Colloque Mondialisation et Intégration Régionale : l’Avenir de la COI

Renforcer la solidarité et la proactivité

13 mars 2008

Les objectifs du colloque de la Commission de l’océan Indien ont été atteints. Les conclusions seront soumises à l’approbation du prochain Conseil des Ministres, organe exécutif de la COI, prévu les 27 et 28 mars prochains à Victoria, aux Seychelles.

Le colloque Mondialisation et Intégration régionale s’est conclu jeudi aux Seychelles.
C’est M. Callixte d’Offay, Secrétaire Principal au Ministère seychellois des Affaires étrangères, qui a prononcé le discours de clôture dans lequel il a salué les échanges nombreux, divers et de qualité que les trois jours de travaux ont occasionnés.
M. d’Offay a aussi fait part de sa satisfaction quant au contenu de ces échanges qui ont été « fructueux et productifs ». Cela s’est traduit, a-t-il noté, par la validation des recommandations portant sur trois thèmes centraux du colloque : à savoir le renforcement structurel de la COI, pour une coopération économique et commerciale renforcée et le développement des stratégies sectorielles maritimes et aériennes.
« Ces recommandations sont infiniment précieuses et très importantes car elles posent les jalons pour une COI plus forte, plus solidaire et plus proactive face à la mondialisation », a-t-il déclaré.
Il s’est dit « conscient que ce colloque n’a pas permis peut-être d’apporter toutes les réponses aux questions posées, mais il a eu le grand mérite de faire en sorte que de bonnes questions soient posées sur la poursuite et l’approfondissement de notre réflexion et de notre action sur l’avenir de la COI, notamment sur le renforcement de la coopération économique et commerciale - gage de nos progrès communs ».
Les groupes de travail qui ont animé ce colloque ont présenté leurs recommandations en séance plénière avant la cérémonie de clôture (voir encadré).

(Source : "Nation")


Les conclusions des groupes de travail

• Institutions : priorité au désenclavement
Au niveau institutionnel, les participants souhaitent qu’un nouveau rôle et de nouveaux objectifs soient définis avec une approche stratégique. Ils demandent une consolidation de la vocation insulaire de la COI dans une perspective de développement durable.
Parmi les autres recommandations de ce groupe de travail, on notera celle qui préconise que priorité soit accordée au désenclavement numérique, maritime et aérien des États membres.

• Pour une politique maritime régionale
L’Atelier de travail sur le trafic maritime dans l’océan Indien a formulé plusieurs recommandations visant à améliorer ce moyen de communication entre les pays membres.
Les membres de ce groupe de travail ont, entre autres, recommandé le développement d’une politique maritime régionale pour développer de nouvelles stratégies. Le groupe propose, par ailleurs, un plan de promotion de la région auprès des grands armateurs comme une destination maritime viable. Il a été aussi proposé une harmonisation des tarifs portuaires au niveau régional.

• Compagnies aériennes : rechercher les complémentarités
Quant au groupe de travail sur le trafic aérien, il estime qu’une coopération entre les autorités de l’aviation civile et les compagnies aériennes des États de la COI est nécessaire afin d’établir une synergie entre elles et assurer un meilleur avenir au transport aérien de la région.
Il a été aussi recommandé que la coopération entre les compagnies aériennes de la région COI soit étudiée cas par cas, en bilatérale et/ou en multilatérale, et en fonction des besoins, de l’opportunité qui se présente, et de l’environnement politique et économique de chaque pays, le principe de base étant le “gagnant-gagnant”.


Monique Andrea-Esoavelomandroso, Secrétaire générale de la COI

« Il ne faut pas laisser les autres penser pour nous »

Dans un entretien publié dans "Nation", la secrétaire générale de la Commission de l’Océan Indien souligne qu’il est « important de renforcer la Commission de l’Océan Indien pour répondre aux exigences de la mondialisation ». Extraits

Mme la Secrétaire générale, vous devez être sûrement satisfaite des conclusions de ce colloque ?
- Satisfaite, oui, mais réaliste en même temps, parce qu’il nous faut trouver maintenant le financement nécessaire pour nos souhaits de faire avancer le Secrétariat général et satisfaire toutes les propositions qui ont été formulées par les groupes présents à Victoria ces 3 derniers jours. Il y a beaucoup de choses qui ont été dites, comme par exemple la mise sur pieds d’une Unité pour s’occuper de l’économie, de la sécurisation alimentaire, et tout ça demande beaucoup de fonds.

Vous avez vraiment à cœur le renforcement des structures et des ressources du Secrétariat général de la COI, n’est-ce pas ?
- Oui, c’est très important de renforcer la COI pour répondre aux exigences de la mondialisation, pour être compétitif par rapport aux autres organisations qui sont là, pour effectuer le travail demandé par le Conseil des Ministres. Actuellement, il y a 6 personnes, ce qui est insuffisant pour la mission qui nous revient. C’est pourquoi, on ne cesse de répéter dans toutes les réunions que le bureau du Secrétariat général a besoin d’un renforcement en ressources humaines et financières.

Et comment avez-vous accueilli la convocation de ce colloque ?
- La volonté des Seychelles de faire avancer la COI est très appréciée par tous les participants. Depuis que votre pays (Les Seychelles - ndlr) assure la présidence de la COI, les autorités seychelloises, avec en tête le Président James Michel, ne cessent de travailler dans le sens du progrès et de la visibilité de l’Organisation et d’une ouverture plus large en matière d’échanges économiques. C’est pourquoi, on salue cette initiative des Seychelles. Parce qu’elle répond aussi aux attentes des pays. Vous savez, la COI, ce n’est pas seulement le Secrétariat général, mais ce sont les pays, le secteur privé et les instances politiques. (...)

Avez-vous confiance en l’avenir de la COI ?
- J’ai confiance parce que c’est la seule organisation des États insulaires de cette région. Il ne faut pas laisser aux autres de penser pour nous. Nos îles ont des spécificités par rapport à l’Afrique continentale et il faut promouvoir et faire connaître ces spécificités. Il faut être fier d’avoir mis en place cette organisation. Peut-être que c’est le mot commission qui le gène un peu, mais c’est une organisation qui leur appartient, qui travaille en faveur de leurs intérêts politiques et économiques.


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