Dans 10 jours, les nouveaux prix des carburants

Retour au point de départ pour les transporteurs

22 janvier 2009, par Manuel Marchal

En novembre dernier, des patrons transporteurs ont barré les routes pour obtenir une détaxe de 20 centimes sur le prix du carburant qu’ils paient à la pompe. Pour atteindre ces 20 centimes, ils ont obtenu une enveloppe de 2,5 millions d’euros prélevés sur l’octroi de mer perçu par la Région. Nous arrivons bientôt au 1er février, l’enveloppe est bientôt épuisée, et c’est le retour au point de départ : les transporteurs paient le même prix que tout le monde.

(Photo Toniox)

Contrairement à ce qui s’est passé dans le reste du monde, les prix des carburants a augmenté à La Réunion le 1er octobre dernier. Moins d’un mois plus tard, les transporteurs décidaient de barrer les routes pour mettre à terre l’économie réunionnaise tant que leur revendication n’était pas satisfaite : une détaxe de 20 centimes sur le prix du litre de carburant qu’ils doivent payer à la pompe. Ils se sont d’abord rendu à la préfecture qui les a envoyés sur la Région. Au bout de cinq jours, le conflit se terminait. Les pétroliers font un geste en anticipant une baisse qui, de toute façon, serait survenue le 1er décembre. Ils acceptent de baisser le prix de 10 centimes pour tout le monde.
Pour les 10 autres centimes demandés par les transporteurs, ils obtiennent de la Région le versement d’une enveloppe exceptionnelle de 2,5 millions d’euros dont ils fixent les critères de répartition. Sollicitée par le préfet trois jours avant la signature de cet accord, la Région a décidé de faire un geste d’apaisement en accordant cette aide exceptionnelle qui ne relève pas de sa compétence. Car les 2,5 millions d’euros sont une recette destinée à l’origine aux budgets des communes pour 1,5 million et de la Région pour 1 million.
Cela fait deux mois que cet accord a été signé, et l’enveloppe est en voie d’épuisement. Au rythme actuel, elle sera totalement utilisée d’ici le 1er février. Cela n’a rien d’étonnant, c’est ce qui était prévu par tout le monde dès le 10 novembre dernier.
Cette enveloppe sera d’autant plus rapidement vide que toutes les entreprises qui sont éligibles à cette aide sont loin de s’être toutes manifestées. Auto-écoles, taxiteurs, ambulanciers ne représentent qu’à peine 2% des sommes versées jusqu’à présent. 98% des fonds publics ont en effet pour le moment été partagés entre des entreprises du transport, très majoritairement situées dans le Nord.
À quelques jours du 1er février, le problème reste donc entier. Or, le 1er février est une date très importante. C’est en effet ce jour-là que doivent être appliqués les nouveaux prix des carburants fixés par le préfet, après consultation des compagnies pétrolières qui opèrent à La Réunion.
La diversion est finie, et les Réunionnais attendent une baisse significative des prix. Elle doit être d’au moins 20% centimes pour tout le monde.

M.M.


Préavis de grève : la balle dans le camp du préfet

La bataille est relancée

Les transporteurs ont annoncé hier qu’ils déposent un préavis de grève pour lundi. Ils ont comme revendication un gazole détaxé, 20 centimes moins cher. La mise en place d’un gazole détaxé est une disposition légale, qui est de la responsabilité du gouvernement. De plus, à La Réunion le taux des taxes dans le prix est inférieur à un minimum en dessous duquel il n’est pas possible de créer un gazole détaxé.
Ceci étant dit, rappelons que lorsque les transporteurs avaient réclamé 20 centimes de baisse, ils ont été dévié vers la Région. L’enveloppe accordée par la Région pour apaiser la situation est maintenant épuisée. Le préfet devra donc bien répondre à la demande des transporteurs. Que va-t-il faire ?
En tout cas, les chiffres soulignent que la revendication générale d’un gazole en dessous de 1 euro le litre peut être satisfaite. Maintenant que la diversion est terminée, la bataille est relancée.


Les marges sont disponibles

Voici une comparaison des prix des carburants dans les différents et en France. Les transporteurs demandent une baisse de 20 centimes. On constate que depuis la fixation des prix en Martinique et en Guadeloupe, celui du baril de pétrole a continué de diminuer. Ce qui veut dire qu’il est donc possible de décider d’un prix inférieur de 20 centimes.

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