L’ADPECR pour la relance de l’élevage caprin

Soixante boucs et chèvres allemands à La Réunion

24 décembre 2004

Dans le texte que nous publions ci-dessous, Élien Vaitilingom,
président de l’Association départementale pour la promotion et l’élevage du cabri boer à La Réunion, et Éric Soundrom, secrétaire, évoquent l’action entreprise pour réintroduire les Boer Goat d’Afrique du Sud.

(Page 5)

"Depuis l’arrêt de l’importation des Boer Goat d’Afrique du Sud en 1982 pour des raisons sanitaires compréhensibles, les différentes tentatives d’importation de nouvelles races (Alpin, SAANEN,...) ne donnent pas les résultats escomptés auprès des éleveurs de La Réunion. Par ailleurs, le Boer Goat s’est révélé très intéressant en croisement avec les cabris “pays” (prolificité, rusticité, qualités maternelles,...) puisqu’il apporte un potentiel carcasse important.
"Les normes sanitaires européennes en vigueur depuis 1986 interdisent l’importation d’ongulés (cabris, ovins, chevaux,...) de pays africains pour cause de fièvres aphteuses très répandues dans ces pays.

Deux marchés complémentaires

"Longtemps considérée comme une production familiale (parc derrière la cour), la filière caprine constitue aujourd’hui une source de diversification intéressante tant pour le marché de la viande (1.800 tonnes) qui n’est pas satisfait, puisque la production locale ne couvre que 30% des besoins, que pour le marché dit coutumier pour les cérémonies tamoules.
"Ces 2 sources de débouchés, souvent présentées comme concurrentielles, sont au contraire très complémentaires puisque le marché local ouvert de viande n’offre pas des prix très attractifs (6,50 euros/Kg) contrairement au marché coutumier un peu plus confidentiel où le prix du bouc peut se négocier de 1.000 euros à 1.500 euros.
"(...) il est important de combiner ces 2 types de commercialisation. Les différentes structures qui commercialisent la viande de bœuf ont marqué leur intérêt pour la viande de cabri (...).
"Avec un cheptel de plus de 35.000 chèvres (source : Agreste 2002), il est judicieux d’importer de nouveaux reproducteurs pour (...) éviter les risques de consanguinité.
"C’est dans cette optique de réorganisation de la filière que la CGPER a été à l’initiative de la création de l’ADPECR (Association départementale pour la promotion et l’élevage du cabri boer à La Réunion) en septembre 2004.

Une deuxième importation en juin

"Lancé par un groupe de 18 éleveurs caprins (viande) avec près de 450 chèvres, ce projet répond à une demande de la profession de s’organiser pour l’organisation d’une filière “reproducteurs de Boer à La Réunion’” destinée à faire profiter l’ensemble des éleveurs caprins.
"Les membres de notre association se sont engagés à conserver les animaux pendant 2 ans et à éviter les erreurs du passé, où des boucs reproducteurs ont été sacrifiés dès leur arrivée. Par ailleurs, les reproducteurs ont subit l’ensemble des tests imposés par la réglementation sanitaire. (...)
"Dans la mesure où l’importance de semences ou de reproducteurs d’Afrique du Sud n’est toujours pas permise, nous avons prospecté dans les pays faisant du cabri pour la viande et respectant les conditions sanitaires. Avec le concours de la FRCA (Fédération réunionnaise des coopératives agricoles) et l’URCOOPA pour la logistique, un groupe de 6 éleveurs de l’ADPECR a fait un voyage d’étude en Allemagne du Sud pour visiter des élevages de Boer Goat. Ce sont des souches issues du Boer d’Afrique du Sud qui n’ont pas été croisées et sont inscrites au Herdbook (livre des origines). (1)
"Nous avons noué un partenariat exclusif avec la coopérative de cabris d’Allemagne, qui a sélectionné ses meilleurs reproducteurs caprins. Ainsi ce sont cinquante et une chèvres et dix boucs issus des meilleurs élevages allemands qui vont profiter (...) à l’élevage réunionnais.
"Outre l’organisation de l’association par la CGPER, cette importation a été possible grâce à la volonté d’un certain nombre d’acteurs de l’agriculture (FRCA et URCOOPA pour l’aspect logistique ; Services sanitaires pour le respect des normes européennes, et la DAF pour la gestion des aides POSÉIDOM). Il s’agit d’une première opération qui devrait se reproduire au mois de juin pour l’ensemble de nos adhérents à condition que le ministère de l’Agriculture réponde favorablement à notre demande de quota. À terme, l’association souhaite mettre en place une filière Boer reproducteurs (...)."

(1) Liste des éleveurs importateurs : Vaitilingom Elien (Saint-Leu) - Nativel François (Pierrefonds) - Periessamy Jean (Sant-Pierre) - Lebian Jean-Hugues (Plaine des Cafres) - Gonthier Julicien (Tampon).


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