Une alternative à la mise en concurrence des travailleurs

Promouvoir une démarche de co-développement

6 janvier 2009, par Risham Badroudine

L’article publié dans “Le Quotidien” d’hier, intitulé « En guerre pour l’agenda » soulève le problème de la production des agendas. En effet, cet article nous apprend que la plupart des agendas sont aujourd’hui produits sur l’île sœur car « c’est la solution la moins chère ». Nous avons là une illustration de l’application des APE (Accords de Partenariat Economique) dans le cadre d’une libéralisation des marchés. Quel est le coût social d’une telle politique ? Ne devons-nous pas plutôt nous inscrire dans une démarche de co-développement “gagnant-gagnant” ?

Aujourd’hui, la réalisation d’un marché unique mondial engendre inévitablement une nouvelle division du travail à l’échelle planétaire dont la durée de stabilisation se compte en siècles, compte tenu des unités des forces en présence et de la puissance du mouvement historique. L’exemple des agendas nous le démontre.
Mais quel est le coût social d’une telle politique ? Existe-il une méthode moins “barbare” afin que les îles de l’océan Indien puissent travailler ensemble sans “se tirer obligatoirement dans les pattes” ? La crise que nous traversons actuellement est d’autant plus une illustration des limites du système capitaliste.

« Moins chère » dans quel sens ?

L’article nous apprend par exemple que la Mairie de Saint-Denis et la CINOR commandaient ensemble leurs agendas “Méthis”. Mais cette année, la ville a décidé de faire cavalier seul. Elle a fait jouer la concurrence. Résultat : l’agence Galaxy/Design System a décroché le marché public, c’est-à-dire la production de 4.200 agendas pour la municipalité du chef lieu. L’agence de publicité embauchée sous-traite l’imprimerie à Maurice pour pouvoir produire des agendas moins chers. Mais ces agendas sont moins chers dans quel sens ? 4.200 agendas, n’est-ce pas autant d’emplois en moins à La Réunion ?

Faire progresser les pays ensemble

Aujourd’hui, l’intérêt est de faire progresser les pays ensemble et non monter les uns contre les autres. Démarchons dans un esprit de co-développement, c’est-à-dire gagnant-gagnant. Il est nécessaire de prendre en compte les spécificités de chacun des pays. Cette prise en compte des spécificités a d’ailleurs été évoquée lors de la dernière Conférence des présidents des RUP (Régions Ultra-Périphériques), comme le souligne cet extrait de la Déclaration finale : « La libéralisation du commerce mondial ne peut se mettre en œuvre sans sauvegarder la visibilité des petites économies, et en particulier celle des Régions Ultra-périphériques et leurs entreprises, tout en promouvant le co-développement régional ».
Toute en résistant, pour nous protéger, le plus longtemps possible des conséquences néfastes de la mondialisation ultra-libérale, il faut élaborer un projet régional de co-développement où aucun pays ne sera perdant.

Appel à la responsabilité de chacun d’entre nous

Ce chantier appelle à la responsabilité de chacun d’entre nous. Nous pouvons monter tous ensemble dans le train de l’Histoire en renforçant les liens entre les îles de l’océan Indien dans une démarche positive et en prenant en compte les spécificités de chacun des pays.

Risham Badroudine

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