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Entretien avec Max Banon, de la CGTR-EDF
2 septembre 2004
Une consommation d’électricité qui augmente de 7% par an, une démographie qui accentue des besoins sans cesse croissants, un changement de statut pour EDF... Quelles conséquences pour La Réunion et quel avenir pour le service public de l’électricité dans notre île ? Pour Max Banon, de la CGTR-EDF, il est urgent d’organiser des États généraux de l’énergie pour que tout soit mis à plat et que l’on sache de quoi demain sera fait et surtout qui fera quoi.
"Témoignages" : Quel est le point sur le conflit en cours dans les deux centrales thermiques de Bois-Rouge et du Gol ?
- Max Banon : À mon sens, ce conflit met en évidence la question de l’emploi à La Réunion. Avec un taux de chômage grandissant, une jeunesse de plus en plus formée et diplômée, mais aussi avec une précarité et une misère grandissante. Cela dit, la situation sur Bois-Rouge et le Gol mérite un petit rappel historique.
Ces deux centrales ont été mises en place pour faire face à une demande d’électricité par rapport à une consommation qui augmente d’environ 7% par an. Pour cela, le gouvernement a fait appel à des sociétés privées. Jusqu’à 2000, il n’existait pas au sein de ces entreprises une véritable représentation syndicale.
Depuis, la CGTR, devenue majoritaire, a mené des combats pour l’application du statut Industrie électrique et gazière (IEG) décrété par la loi de février 2000. Il faut en effet savoir que les salariés de ces deux centrales n’étaient pas traités comme leurs homologues des centrales équivalentes en Métropole. L’application du statut IEG reste manifestement en travers de la gorge des directions de ces centrales et de leurs actionnaires.
Quels sont les véritables motifs de ce préavis de grève ?
- Avec l’application du statut IEG, les directeurs des centrales doivent négocier avec les organismes paritaires le recrutement des agents nécessaires, des conditions de travail etc. Ce qui n’était pas le cas auparavant où c’était le règne de l’arbitraire.
Dans cette situation précise, on assiste à un recrutement sur une base de copinage alors qu’il y a eu un protocole signé entre le syndicat CGTR et la direction sur la mise en place de la nouvelle tranche de Bois-Rouge pour ce qui concerne les recrutements et les promotions internes. Nous ne faisons donc que demander à la direction de respecter ce protocole qu’elle a signé.
Tout le débat actuel sur la préférence régionale est un faux débat. Les patrons utilisent cet argument pour mettre en avant ce qu’ils appellent une "discrimination". Pour nous à la CGTR, la question fondamentale est : à compétence égale, priorité au recrutement local, tout en sachant que cette notion implique bien évidemment la possibilité de recruter un métropolitain déjà installé à La Réunion. La preuve : dans les cinq recrutements faits dernièrement, deux jeunes métropolitains vivant dans l’île ont été embauchés.
Après l’échec de la réunion de lundi, quelles sont les suites possibles dans ce conflit ?
- La CGTR a tout fait pour éviter la grève effective en formulant des propositions qui, à notre sens, constituent un compromis acceptable. La direction a préféré claquer la porte. De son attitude et de sa volonté de dialogue dépendra donc la suite de ce conflit qui risque, si la direction persiste dans son entêtement, d’avoir des conséquences graves pour les consommateurs et socio-professionnels.
Suite au vote de l’Assemblée nationale sur le statut d’EDF, quelle peut être l’évolution, selon vous, du service public de l’électricité à La Réunion ?
- La première conséquence, c’est déjà la mise en place d’une structure spécifique pour les DOM baptisée Système électrique insulaire (SEI). Auparavant, les DOM étaient rattachés à la direction nationale, désormais, les DOM constituent une entité à part. On peut craindre que dans un deuxième temps, nous ne bénéficions plus de la péréquation tarifaire et de la solidarité nationale.
D’ailleurs, à travers les organismes paritaires et statutaires, des réunions sont programmées par la direction d’EDF Réunion sur l’évolution de la production, du transport et de la distribution.
Un exemple concret : EDF Réunion a conclu un accord commercial avec La Poste pour encaisser les factures des clients. On assiste déjà à un abandon du service public en terme de service rendu, avec la fermeture de guichets de paiement et donc des emplois en moins.
Un peu sur le modèle de France Télécom qui a fermé ses centres de paiement de Saint-Pierre et de Saint-Denis...
- Concrètement, un abonné effectue un paiement par chèque. Ce chèque sera traité à... Paris, avec tous les aléas liés au délai d’acheminement et de traitement, et des risques de pénalités de retard pour l’usager qui lui, n’aura rien à se reprocher et qui pourrait, en toute bonne foi, être victime d’une coupure alors qu’il a envoyé son chèque dans les délais.
Avec le sous-effectif de La Poste, les clients ne bénéficient pas des conseils que peut apporter un agent EDF et se retrouvent privés de tout contact humain, alors que certains politiques n’ont que le mot de proximité à la bouche ! De plus, en cas de coupure, l’abonné doit payer une forte pénalité d’environ 45 euros pour la remise en service.
Vous évoquez le sous-effectif à La Poste, quelle est la situation à EDF Réunion ?
- Aujourd’hui, il y a un débat sur le rattrapage dans l’Éducation nationale. Cela est valable aussi pour EDF. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : à La Réunion, on compte 700 agents pour 750.000 habitants, soit un agent pour 1.000 habitants, avec une démographie très forte et la perspective d’un million d’habitants dans moins de vingt ans. À titre de comparaison, en Corse, le ratio est d’un agent pour 300 habitants ! En Métropole, on est a un agent pour 600 habitants.
Quelles sont les conséquences de l’ouverture à la concurrence pour le réseau ?
- Jusqu’à présent, EDF s’occupait de tout, de la production à la distribution. Dorénavant, les collectivités locales auront à gérer tout ce qui concerne le réseau urbain à travers un établissement public de coopération intercommunale (SIDELEC). Cela va entraîner des bouleversements en matière de gestion pour les collectivités et les petites communes risquent de se retrouver lésées. Autre risque : en cas de dégâts cycloniques, qui va payer et qui va intervenir ?
Et pour ce qui concerne la production ?
- La direction d’EDF Réunion annonce clairement qu’elle se place dans une stratégie de commercialisation et de ce fait, cela signifie l’abandon pur et simple de sa position majoritaire dans la production d’électricité à La Réunion. Lors de la grève du mois d’avril dernier, au cours d’un débat au Conseil régional entre les grévistes et le président Paul Vergès, ce dernier a proposé la tenue des États généraux de l’énergie. La situation actuelle nous montre qu’il est urgent que ces états généraux soient organisé dans les meilleurs délais pour que soit posée la question de l’avenir du service public de l’électricité à La Réunion.
Interview : S. D.
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