Formation avec le Comité national routier

Savoir calculer les coûts de transport

25 septembre 2004

Sans transporteurs routiers, pas d’économie réunionnaise. La concurrence dans ce secteur est parfois faussée par des prix insuffisants. Pour aider les professionnels, la Chambre de commerce et d’industrie organisait trois séances de formation.

Un prix de transport peut cacher un coût différent. Les professionnels du transport ont signalé à la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion que "la concurrence dans ce secteur est parfois faussée par des prix de transport insuffisants pour assurer le bon fonctionnement ou la survie de l’entreprise".
Cette situation fait parfois courir de nombreux dangers comme le risque d’ententes illicites, le recours à des surcharges importantes, à des temps de conduite ou de travail excessifs. Ceci pose des problèmes graves au regard de la législation sociale et de la sécurité routière. Une pratique du prix bas peut fausser le jeu de la concurrence.
C’est pourquoi la CCIR a tenu à ce que les professionnels puissent mieux maîtriser la décomposition du coûts de transport. Elle a organisé cette semaine trois séances de formation sur la méthode de calcul des coûts de revient de la prestation transport fournie.
Ces séances gratuites, animées par Michel Hirou, directeur du Comité national routier à Paris, et par André Mazeleix du CNR également, ont regroupé une centaine de personnes, transporteurs routiers de marchandises, donneurs d’ordre et experts comptables. Les deux premières séances ont eu lieu mercredi dernier à Saint-Denis, jeudi au Port et hier dans le Sud. Le CNR est déjà intervenu en Martinique en 2002 sur le même thème.

Importations dix fois supérieures aux exportations

La CCIR souhaite ainsi "sensibiliser tous les partenaires aux difficultés auxquelles sont confrontés les transporteurs routiers de marchandises".

Dans notre île, le transport routier de marchandises a longtemps été organisé selon un mode dérogatoire par rapport à la réglementation. On observe depuis quelques années une tendance à l’harmonisation vis-à-vis des législations nationales et européennes.
C’est ainsi que depuis le 30 septembre 1999, il est nécessaire d’avoir la capacité exigée par la réglementation pour exercer le métier de transporteur : obligation des formations initiales des conducteurs FIMO et des formations continues FCOS.
Pour s’installer en tant que transporteur routier de marchandises, il faut posséder une attestation de capacité professionnelle obtenue après succès à un examen spécifique ou par équivalence. Il faut aussi répondre aux critères d’honorabilité et de capacités financières. L’introduction relativement récente de ces règles, déjà en application depuis de nombreuses années en métropole, n’a pas été sans poser de problème.

À La Réunion, l’activité économique est marquée par les importations, dix fois supérieures en quantité aux exportations, et qui sont assurées pour l’essentiel par la voie maritime. L’approvisionnement interne et les échanges économiques de biens sont assurés uniquement par la voie routière.
Il faut gérer un fort déséquilibre des flux sur des distances relativement courtes. Le transport routier de marchandises joue donc un rôle vital pour l’économie et plus généralement pour l’ensemble des activités exercées sur l’île de La Réunion.

Eiffel


925 entreprises de transport routier

On dénombrait, au 31 décembre 2003, 925 entreprises de transport routier de marchandises implantées à La Réunion. Il s’agissait, pour la très grande majorité, de micro-entreprises.
Qui génère du transport de marchandises ? Deux pôles d’activités sont facilement identifiables : le Port et la canne à sucre.
Le Port Réunion
constitue le cordon ombilical qui relie l’île à la Métropole. Le trafic total de 2002 est en baisse de 5 % par rapport à 2001. Les exportations ont dominé fortement de 11,9 % entre 2001 et 2002 ; tandis que les importations baissent également, mais dans une moindre proportion : -3 9 %.
La canne à sucre : les surfaces plantées en canne, après une baisse sensible, se sont stabilisées depuis plusieurs années autour de 26.000 hectares. Le total des livraisons aux usines a atteint, en 2002, 1.811.396 tonnes avec un total de 4.886 livreurs. En l’an 2000, près de la moitié des livreurs ont fourni moins de 250 tonnes chacun et ensemble moins de 17 % du tonnage total.


Prix de revient : données réelles et données normées

Parmi les missions du Conseil national routier : donner aux transporteurs les prix qui intègrent le strict respect de l’ensemble des règles de sécurité et de la réglementation sociale.

Les missions d’intérêt général pour la profession de transporteur sont confiées au Conseil national routier par le ministre chargé des transports. Le Comité national routier peut être saisi par le ministre de toute demande d’étude et évaluation concernant le secteur des transports de marchandises et la profession de transporteur, pour tout ce qui concerne l’état du marché et les relations entre les clients, les transporteurs et les destinataires. Il adresse un rapport annuel sur son activité.

Le CNR est un organisme technique dont la mission première est l’observation des modes de fonctionnement des marchés. Les sujets d’étude sont retenus en fonction de leur intérêt pratique pour les transporteurs.
Le CNR est le seul organisme ayant une compétence étendue en matière d’observation de l’évolution des conditions d’exploitation et des composantes de coûts. Il analyse leurs interrelations. À partir des données collectées, il recompose les prix de revient du transport routier : en données réelles et en données dites normées, c’est-à-dire en intégrant le strict respect de l’ensemble des règles de sécurité et de la réglementation sociale.

Accès libre sur Internet

Il publie à ce titre des “coûts de référence”. Ces deux approches permettent de fournir des repères à la profession.
Il développe des outils de calcul visant à aider les entreprises à mieux calculer leurs prix de revient. Ces outils sont offerts sur support écrit (Les Cahiers de l’Observatoire), et sont en accès libre par Minitel ou Internet.
L’objectivité des travaux du CNR est reconnue. D’une façon générale, l’analyse économique et la modélisation sont toujours confrontées aux réalités du terrain. Les enseignements qui peuvent être tirés sont mis à disposition de la profession.


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