Nicole Boyer, agriculteur au Plate à Saint-Leu

Seize bovins élevés dans 30 mètres carrés

17 janvier 2006

Vous ne rêvez pas. Nicole Boyer élève bien 16 bovins dans un espace de 30 mètres carrés au Plate à Saint Leu. Depuis de nombreuses années, il sollicite la SAFER pour l’obtention de 20 hectares de terre en friche situés non loin de chez lui. Pour l’instant, rien de concret. Hier matin, dans la gadoue, Jean-Yves Minatchy, président de la CGPER, aux côtés de Nicole Boyer, exposait cette situation.

La campagne des réalités agricoles réunionnaises 2006, menée par Jean-Yves Minatchy, le président de la Confédération générale des planteurs des éleveurs de La Réunion (CGPER), débutait hier matin au Plate à Saint-Leu chez Nicole Boyer, un petit agriculteur des Hauts. Actuellement, il élève 16 bovins dans un espace de 225 mètres carrés soit de 15 mètres sur 15 se trouvant à 3 mètres 50 du foyer. D’ici août, le troupeau s’agrandira de 4 veaux.
Ce petit élevage de taureaux, de bœufs, de vaches et de veaux se trouve non loin de la maison familiale. Nicole Boyer, Gisèle sa femme, Flavie et Camila, âgées de 9 neuf mois et Romain 9 ans, tentent de vivre dignement au sein des odeurs plus que nauséabondes. Aujourd’hui, la situation sanitaire des enclos est déplorable. Il a multiplié les courriers à l’adresse du Conseil régional, du Conseil général, de la commune de Saint-Leu et de la SAFER. Nicole Boyer leur demande « 20 hectares de terre en friche se trouvant au Plate ». Pour l’instant rien.
Actuellement, il se trouve dans la gadoue. L’espace trop petit pour accueillir les animaux est devenu, au fil des années, impropre et infesté de mouches à bœufs. Les odeurs importunent la famille et le voisinage qui pour l’instant soutient activement Nicole Boyer. En effet, les foyers du Plate se connaissent depuis longtemps et s’épaulent dans les moments difficiles. Selon Jean-Yves Minatchy « la SAFER, sé in mové zafèr, elle distribue mal les terres ». Il sollicite l’intervention du Préfet de La Réunion dans ce dossier « pour qu’une solution équitable soit trouvée ». Cette situation dure depuis 7 années.
Hier matin, de nombreux agriculteurs du Plate apportaient leur soutien à Nicole Boyer. Ce jeune petit éleveur se dit « prêt à manifester devant les bureaux de la SAFER et à entamer une grève de la faim s’il le faut ». Aussi, il s’interroge « sur les bonnes intentions de l’actuel gouvernement français en matière d’emploi et de cohésion sociale ».

Jean-Fabrice Nativel


20 hectares pour élever les bovins dans de bonnes conditions

Le petit élevage de bovins de Nicole Boyer au Plate à Saint-Leu compte 16 têtes et d’ici août 4 veaux de plus. Ils sont entassés dans des petits parcs où ils pataugent dans les excréments. Non loin, le tas de fumier croît de jour en jour. Non loin se trouve la maisonnée, plus précisément à 3 mètres 50. L’odeur occasionne une gêne pour la famille, mais aussi pour le voisinage qui pour l’instant ferme les yeux. En période de pluie, les excréments coulent vers une route bétonnée menant à la route principale.
Imaginez un instant, le périple des élèves pour arriver à l’arrêt de bus et celui des habitants se rendant dans les Bas pour le travail principalement ! Imaginez un instant, les conditions de vie et d’hygiène de la famille Boyer ! Nicole Boyer demande « ni plus ni moins 20 hectares de terre situés au Plate pour continuer cette activité ». D’autres agriculteurs venus l’épauler attestent de l’existence de terres en friches non loin. Comme Nicole Boyer, ils ont effectué les démarches nécessaires auprès des services compétents. Jusqu’à ce jour, les demandes restent dans l’impasse.


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