Commerce équitable et citoyenneté

Ti boutik étik, à la recherche de consomm’acteurs

16 octobre 2004

Inviter les comités d’entreprise, c’était une manière de faire connaître l’équipe qui défend le commerce équitable. Mais tous les consommateurs doivent réfléchir à leur manière de défendre les droits des producteurs les plus pauvres, en achetant des produits qui rémunèrent des salaires décents.

Ti boutik étik, c’est la boutique du commerce équitable et solidaire. Ses animateurs se battent pour permettre aux producteurs du Sud, confrontés à de terribles difficultés économiques et sociales, de vendre aux pays du Nord leurs produits.

Comment une telle aventure est-elle possible ? Il faut pour cela appliquer certaines règles : payer un prix juste aux producteurs défavorisés afin qu’ils puissent vivre de leur travail, ce qui n’est évidemment pas toujours le cas.
À travers son action, elle souhaite défendre les droits de l’homme au travail, en interdisant par exemple le travail des enfants et en favorisant la liberté syndicale, tout en préservant l’environnement et l’identité culturelle des pays et des personnes qui vivent de leur travail.
Pour cela est née l’association Equicom.OI, qui œuvre à la promotion du commerce équitable et à celle de petits producteurs locaux à La Réunion et dans l’océan Indien.
Pour y parvenir, elle ouvrait, voilà un an, un magasin pour assurer la vente de produits de notre zone géographique et du monde entier. Ainsi, épicerie fine (café, thé, riz, miel, etc.), artisanat (articles de décoration pour la maison et le bureau, instruments de musique, poterie, encens, bougies, etc.) et produits d’art (livres, CD de musiques et de poésies créoles, tableaux ou encore sculptures) sont proposés aux consomm’acteurs. Oui, le consommateur devient acteur du développement d’activités des producteurs défavorisés.

Dans les cafétérias d’entreprises

Pour son premier anniversaire, l’équipe invitait divers comités d’entreprise (CE) à venir découvrir la gamme de produits qu’elle défend. Il semble en effet important que les employés qui luttent pour la reconnaissance des droits de l’homme au travail s’investissent dans le commerce équitable en devenant des clients privilégiés.
Ne doivent-ils pas tendre la main à ceux qui ne connaissent pas les mêmes protections sociales ?
Le commerce équitable s’inscrit dans une logique de défense du travailleur, appelé généralement producteur. Les actions de commerce équitable s’inspirent de l’article 23-3 de la déclaration universelle des droits de l’homme : "Quiconque travaille, a droit à une rémunération équitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme à la dignité humaine et complétée, s’il y a lieu, par tout autre moyen de protection sociale".
Pour ce faire, la boutique de commerce équitable et solidaire encourageait les CE à développer leur achat “équitable”, notamment à l’occasion des fêtes de fin d’année et des consommations dans les cafétérias d’entreprise. Il importe que les consomm’acteurs potentiels s’investissent, en favorisant un échange plus juste avec les pays dits pauvres, en stimulant la production artisanale réunionnaise, et en satisfaisant les salariés et leur famille.
Il serait préférable que tous réfléchissent à la mise en œuvre de cette solidarité active. Il suffit de passer rue Labourdonnais pour devenir un bon consomm’acteur, comme un citoyen du monde se doit d’agir.

Bbj


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