Née en 2000 à Saint-Pierre, la couveuse RÉUNION SITUATION compte 3 administrateurs bénévoles et 4 employés. Grâce à son antenne dyonisienne, cette association de type loi 1901, soutenue par le ministère du Travail et les collectivités locales, couvre les territoires Nord, Ouest et Sud de l’île. Dès le mois de mars prochain, REUSIT étendra son intervention à la zone Est, au sein de la Maison de l’Emploi de la Formation Professionnelle et de l’Insertion.
Sur les 47 projets accompagnés depuis sa création, REUSIT affichait à la fin 2007 un résultat de 79% de sorties positives, que les porteurs de projets aient créé leur entreprise, qu’ils soient entrés en processus de formation ou qu’ils aient préféré une orientation vers une activité salariée.

Seule une entreprise réunionnaise sur deux survit au-delà de 4 ans

À La Réunion, le fort taux de créations d’entreprises se heurte pourtant à une faible survie.
Avec plus de 5.000 entreprises créées en 2006, l’île de La Réunion fait partie des territoires où le nombre de créations est le plus important.
Mais, selon le TER 2005/2006, « ce fort taux de créations doit cependant être relativisé par les faibles chances de survie des entreprises réunionnaises. Une entreprise sur deux seulement survit au-delà de quatre ans... ».
REUSIT doit donc tenir compte de ce contexte difficile et apporter des solutions efficaces pour diminuer les risques de défaillance.
C’est pourquoi, le programme d’accompagnement de REUSIT s’articule autour des différentes missions que sont : la formation, le suivi pédagogique, le soutien logistique ainsi que la préparation des couvés pour leur démarrage d’activité.
REUSIT s’est spécialisée dans l’accueil de projets novateurs tels que les nouveaux métiers émergents ou les activités culturelles. Ses missions concernent des publics variés parmi les demandeurs d’emploi indemnisés ou non, y compris ceux de longue durée, les bénéficiaires du RMI et les travailleurs handicapés... La couveuse se place comme un outil de proximité pour une population éloignée des réalités du monde économique traditionnel.

Le projet doit être validé par un comité d’agrément

Les modalités d’intégration prévoient une présentation du projet à un comité d’agrément qui valide la signature d’un Contrat d’Accompagnement aux Projets d’Entreprises (CAPE).
Outre vérifier la viabilité économique de l’activité visée, le futur entrepreneur bénéficiera, pendant une durée allant de 6 à 18 mois, de nombreux autres avantages :

- Prospecter, produire et vendre ses produits ou prestations tout en bénéficiant de l’hébergement juridique de la structure de la couveuse.

- Réaliser et produire ses outils commerciaux (cartes de visite, publicités, tracts, etc...)

- Conserver son statut social et ses revenus pendant la période de test de son activité.

- S’exercer au métier de chef d’entreprise tout en échangeant et en partageant avec la structure couveuse, et l’ensemble des couvés, des solutions, des bonnes pratiques, du relationnel...

- Acquérir des compétences en gestion, comptabilité, fiscalité, compétence juridique, action commerciale, communication...
A noter que la Couveuse REUSIT intervient en marge des structures d’accompagnement classiques à la création d’entreprises : la Boutique de Gestion, la Chambre de Commerce et de l’Industrie, la Chambre de Métiers, etc...

REUSIT fait partie de l’Union des Couveuses

L’Union des Couveuses intervient en apport d’expertise pour l’étude de faisabilité et en appui au démarrage des nouvelles couveuses. Interlocuteur privilégié des pouvoirs publics, l’Union des Couveuses recherche des financements pérennes, mutualise les pratiques et favorise les échanges par la mise en œuvre d’une démarche qualité, de formations et la circulation des informations, du savoir-faire et des bonnes pratiques...
L’Union des Couveuses réunit à ce jour 45 couveuses d’activités. Au-delà de son rôle de représentant auprès des différentes instances, l’Union des Couveuses favorise l’harmonisation des pratiques entre les adhérents, dans le but d’améliorer l’accompagnement et les conseils apportés aux porteurs de projets.
C’est Jean-Pierre Martin, son président, qui représentera l’Union des Couveuses dans notre île mardi prochain. Jean-Pierre Martin a plus de 20 ans d’expérience des métiers de l’accompagnement. Actuellement directeur d’une structure nationale qui développe des outils pour l’émergence de projets, il participe à la rédaction de différents manuels sur le métier des couveuses et la création d’entreprises.
A cette occasion, REUSIT et ses partenaires organisent une conférence débat :
“La couveuse d’entreprise : quels avantages et quels enjeux pour les futurs entrepreneurs ?”.
Mardi 19 février 2008, à partir de 9h, à la salle des fêtes de Saint-André.

Sophie Périabe

Quelques exemples de projets accompagnés

• Au bonheur des fleurs : compositions florales, entreprise créée en septembre 2007.
Passionnée par les fleurs, mais ne trouvant pas d’emploi, Céline, 41 ans, décide de créer sa propre structure.
« C’est la Boutique de Gestion qui m’a orientée vers la couveuse, car les difficultés du parcours du créateur d’entreprise freinaient mes démarches. Je me suis sentie très épaulée dans mes premiers pas. J’ai pu apprendre à gérer, mesurer la rentabilité de mon projet et acquérir davantage de connaissances en comptabilité. Je peux enfin démarrer ma propre activité en toute confiance ».

• Madame est servie : restauration à domicile, créée en mars 2005.
Après avoir travaillé en poste et en extra chez des traiteurs, Romuald, 34 ans, a créé son entreprise en 2005.
« Fort de mon expérience et après la rencontre avec mon futur associé, j’ai eu envie de tenter ma chance à mon compte par goût de l’indépendance. C’est une personne de l’ANPE qui m’a indiqué la possibilité d’intégrer REUSIT, car les difficultés du cheminement administratif me rebutaient. Une couveuse, c’est un sérieux tremplin pour se lancer. Ce que j’ai le plus apprécié ? La gestion des entrées et sorties de fonds. Et l’aide précieuse au choix de la structure juridique ».

• Caumes Photographie : photographie artistique, créée en juillet 2007.
Après avoir exercé pendant 25 ans le métier de chaudronnier en usine, Jean-Patrice Caumes, 52 ans, est licencié économique. Titulaire d’un CAP de Photographie obtenu en cours du soir, il regagne La Réunion où il restera 3 ans sans emploi, mais continuera à développer sa passion pour la photo, produisant beaucoup de clichés.
« Je n’avais pas confiance en moi et ne disposais pas de réseau pour débuter. La couveuse m’a préparé à la réalité des choses et m’a permis de mettre le pied à l’étrier et de prendre LA décision de me lancer ! J’avais besoin d’un regard objectif sur mon travail et mon souhait de création. REUSIT m’a offert un soutien complémentaire à celui que m’apportait mon entourage. Cet accompagnement a été déterminant... ».