Lu dans ’20 minutes’

Plan de sauvetage de Bush rejeté

1er octobre 2008

Ci-après un article paru dans ’20 minutes’.

Contre toute attente, la Chambre des représentants américains a rejeté ce lundi le plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars. Avec 228 voix contre et 205 voix pour, les représentants ont refusé au secrétaire au Trésor Henry Paulson les moyens qu’il demandait pour stabiliser le système financier américain. La victoire du non est venue des propres troupes républicaines de l’administration, dans un Congrès à majorité démocrate : près de deux républicains sur trois ont rejeté le plan.
La Chambre des représentants ne revotera pas sur ce projet avant jeudi au plus tôt, a déclaré un parlementaire. Le Congrès devait être fermé mardi et mercredi en raison de la fête juive de Rosh Hashana, a-t-il noté.

Des élus stupéfaits

Le président américain George W. Bush s’est dit « très déçu » et annoncé qu’il allait s’attaquer « de front » avec ses conseillers économiques à la crise financière. Le Trésor américain, lui, s’est immédiatement dit déterminé à utiliser « tous les moyens à sa disposition » pour protéger l’économie américaine.
Dans les travées de l’assemblée des représentants, pleine à craquer, certains élus stupéfaits contemplaient les votes négatifs qui s’alignaient contre toute attente sur le tableau lumineux. La procédure du vote est restée ouverte bien après les 15 minutes prévues pour permettre des changements de vote, qui ne sont pas intervenus.
« Depuis le début, nous avons travaillé dans un esprit bi-partisan. Les démocrates ont honoré plus que leur moitié », a réagi Nancy Pelosi. La présidente démocrate de la Chambre des représentants s’est félicitée des ajouts décidés par les deux partis pour protéger le contribuable. Et a souligné que Bush et Paulson ont bien expliqué la gravité de la situation, mais « qu’apparemment le message n’a pas été encore compris par tous les républicains ». Elle a assuré cependant que les démocrates « gardaient la main tendue pour continuer de travailler en équipe et trouver une solution ».

Wall Street en chute historique

Le candidat démocrate à la présidentielle américaine, Barack Obama, s’est lui aussi exprimé, estimant que le plan pouvait encore être adopté par le Congrès et appelant les marchés au calme.

Effet immédiat de ce rejet, la Bourse de New York a accusé une chute historique, avec un Dow Jones lâchant 777 points. (Il ne s’agit cependant pas d’un record en pourcentage : on avait déjà vu pire que -7%, notamment après le 11-septembre)
Les pourparlers au Congrès avaient pourtant débouché sur un accord dimanche, après de multiples rebondissements. Le plan Paulson visait à racheter les actifs douteux des banques en difficulté du fait de la crise immobilière.

Une intervention de l’Etat sans précédent

Cette intervention de l’Etat dans le secteur privé, sans précédent dans l’histoire américaine, était très critiquée dans les rangs républicains qui disaient vouloir épargner l’argent du contribuable à un peu plus d’un mois de l’élection présidentielle et législative américaine.
« C’est une extension du pouvoir fédéral sans précédent, inacceptable, qu’on ne peut pas se permettre, que nos enfants ne peuvent pas se permettre et que nous n’avons jamais vu dans l’Histoire de ce pays », s’est indigné le républicain John Culberson du Texas. « Prenons notre temps, le temps d’y penser », a-t-il ajouté.

 
C.F. et Philippe Berry à Los Angeles (avec agence) 

Crise financière

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