Publication des indicateurs du développement durable à La Réunion

Pour aller vers le développement durable, nous devrons tout changer

2 juillet 2012, par Sanjiv Dinama

L’INSEE a publié les indicateurs du développement durable à La Réunion. Taux de chômage, taux de pauvreté, inégalité, émission de gaz à effet de serre, état des ressources naturelles marines… montrent clairement les limites du modèle de développement actuel. Il y a nécessité d’aller vers une autre politique, changer de cap, ouvrir une nouvelle étape et mettre La Réunion sur la voie d’un développement solidaire et durable. Les décideurs politiques nouvellement élus sont-ils conscients de cette réalité réunionnaise et celle-ci sera-t-elle prise en compte afin qu’il y ait un véritable changement à La Réunion ?

 Dossier Sanjiv Dinama 

L’emploi priorité absolue : seuls 44% des Réunionnais en ont

Le premier indicateur est l’emploi. Le taux de chômage continue de progresser à La Réunion. Les derniers chiffres du Pôle Emploi font état de plus de 153.700 demandeurs, en progression de plus de 4% par an. D’où le taux d’emploi qui reste très faible à La Réunion. Seuls 44% des Réunionnais ont un emploi. C’est 20 points de moins qu’en France. Le taux d’emploi à La Réunion est le plus faible de tous les départements français. Ce taux n’a que très peu augmenté depuis ces dernières années (41% en 2001). L’économie réunionnaise ne crée pas suffisamment d’emplois par rapport au nombre de Réunionnais qui arrivent chaque année sur le marché du travail et qui sont au nombre de 8.000.
Depuis 2007, La Réunion a connu une chute de son PIB. Selon l’INSEE, « la fin du chantier de la route des Tamarins et le retard ou l’annulation des projets devant prendre le relais (tram-train, Pôle océan, Zénith…) ont fait chuter l’investissement public. L’impact sur le PIB a été estimé à 2 points de croissance en moins en 2009 ». L’INSEE note que « l’avenir de la croissance semble incertain dans un contexte économique difficile ». Pour comparaison, le PIB par habitant de La Réunion représente 60% du PIB français.

Atteindre l’autonomie énergétique : une nécessité

Alors que les énergies renouvelables avaient connu un essor, ces derniers temps, le recours de nouveau aux énergies fossiles aggrave la dépendance énergétique de l’île. Conséquence, les émissions de gaz à effet de serre sont en augmentation de 13%. Ces émissions sont évaluées à 5,4 tonnes par habitant. Le premier secteur responsable des émissions de gaz à effet de serre reste l’industrie de l’énergie avec 44%, suivie des transports avec 38%.
Avoir un mode de déplacement propre et efficace comme le tram-train

La dynamique engagée par l’ancienne mandature à la Région a été cassée alors que l’objectif était d’atteindre l’autonomie énergétique en 2025 à partir des énergies renouvelables. De même, le tram-train aurait diminué l’usage de la voiture individuelle. Selon les derniers chiffres de l’INSEE, 77% des Réunionnais utilisent la voiture individuelle pour les déplacements domicile-travail alors que le transport en commun progresse moins vite avec des impacts pour l’environnement et le confort des usagers. Le trafic automobile journalier s’élève à 47.700 véhicules par jour et le nombre de voitures immatriculées progresse également pour atteindre près de 350.000 véhicules.
Protéger notre environnement

La biodiversité terrestre réunionnaise reconnue au niveau mondial est aujourd’hui menacée. En effet, 22% des espèces de faune et 30% des espèces de flore sont menacés de disparition. Le recouvrement corallien diminue lui aussi à La Réunion. L’INSEE donne l’exemple de la station de la Ravine Blanche, où le recouvrement corallien est passé de 58% à 24% sur 10 ans.
La moitié des revenus est monopolisée par 20% de la population la plus riche : une juste répartition est fondamentale

Concernant la cohésion sociale du territoire, là également, les chiffres ne sont guère réjouissants. Un Réunionnais sur 2 est en situation de pauvreté. La raison essentielle est liée au manque d’emplois. Un tiers des Réunionnais ont recours aux minima sociaux. A cela s’ajoutent les inégalités monétaires qui sont bien plus prononcées à La Réunion et des jeunes fortement touchés par le chômage. Un jeune sur 2 sort sans diplôme du système scolaire et 69% des jeunes non scolarisés ne trouvent pas d’emploi.

Ces chiffres attestent des limites du modèle de développement actuel. Il y a nécessité d’aller vers une autre politique, changer de cap, ouvrir une nouvelle étape et mettre La Réunion sur la voie d’un développement solidaire et durable.

Les décideurs nouvellement élus sont-ils conscients de cette réalité réunionnaise et celle-ci sera-t-elle prise en compte afin qu’il y ait un véritable changement à La Réunion ?

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