Conséquence de la grève des transporteurs

Plus d’un demi-million d’euros perdus par les agriculteurs

17 novembre 2008, par Manuel Marchal

Pendant cinq jours, toute l’économie de l’île a été paralysée. Hier à La Saline, le président de la Chambre d’agriculture a donné une première estimation des conséquences pour les planteurs : plus de 564.000 euros de perte pour les filières végétales. Afin que la campagne sucrière se termine dans les meilleures conditions, Jean-Yves Minatchy demande à l’usine de Bois-Rouge de broyer les cannes de la plate-forme des Tamarins.

« L’agriculture a été le secteur économique le plus touché par le mouvement des transporteurs », déplore Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture. Il a rendu public hier une première estimation des dégâts : plus de 564.000 euros rien que pour les planteurs de cannes et les maraîchers. Les pertes des éleveurs n’ont pas encore été estimée avec précision. Mais elles seront importantes. A titre d’exemple, 35.000 poussins ont été bloqués dans les embouteillages.
Pour les planteurs de cannes, la perte est chiffrée précisément à 248.612 euros, résultat d’une baisse de richesse et de tonnage. Jean-Yves Minatchy rappelle qu’à la fin du conflit, 32.000 tonnes de cannes coupées étaient en attente de livraison, sans oublier 7 remorques incendiées à Stella. Dans le Sud, le retard s’est accentué à cause de pannes à l’usine du Gol.
Concernant le maraîchage, ce sont 315.000 euros en moins dans la trésorerie des planteurs. Ces derniers n’ont pas pu livrer, et des fruits destinés à l’exportation ont été perdus. Au total, 165 tonnes manquent à l’appel.
Au-delà de cette perte liée au mouvement des transporteurs, Jean-Yves Minatchy tire à nouveau la sonnette d’alarme sur la question des pannes répétées dans l’usine du Gol. Sur un total prévu de 975.000 tonnes, la sucrerie doit encore en traiter plus de 200.000 d’ici la fin de la campagne, soit 22% de la récolte en peu de temps.
Afin d’éviter que des milliers de tonnes restent encore sur pied au moment où l’usine fermera ses portes, le président de la Chambre d’agriculture propose que les cannes livrées à la plate-forme des Tamarins soient exceptionnellement broyées par la sucrerie de Bois-Rouge, plutôt que par celle du Gol. Jean-Yves Minatchy souhaite également la réunion d’une Commission mixte d’usine pour régler la question de l’engorgement du Gol. Il serait en effet regrettable de constater que d’un côté soit tenu au planteur un discours leur demandant d’améliorer la productivité, mais que d’un autre côté, les cannes ne puissent pas être traitées à cause d’incidents qui ne sont pas de sa responsabilité.

 Manuel Marchal 

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