Sécurité alimentaire, APE et évolution des politiques européennes

Pour la création d’une interprofession des fruits et légumes à La Réunion

27 octobre 2008, par Manuel Marchal

Hier à la Mairie de La Rivière Saint-Louis, le président de la Chambre d’agriculture et les représentants de cinq organisations de producteurs, Anafruits, SCA Terre de Bourbon, la SCA Fruits de La Réunion, l’OPTR et la Coop Ananas, ont signé une « déclaration d’intention demandant la création d’une interprofession fruits et légumes à La Réunion ».

Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre d’agriculture, et cinq représentants des organisations de producteurs, ont signé hier une déclaration demandant la création d’une interprofession des fruits et légumes.
(photo MM)

Accroître la sécurité alimentaire de La Réunion, faire face à la concurrence qui risque « de s’exacerber avec les accords APE », prendre en compte la volonté de l’Europe « d’accorder un soutien accru aux producteurs locaux de fruits et légumes organisés par le biais d’une majoration des interventions publiques », la reconquête du marché des cantines scolaires : tels sont les objectifs poursuivis par la déclaration demandant la création d’une interprofession des fruits et légumes. Ce document a été signé hier par le président de la Chambre d’agriculture et les représentants de cinq associations de producteurs qui livrent chaque année 11.000 tonnes de fruits et légumes. Il a été adressé au préfet, aux ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture, au secrétaire d’Etat à l’Outre-mer, aux présidents des collectivités locales et au DAF.
Pour les signataires, il est important de structurer une filière qui fournit chaque année plus de 100.000 tonnes de produits à La Réunion. Pour Jean-Yves Minatchy, le contexte est favorable à la concrétisation de cette démarche voulue de longue date par les producteurs. Le président de la Chambre d’agriculture évoque notamment les demandes du préfet et d’Yves Jégo allant dans ce sens.
En se regroupant, les producteurs veulent donc mieux se faire entendre, notamment de la part de la grande distribution et des importateurs. Jean-Yves Minatchy met en avant la qualité et la traçabilité des produits pays, conformes aux normes européennes les plus strictes et qui apportent une valeur ajoutée à l’économie locale.
De plus, la création d’une interprofession permettra de mobiliser des fonds recueillis par les cotisations que devront verser importateurs et distributeurs.
Les signataires de la déclaration souhaitent que ce document débouche sur la réunion en urgence d’une table ronde impliquant toutes les personnes concernées par la filière fruits et légumes à La Réunion.

Manuel Marchal


La crainte de l’APE

Pour les producteurs de fruits et légumes à La Réunion, la signature de l’Accord de Partenariat Économique (APE) entre l’Union européenne et les pays voisins va changer la donne. Jean-Yves Minatchy craint que les producteurs locaux soient concurrencés par les importations venant de pays à coût de main d’œuvre moins élevé.
A ce sujet, le président de la Chambre d’agriculture revient sur l’accord-cadre signé lundi dernier entre Madagascar et La Réunion. Jean-Yves Minatchy se dit 100% d’accord pour que la coopération permette aux Malgaches d’atteindre l’objectif de l’autosuffisance alimentaire. Mais il met en garde contre l’ouverture du marché réunionnais aux produits malgaches, et demande que la clause de sauvegarde soit mise en œuvre pour protéger les planteurs locaux.

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