Fédération Ouest de la CGPER

Quel avenir pour les agriculteurs après 2014 ?

16 décembre 2005

Hier matin à la plate-forme des Tamarins à Saint-Gilles les Hauts, les membres de la Fédération Ouest de la CGPER livraient leur bilan suite au passage récent de Dominique Bussereau, le ministre de l’Agriculture, dans notre l’île.
S’ils notent des avancées, comme sur la préretraite et la taxe foncière, ils s’interrogent néanmoins sur les modalités de répartition de l’enveloppe de 30 millions d’euros dans le dossier de l’OCM-sucre.

Julius Métanire, le président de la Fédération Ouest de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER), "tire un bilan positif de la visite de Dominique Bussereau à La Réunion". "Il nous assurait de la prolongation du dispositif de la préretraite agricole et de la diminution de 20% de la taxe foncière non bâtie", retient-il.
Mais Julius Métanire s’interroge sur "le dossier de l’OCM-Sucre, surtout les modalités de répartition de l’enveloppe de 30 millions d’euros pour les 3 Départements d’Outre-mer et sa pérennité au-delà de 2014, et le logement des agriculteurs sur leur lieu de culture".

La préretraite, un pont pour les jeunes agriculteurs

D’après "les statistiques de la Direction de l’agriculture et de la forêt (DAF), la préretraite agricole a permis 103 installations aidées dont 80% dans le cadre familial et 183 agrandissements (de 5.5 hectares à 8.4 hectares)", expose Julius Métanire. Cette préretraite, dans une île où les terres sont de plus en plus convoitées, représente "un outil capital pour la transmission des exploitations, car elle offre aux cédants une garantie sur le devenir de leur exploitation", souligne-t-il. "Pour les jeunes agriculteurs, la préretraite représente un atout majeur. Elle permet principalement de conserver la vocation agricole des terres libérées malgré une pression foncière grandissante. Si le futur agriculteur sans terre s’installe actuellement, il doit impérativement disposer de fonds, sinon il coule", déplore-t-il.

Diminution de 20% de la taxe foncière

Autre motif de satisfaction : la diminution de 20% de la Taxe foncière non bâtie (TFNB) pour 2006 pour les agriculteurs. "Elle est la plus élevée d’Europe : soit 68 euros par hectare à La Réunion contre 23 euros en métropole", dit-il. "À La Réunion, 6.600 agriculteurs doivent s’acquitter de cet impôt pour une surface agricole de 46.000 hectares. Une taxe injuste car elle s’applique sur la surface totale brute, or ici, certains agriculteurs exploitent seulement 7O% à cause des ravines notamment", insiste-t-il. Pour Julius Métanire, "cette taxe comme les autres sont des freins pour le devenir de la filière agricole".

30 millions d’euros pour quand ?

En revanche, le représentant de la CGPER porte une attention pointue sur le dossier de l’OCM-Sucre. Dans l’immédiat, il méconnaît les modalités de répartition de l’enveloppe de 30 millions d’euros pour les 3 Départements d’Outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Réunion). Quelle sera la part des agriculteurs réunionnais ? Quand et combien percevront les agriculteurs réunionnais ? Et après 2014, quel sera l’avenir de la filière canne Réunion ? "Les acteurs de cette filière doivent se mobiliser au plus vite pour solutionner cet aspect du devenir de la canne Réunion", préconise-t-il. En effet, "un jeune agriculteur s’installe pour 30 ans et non 9 ans", affirme-t-il.
"Le logement des agriculteurs sur place, devant les limites des logements collectifs agricoles qui vont être prochainement mises en place au Barrage et à Saint-Leu, reste également sans réponse", indique-t-il. "Ce dispositif de la SAFER oblige les agriculteurs retenus à construire une maison dans les 2 ans suivant l’attribution". "Avec quelle trésorerie ?", termine-t-il.

Jean-Fabrice Nativel


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