STROI : Un nouveau syndicat de transporteurs routiers

Pour le respect des règles et de la déontologie

15 septembre 2006

Créé en mars dernier, à la demande des transporteurs sudistes, le STROI (Syndicat des Transporteurs Routiers de l’Océan Indien) compte aujourd’hui une trentaine d’adhérents et a pour objectif premier de rassembler l’ensemble des transporteurs routiers afin de mieux défendre leur intérêt général.

En 2004, selon M. Michel Bègue, le Président du Syndicat des Transporteurs Routiers de l’Océan Indien, "les entreprises de transport inscrites au registre du commerce et des sociétés de La Réunion étaient de 1.598 unités dont 1.092 exerçant en tant qu’indépendant et 496 sous forme de société". Toute cette activité correspond à 532,5 millions d’euros et emploie près de 4.400 salariés. Le secteur du transport représente donc un poids considérable dans l’économie locale.

Accompagner et encadré

L’objectif du STROI est d’améliorer l’exercice de la profession dans le respect des règles et de la déontologie. Le syndicat se veut être l’interlocuteur privilégié des transporteurs auprès des administrations, des instances paritaires et des autorités politiques du département.
En effet, aujourd’hui la profession s’est beaucoup réglementée, et le transporteur doit répondre à de nombreuses obligations en matière juridique, fiscale et sociale. Par exemple, nous dit le Vice-président du syndicat, M. Patrice Grondin, "pour exercer la profession, en plus d’être inscrit au registre du commerce, il est obligatoire de s’inscrire également au registre des transporteurs tenu par l’État (DDE)". Dans ce cadre, le STROI aura un rôle d’accompagnement et d’encadrement pour effectuer l’ensemble de ces démarches administratives.

Arrêtons le travail non-déclaré !

Pour défendre, protéger et préserver leur profession, le STROI demande à l’État d’augmenter les contrôles sur les routes de l’île en mettant les moyens nécessaires à la disposition des administrations concernées. Il est indispensable également de contrôler certains grands chantiers de l’île ; car, selon le syndicat, "le travail non-déclaré est trop répandu dans ce secteur d’activité". Il appartient aussi à l’État de faire appliquer la réglementation sur la co-responsabilité pour les donneurs d’ordres ; que chacun prenne ses responsabilités.
Dans une volonté de cohésion et de structuration du secteur, le STROI a décidé de s’allier à une organisation patronale proche de sa vision économique : la CGPME. Ce rapprochement, pour M. Bègue, "permet à la CGPME de développer en son sein une branche transport, et le STROI bénéficie en contrepartie de la représentativité nationale de la CGPME".
Le syndicat souhaite également que l’ensemble des professionnels se conforme aux conditions de la charte du transporteur et respecte également les prix.

Sophie Périabe


Les transporteurs routiers

Des acteurs "indispensables à l’économie de La Réunion"

Quel est votre point de vue concernant la croissance constante du prix du carburant ?

- C’est un sujet très sensible et nous sommes dans un paradoxe réunionnais. En effet, à La Réunion, l’alternative au transport routier n’existe pas ; pas de train ou de voie fluviale permettant de transporter des marchandises. Or, la spéculation pétrolière influe sur le coût final de la marchandise et c’est ici que se trouve le paradoxe frappé de l’octroi de mer. Cette taxe est, rappelons-le, calculée sur la valeur CAF (Coût d’achat, Assurance, Fret) de la marchandise importée que nous payons donc déjà sur le coût pétrolier (kérosène des avions, fuel des bateaux) ; dans ces conditions, la détaxe du gasoil est un combat juste qui participe d’une part au maintien du pouvoir d’achat de la population, et d’autre part, à contenir la marge des entreprises du transport.

Que pensez-vous de l’idée de faire circuler les camions la nuit ?

- Cela peut être intéressant pour certaines branches comme celle du transport des marchandises de grande surface par exemple. Mais pour certains grands chantiers, ce serait complètement impossible.
Mais là aussi, il y aura des nombreuses conséquences telles que l’augmentation des risques, augmentation des coûts... il faudra tenir compte de la durée du temps de travail, respect du temps de repos.
Mais nous ne sommes pas contre cette possibilité. Pourquoi pas ?

Quelles sont vos propositions pour améliorer le trafic routier ?

- Vous savez, ça ne fait que quelques mois que nous existons, nous sommes actuellement en réflexion sur la question. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas possible de diminuer le nombre de transporteurs routiers, car nous sommes indispensables pour faire vivre l’économie et la population réunionnaises. Cependant, nous préconisons le développement du co-voiturage, des transports en commun et aussi le futur tram-train.

Propos recueillis par Sophie Périabe


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