Réunion Entreprendre présente son rapport d’activités pour l’année 2006

13 juin 2007

L’association Réunion Entreprendre est une des 236 plateformes France Initiative. Elle est la seule qui existe sur l’île, contre une en Guadeloupe, une en Martinique, une à Saint-Martin, trois en Guyane et le reste, soit plus 220 structures, en Métropole. Elle existe depuis 1992 et son activité se situe dans le cadre de la loi du 24 janvier 1984 relative à l’activité et au contrôle des établissements de crédit. Elle a tenu lundi soir son Assemblée générale à la Maison Régionale des Sciences et de la Technologie (MRST), à Saint-Denis.

Marie-Joëlle Roussel, Directrice de l’association Réunion Entreprendre.
(photo M.D.)

Avant de présenter le bilan de l’année 2006 de l’association Réunion Entreprendre, Marie-Joëlle Roussel, sa Directrice, a rappelé les trois missions de la structure. La première consiste à recevoir les futurs créateurs d’entreprise, à les aider dans leurs démarches de création et, enfin, à expertiser et financer leurs projets. La seconde mission réside dans l’accompagnement. Celui-ci a pour but : de diminuer le taux de fermeture des entreprises ; de faciliter le travail du chef d’entreprise ; d’accomplir des études par secteur d’activités ; d’améliorer le contenu des dossiers. Enfin, le service contentieux consiste à parvenir à des compromis en ce qui concerne d’éventuels remboursements pour les chefs d’entreprise en difficulté.
Plus concrètement, 85% des porteurs de projet sont sans emploi. Leur création ou reprise d’entreprises s’effectue dans quatre domaines que sont l’agriculture, les professions libérales (respectivement 6% et 3%), mais surtout dans le commerce (pour 43%) et l’artisanat (49%). Comme l’indique le document distribué en conférence de presse, le porteur de projet type est un homme, âgé de plus de 35 ans, ayant un niveau de formation équivalent au niveau V, et qui souhaite démarrer une activité d’artisanat dans le Sud. Les femmes représentent tout de même un tiers des personnes intéressées et ce, depuis deux ans. Pour information, la Trésorière de l’association, Danièle Lenormand, nous a indiqué qu’en Métropole, les porteurs de projet présentaient parfois des dossiers dans le domaine de l’industrie et que ceux-ci atteignaient des montants bien plus élevés que la moyenne de ceux observés à La Réunion, qui atteignent 10.000 euros.

Des difficultés relevées

Selon Marie-Joëlle Roussel, deux éléments expliquent une moindre activité de l’association au cours de l’année 2006. Le premier réside dans l’épidémie de chikungunya. En effet, la morosité qui a prévalu dans l’île au cours du premier semestre de cette année a découragé des porteurs de projet. Le second réside dans le fonds de prêt. Il n’a pas été suffisamment abondé en 2006 et les projets soutenus ont donc été moindres. En effet, le Conseil général, qui participe à cette association au titre de l’Insertion par l’Activité économique, a décidé de moins participer financièrement. Les Communautés de communes ont également réduit leur participation. Les baisses conjointes de ces deux contributeurs ont amené l’Union Européenne à diminuer leurs engagements. De son côté, le Conseil régional, qui intervient au titre du développement économique, est intéressé pour garder une part élevée de sa participation, d’autant plus si les projets soutenus se préoccupent d’innovation. Néanmoins, ces moindres financements publics posent la question des fonds propres de la structure. En effet, Réunion Entreprendre octroie des prêts à 0%. En outre, une personne de Réunion Entreprendre ajoute que les partenaires privés sont peu désireux de s’investir dans la structure du fait du public visé. C’est pourquoi, l’association réfléchit à faire payer les frais de dossier.

Des chiffres satisfaisants concernant le caractère pérenne des entreprises créées

Comme Dominique Aucer, de la Direction du Travail de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, l’a souligné, le taux de création des entreprises à La Réunion est remarquable. Elle a néanmoins tout de suite déploré que le taux de survie de celles-ci était un des plus faibles de France. Or, avec l’accompagnement fourni par Réunion Entreprendre, les porteurs de projets résistent beaucoup mieux que ceux qui se lancent tout seul. L’amélioration de la survie de l’entreprise à 3 ans est en augmentation. En revanche, ce chiffre est moins satisfaisant à 4 ans. Néanmoins, il demeure bien au-dessus de la moyenne réunionnaise. C’est pourquoi, les représentants respectifs de la Caisse des Dépôts et Consignation et de l’Agence Française de Développement ont encouragé Réunion Entreprendre à mieux communiquer sur son bilan, mais également sur son existence même. Enfin, Francis Matt, de l’Inspection académique, a souligné que si le porteur de projet type avait 35 ans d’âge, il verrait d’un bon œil que les jeunes dans les collèges ou les lycées en sachent plus sur l’accompagnement d’entreprises proposé par cette association. Si, selon lui, une première expérience professionnelle est préférable avant toute création d’entreprise, il serait bon qu’ensuite, l’éventuel chercheur d’emploi connaisse les possibilités offertes par Réunion Entreprendre pour monter sa petite entreprise.

Matthieu Damian


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