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Profiter de cette période de crise pour trouver un moyen durable de garantir 3 repas par jour à un prix abordable pour tous les Réunionnais
31 mars 2022, par
La guerre en Ukraine et ses répercussions sur le trafic maritime ont rappelé l’importance d’assurer la sécurité alimentaire des Réunionnais. Cela ne veut pas forcément dire autosuffisance alimentaire. La sécurité alimentaire signifie que tous les jours, les Réunionnais puissent avoir droit à trois repas par jour à un prix abordable. Plutôt que de dépendre d’importations venues d’Europe, l’alimentation des Réunionnais pourrait être sécurisée par un renforcement de la production locale, et par le soutien au développement de l’agriculture à Madagascar afin que ce pays puisse redevenir excédentaire en termes de production de riz notamment, ce qui permettrait aux Réunionnais d’avoir accès aux surplus destinés à l’exportation qui pourraient alors compléter la production locale.
Les perturbations causées par la crise COVID-19 et la guerre en Ukraine ont entraîné d’importantes spéculations, notamment dans le transport maritime. Le coût du fret augmente, et des élus ont fait part de leur inquiétude en raison d’une baisse de la fréquentation des navires chargés d’approvisionner La Réunion, ce qui contribue à une hausse des prix. Cette situation a de nouveau placé la question de l’autonomie alimentaire sous le feu des projecteurs, avec une attention particulière pour la production de riz.
Le riz reste l’aliment de base des Réunionnais qui en consomment en moyenne 60 kilos par an et par personne. Il est importé d’Asie, pour un total de 50.000 tonnes. Dans les années 1980 notamment, une tentative de production locale avait débouché sur la récolte de 40 tonnes de riz. L’expérience fut abandonnée en raison de la concurrence des importations, dont le prix était nettement inférieur.
Mardi dernier au Guillaume à Saint-Paul, une conférence de presse avait pour thème la relance de la production de riz à La Réunion. Ceci a mis en évidence une initiative de l’association Riziculteurs 974, qui ambitionne de cultiver 30 hectares de rizières d’ici 2 ans.
Pour sa part, l’Association Riz Réunion avait organisé le 16 octobre 2021 la première vente de riz réunionnais sur un marché forain depuis 36 ans. 130 kilos se sont vendus en moins d’une heure.
La variété plantée au Guillaume a un rendement de 6 tonnes par hectares. Sur cette base, il serait alors nécessaire de mobiliser environ 8.500 hectares pour couvrir la consommation annuelle de riz à La Réunion. A Madagascar, une technique pratiquée en 2009 par 2 % des riziculteurs permet d’augmenter considérablement le rendement : le système de riziculture intensive (SRI). Avec le SRI, il est possible de récolter jusqu’à 24 tonnes de riz par hectare. Généralement, le rendement d’un hectare en SRI est compris entre 12 et 20 tonnes. Avec 12 tonnes de riz par hectare, 4200 ha seraient nécessaires pour couvrir les besoins des Réunionnais, et si le rendement atteignait 20 tonnes/ha, alors 2500 hectares suffiraient à produire la quantité de riz importée chaque année à La Réunion.
Ces superficies sont à mettre en rapport avec celui des terres agricoles qui ne sont pas cultivées dans notre île : au moins 5000 hectares de terres en friche. Le SRI sur les terres en friche permettrait-il de régler le problème de l’autosuffisance en riz ? N’irait-on pas vers une crise de surproduction du riz réunionnais une fois que le circuit commercial habituel fonctionnera de nouveau à plein régime ? En effet, le succès des importations à La Réunion s’explique par le fait que près de la moitié de la population y vit sous le seuil de pauvreté. Le prix est donc le premier critère de choix et, sauf subventions massives, le riz réunionnais ne trouverait plus preneur.
Les inquiétudes sur l’approvisionnement découlent de la dépendance de La Réunion aux importations venues d’Europe. Il suffit d’une guerre à des milliers de kilomètres de notre île pour tout bouleverser. Plutôt que d’importer d’Europe, pourquoi ne pas le faire depuis les pays voisins qui ne représentent aujourd’hui que quelques pourcents de nos échanges commerciaux ?
Raccourcir la distance de nos approvisionnements a pour conséquence de les sécuriser.
C’est tout l’intérêt de disposer d’une compagnie maritime régionale ce qui peut aider les Réunionnais à être maîtres de leurs approvisionnements. Ces importations sécurisées pourront être un complément aux efforts faits pour soutenir la production locale. Elles peuvent concerner notamment les intrants indispensables à l’agriculture locale importés principalement d’Europe voire d’Amérique mais qui pourraient venir d’Afrique du Sud ou d’Australie, et aussi des produits comme le riz, qui pourraient être importés de Madagascar.
Madagascar doit en effet relever le défi de son autosuffisance en riz et doit donc en importer, ce qui contribue à faire augmenter les prix. Le doublement de sa population annoncé au cours des 30 prochaines années va encore accentuer la pression si rien ne change.
Or, la méthode SRI est très peu utilisée alors qu’elle permettrait de rendre la Grande île pays exportateur de riz, même avec 50 millions d’habitants. Dans le cadre d’une politique de co-développement durable, Madagascar pourrait être le grenier de l’océan Indien, capable de compléter la consommation alimentaire de ses voisins qui n’est pas couverte par la production locale. Cela suppose d’importants efforts et investissements qui nécessiteront beaucoup de bonnes volontés.
Les Réunionnais pourraient être des acteurs du développement de l’agriculture à Madagascar, et bénéficier en échange d’un accès au surplus de riz produit destiné à l’exportation. Ceci n’est pas incompatible avec un soutien public à la relance de la production du riz à La Réunion qui pourrait alimenter des marchés locaux. Les quantités seraient en rapport avec le foncier limité disponible pour cette production, et le reste de la consommation serait assuré par du riz importé de Madagascar. Le co-développement serait alors un pilier de la sécurité alimentaire des Réunionnais. Car notre production locale et nos approvisionnements ne seraient alors plus sous la dépendance de crises qui surviendraient à des milliers de kilomètres de nous.
M.M.
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Messages
31 mars 2022, 16:46, par Maillot Joseph Luçay
Il est possible de cultiver à grande échelle le riz à la Réunion non seulement pour assurer notre autonomie alimentaire mais pour une exportation vers las autres pays du monde et notamment les pays européens .
Le riz qui est un produit agricole qui peut bénéficier d’un prix garanti par l’union européenne pourrait bien se substituer avantageusement à la canne à sucre .D’abord parce qu’on peut produire au moins trois récoltes par an ensuite parce que lorsqu’il est bien cultivé, si on choisit les meilleures variétés, on peut atteindre des rendements bien supérieurs à 12tonnes par ha , enfin parce que le riz peut fournir comme la canne de nombreux sous produits qui peuvent apporter un revenu complémentaire conséquent aux planteurs .
Le moment est peut être venu pour nous de lancer cette culture qui est toujours garantie par la politique agricole commune de l’Union Européenne qui comptent encore de nombreux producteurs de riz notamment en Espagne , en Italie et bien entendu en France.