Crise financière mondiale

Toute La Réunion est concernée

24 septembre 2008, par Manuel Marchal

Conséquences de la crise financière mondiale, les banques vont augmenter les taux d’intérêts et établir des règles plus contraignantes pour l’accès au crédit. Cela aura des répercussions sur les investissements, et donc sur toute l’économie au moment où La Réunion connaît déjà la crise.

Hier, des artisans du BTP ont manifesté devant la Préfecture. Ils avaient la certitude d’avoir des chantiers jusqu’en 2014 et du fait de cette visibilité, ils ont décidé d’investir. Mais plusieurs projets sont remis en cause ou annulés : Rocade du Tampon, Pôle Océan, Zénith. D’autres sont retardés. C’est le cas de nombreux projets immobiliers où les permis de construire sont refusés par l’Etat parce que les stations d’épuration ne sont pas aujourd’hui aux normes européennes.
Le porte-parole des artisans évoquait hier une chute d’activité, qui va entraîner tous les secteurs économiques. Ces chefs d’entreprise demandent la tenue d’une concertation avec l’Etat et les collectivités.
La veille, La Réunion Économique a fait part de ses inquiétudes sur la question de la remise en cause de la défiscalisation dans les investissements. Si ce projet est maintenu par le gouvernement, alors c’est une dynamique qui est cassée. Le monde économique tire la sonnette d’alarme : La Réunion est en crise.
Vendredi, Paul Vergès appelait à l’union sur l’essentiel face à cette crise et aux risques d’aggravation.
Les derniers développements de la crise financière confortent la nécessité de jouer groupés. La ministre des Finances a déjà prédit une hausse des taux d’intérêts. Devant la tempête, les banques sortent le parapluie et vont durcir l’accès au crédit, en relevant les taux et en adoptant des règles plus contraignantes pour les emprunteurs. Cela ralentira l’investissement, avec des conséquences sur toute l’économie. Autrement dit, il faudra avoir les reins solides pour passer le cap.
Le logement est un exemple révélateur. Les acteurs de ce secteur font état d’une crise de confiance, liée à la situation actuelle et à l’incertitude quant à l’avenir de la défiscalisation. Du coup, les projets se font plus rare. Qui dit moins de chantiers dit moins d’emplois. De plus, la diminution du nombre de logements construits va amplifier la pénurie à La Réunion. Du fait d’une très forte demande, les conditions seront réunies pour que le prix des loyers augmente.
Les plus petites entreprises sont déjà concernées par ce choc, comme le rappelle la manifestation d’hier. Et si l’intérêt général de La Réunion n’est pas pris en compte, alors c’est la porte ouverte à une grave crise sociale au moment où notre île doit relever le défi du million d’habitants avec tout ce que cela implique en termes de créations d’emplois et de construction de logements notamment.

Manuel Marchal

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