une structure issue de la loi NOTRe existe déjà. Il s’agit de la Conférence Territoriale, qu’il est possible d’élargir à toutes les forces vives.

Il en va de notre responsabilité, de travailler ensemble, pour plus d’émancipation et d’autonomie, dans La République, dans l’intérêt de la population et de notre jeunesse, en particulier.

A l’heure de la rentrée des classes, permettez-moi, Monsieur le Ministre, de faire le vœu, comme ce fut le cas pour l’école de Jules Ferry, que l’avenir de La Réunion prenne racine, dans notre volonté partagée de travailler « main dans la main ».

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