Défense du service public

Poursuite de la résistance à EDF

26 juin 2004

Opérations “Robin des Bois”, “Vitale”. Le mouvement des agents d’EDF-GDF prend des formes totalement inédites et, contrairement à ce qu’affirment direction et gouvernement, il ne faiblit pas.

"Je constate surtout que le mouvement de grève est en train de s’essouffler", proclamait mercredi dernier dans le Figaro François Roussely, le président d’EDF. La réalité est tout autre. Tandis que les députés de l’opposition continuent de "ferrailler" contre le projet de loi de privatisation à l’Assemblée, les quatre fédérations CGT, CFDT, FO et CFTC ont réussi jeudi à mobiliser les gaziers et les électriciens pour une nouvelle journée nationale d’action, la cinquième en trois mois. Remise de l’énergie aux plus démunis, baisses de production coordonnées, interventions sur l’outil de travail comme sur la centrale de Cattenom (Moselle), campagne de pétitions à envoyer au président Chirac, manifestations locales et régionales étaient au programme. Avec en prime un rassemblement de plusieurs milliers d’agents d’Île-de-France en début d’après-midi, près de l’Assemblée nationale.
Parallèlement à la multiplication de ces opérations "Robin des Bois", consistant à rétablir l’électricité aux familles démunies à qui l’EDF a coupé le courant pour factures impayées, la CGT a débuté l’opération "Vitale". Il s’agit de fournir gratuitement l’énergie aux hôpitaux et aux organismes de la Sécurité sociale (CNAF, CNAM, CNAV, régimes AGIRC-ARRCO, MSA, Canam). En outre, la CGT a renforcé les coupures "ciblées" sur les sites industriels qui "délocalisent" ou "licencient".
Depuis jeudi matin, un militant CGT a accès au "dispatching" de la production électrique française afin que toutes les précautions soient prises pour éviter des chutes de la production électrique non maîtrisées, et donc des pannes monumentales. Le ministre de l’Économie, Nicolas Sarkozy, a dû donner son accord à cette disposition exceptionnelle à l’issue de tractations qui ont eu lieu pendant la nuit avec le gouvernement et les entreprises. "On n’est plus en aveugle, et cela permet d’éviter des chutes de la production, car l’idée n’est pas de mettre la France dans le noir", estime la CGT. Une situation qui marque la maîtrise, par les agents en lutte, de leur outil de production en même temps qu’elle témoigne d’un rapport de forces que se refuse à reconnaître le PDG d’EDF.

(Source " L’Humanité")


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