Shenaz Bagot, candidate à la présidence de la CCIR

’Pour l’union sacrée économique’

3 décembre 2004

Pour Shenaz Bagot, il faut voir l’intérêt commun, faire taire les querelles de personnes et mettre en avant l’intérêt des ressortissants de la Chambre, pour que l’institution consulaire ne soit pas instrumentalisée par quiconque. Pascal Thiaw Kine, ex-président démissionnaire de la CGPME, estime que la candidature de Shenaz Bagot est celle de ’l’union sacrée économique’.

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Après des élections qui ont suscité tant de commentaires, voici l’épilogue qui s’annonce avec l’élection de l’exécutif de la Chambre consulaire. Après,

- le sacre annoncé d’Éric Magamootoo,

- les démissions - peu après la proclamation des résultats - de Pascal Thiaw Kine, Shenaz Bagot et Amine Alibhaye,

- les multiples candidatures possibles, Shenaz Bagot a officiellement fait, hier, acte de candidature.

Pourquoi cette candidature ? "On oppose les chefs d’entreprise entre eux, mais on oublie l’essentiel, on oublie l’économie, les entreprises, les emplois. L’essentiel, c’est La Réunion économique de demain", explique Mme Bagot.
Et, à ceux qui tirent des plans sur la comète, supputent, évaluent les chances des multiples candidats, qui s’interrogent sur la composition d’une éventuelle majorité, Shenaz Bagot répond tranquillement : "Le monde s’est fait en sept jours. Aujourd’hui, n’importe quel candidat serait prétentieux de dire qu’il a une majorité. À moins d’avoir recours aux pressions et à certaines méthodes que je me refuse d’utiliser." Et si elle a fait acte de candidature à la présidence de la CCIR, Shenaz Bagot précise les raisons qui l’ont amené à se déclarer : "c’est une décision qu’il a fallu prendre en raison de certaines turbulences." et elle ajoute "J’ai été sollicitée aussi bien à l’intérieur de la CGPME qu’à l’extérieur de la CGPME".

"Nous ne pouvons pas cautionner certaines méthodes"

Pour Pascal Thiaw Kine, président démissionnaire de la CGPME, il faut resituer l’élection du président de la CCIR. Ce n’est pas untel contre untel, telle formation contre telle autre. "la Chambre ne doit pas être un instrument aux mains de tel ou tel, c’est la Chambre de tous les ressortissants" explique l’ancien président de la CGPME. Pour lui, la candidature de Shenaz Bagot a pour but de fédérer l’ensemble des listes, qu’il s’agisse de la Fédaction, de l’UER ou encore du MEDEF. "Nous ne voulons pas d’une gestion partisane qui servirait les intérêts d’une catégorie au détriment d’une autre, mais une gestion dans l’intérêt du plus grand nombre".
Et Pascal Thiaw Kine d’ajouter : "Nous ne pouvons plus cautionner certaines méthodes. Personnellement, j’ai démissionné de la présidence de la CGPME pour dénoncer ce qui a pu se passer au cours de ces élections. Aux élus de se ressaisir et de travailler, non pas dans l’intérêt d’un groupe, mais pour les intérêts de La Réunion. Il nous faut des élus crédibles et légitimes. Shenaz est apolitique et saura défendre les intérêts de La Réunion dans les discussions avec l’Europe, l’État et les collectivités. Avec la candidature de Shenaz, nous souhaitons inspirer la confiance de nos interlocuteurs, et être une interface efficace avec le monde politique."
À propos de politique et des accointances qu’on lui prête avec telle ou telle formation, Shenaz Bagot, prenant les choses avec sérénité, explique avec une pointe d’humour : "Quand Éric Magamootoo était candidat aux régionales, nous avons assisté à des réunions avec lui. Doit-on en conclure que j’étais alors socialiste ? Quand je n’ai plus été d’accord avec lui, voilà que - mon mari travaillant au Port - on me présente comme communiste. Maintenant, parce que je connais M. Fournel, adjoint de René-Paul Victoria, il paraît que je suis la candidate de la Mairie de Saint-Denis. D’ici la fin de l’année, où me mettra-t-on ? A l’UDF ou au Front National ?" Et Mme Bagot d’ajouter avec un large sourire, comme pour montrer son détachement vis à vis de ces allégations : "Faudrait-il que, pour faire taire les ladi lafé, je n’adresse plus la parole à des gens que je connais depuis longtemps ?"
Pour Shenaz Bagot, il y a mieux à faire que de prêter l’oreille à des propos qui n’honorent pas leurs auteurs. Et à toutes fins utiles, elle rappelle que "le vote se fait à bulletin secret", ce qui devrait permettre que "chacun vote avec sa conscience et ses convictions"...en dehors de toute pression qui pourrait prendre la forme d’un billet d’avion pour Maurice, par exemple...
Quant à la composition d’une équipe autour de Shenaz Bagot, si elle était élue à la présidence de la CCIR, Pascal Thiaw Kine précise : "Tout le monde a sa place. Y compris Éric Magamootoo. Tous ceux qui veulent travailler dans l’intérêt collectif auront leur place. Nous préconisons l’union sacrée économique."
Shenaz Bagot abonde dans le même sens et rappelle que durant les quatre dernières années, en tant qu’élue, elle se situait "dans la minorité, et non dans l’opposition. J’ai travaillé, j’ai participé aux commissions, coopération régionale, groupe de dynamisation, alors que certains ne venaient jamais aux commissions et se contentaient d’assister aux séances plénières pour faire de belles déclarations en présence de la presse..."
Mais quelle que soit l’issue du scrutin du 6 décembre prochain, une chose est sûre, pour Pascal Thiaw Kine : "il nous faudra une CGPME forte et il appartiendra à notre organisation de demander des comptes à ses élus."

S. D.


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