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Importations de la viande bovine
5 janvier 2010
Les importations de viande bovine entraînent une mévente de la viande bovine pays. Cinq cents bovins sont actuellement stockés dans les étables, ce qui représente trois mois de production. Un stockage qui mange quotidiennement le revenu des éleveurs. Le président de la Chambre d’agriculture a écrit à Marie-Luce Penchard pour réclamer la protection et l’augmentation de la part de viande produite localement à La Réunion.
Chez Axel Bègue, éleveur à la Plaine des Cafres, une petite cinquantaine d’éleveurs accueillent Jean-Yves Minatchy, Président de la Confédération générale des planteurs et éleveurs de La Réunion (CGPER) et de la Chambre d’agriculture. « Trop, c’est trop ! Cinq cents bovins attendent d’êtres abattus dans les élevages », affirme-t-il avec une pointe de colère. C’est qu’il y a six mois, et pour les mêmes raisons, il tenait un point presse à la Rivière Saint-Louis sur cette question de l’importation de la viande bovine. Pendant un mois, les grandes surfaces avaient joué le jeu. Et tout était reparti comme avant.
Le président pointe particulièrement du doigt deux enseignes : Champion et Leclerc, qui ne « jouent pas le jeu ». Les mots sont durs. A la hauteur sans doute de la colère des éleveurs. « La Réunion est devenue un dépotoir. On importe tout. Est-ce que nous avons une seule chance d’exporter cent grammes de carottes en Argentine, en Afrique du Sud ou au Botswana ? », s’interroge-t-il. Poser la question, c’est y répondre.
Les petits bouchers jouent le jeu
Car, selon Jean-Yves Minatchy, les viandes importées de ces pays sont dépourvues de traçabilité. « On ne sait pas comment les bovins ont été élevés et si la réglementation européenne en la matière a été respectée. Nous, nous respectons cette réglementation. Les bovins sont bien traités et bien nourris. Il faut arrêter d’importer et de manger n’importe quoi sans connaître comment cela est produit. C’est l’intérêt des Réunionnais ! ».
La colère des éleveurs est d’autant plus forte qu’ils n’ont pas perçu, comme d’habitude, l’intégralité de l’aide à la vache allaitante, mais seulement 70%. D’autre part, ils retrouvent sur les étals des grandes surfaces la viande de bœufs pays à 20 euros le kilo en moyenne, selon les morceaux, alors qu’ils la vendent 5 euros sur pied à la SICA-REVIA. Et de s’interroger sur les intermédiaires qui « s’en mettent plein les poches ». Un éleveur s’exclame alors : « Il faut trouver qui prend la marge ! ».
Certaines grandes surfaces n’ont même pas de viande de bœufs pays dans leurs rayons. Les témoignages fusent. L’un affirme qu’il a fait le tour des grandes surfaces du Tampon et qu’une seule affichait cette viande de qualité. L’autre témoigne qu’il a un jour entendu le boucher d’une grande surface conseiller un client de prendre de la viande « de déor », parce qu’elle était moins chère.
Courriers de la Chambre d’agriculture
Jean-Yves Minatchy note alors « que seuls les petits bouchers traditionnels jouent le jeu ». Il en appelle au civisme des consommateurs. « Les Réunionnais doivent comprendre qu’ils contribuent au développement des pays importateurs, au détriment de l’économie de l’île ».
Il explique que « les responsables doivent penser qu’il y a des familles qui vivent de l’élevage ». Et garder des animaux qui devraient être vendus, c’est une perte de revenu assurée pour l’exploitant (voir encadré).
Le président mise sur l’application de l’article 299-2 du Traité d’Amsterdam qui doit beaucoup au travail de Paul Vergès quand il était député au Parlement européen. Cet article autorise la limitation des importations dans la mesure où celles-ci mettraient en danger la production d’une région. Il compte également sur les mesures prises lors du Conseil interministériel pour l’Outre-mer (CIOM) du 6 novembre 2009, pour accroître la consommation de produits locaux et qui n’ont pas encore fait l’objet d’un décret d’application. Dans l’immédiat, en attendant l’organisation d’une table ronde avec les acteurs de la filière de la production de viande bovine, le président de la Chambre d’agriculture a écrit au Directeur de l’Agriculture et des Forêts (DAF) et à Marie-Luce Penchard, Ministre de l’Outre-mer (voir encadré).
Il est certain qu’aujourd’hui dans les Hauts, pour les éleveurs, la viande d’une qualité incomparable a le goût du désespoir.
YVDE
Des charges supplémentaires
La CEA Tamarin Dodo, un naisseur-engraisseur de taille moyenne, entretient dix-sept bêtes qui devraient déjà avoir été vendues. Selon la responsable de l’exploitation, chaque jour, chacun des animaux consomme 7,2 kilos d’aliments concentrés qu’elle achète environ 4 à 500 euros la tonne, selon la qualité des aliments, et du foin.
Quotidiennement, l’animal mange et rumine la marge bénéficiaire de l’éleveur. Ces frais supplémentaires ne s’arrêtent pas là. La responsable explique que les frais supplémentaires s’additionnent quotidiennement : temps de travail, frais de tracteur pour l’ensilage et le nettoyage de l’étable, etc…
De plus, le déficit peut s’aggraver puisque la rémunération dépend du taux de gras des animaux.
Axel Bègue assure que la mévente de viande bovine représente pour son exploitation du chemin Pierre Picard « inn grande perte. Néna dé bèt la troi moi konmsa zot i doi partir ». En attendant, il lui faut nourrir des animaux dont il ne connaît pas quand ils pourront être vendus. Et cela mange des bovins… une dizaine de kilos d’aliments par jour et par bête.
Décliner de manière opérationnelle les mesures du CIOM
Dans sa lettre à Marie-Luce Penchard, Ministre de l’Outre-mer, le Président de la Chambre d’agriculture note que le modèle économique des filières animales « reste fragile compte tenu de notre insularité et de notre éloignement qui génèrent des surcoûts de production ». Il souligne que « les filières agricoles locales privilégient une politique de production cohérente, calquée sur les besoins de la population locale. Ainsi, la croissance de la production locale bovine de 8% par an correspond à l’évolution de la consommation ».
Jean-Yves Minatchy indique que « malgré la signature d’un projet interprofessionnel engageant la filière de production de viande et les distributeurs sur les conditions de commercialisation de la viande de bœuf pays ainsi que les discussions engagées en juillet, la Chambre d’agriculture constate que la grande distribution, contrairement aux bouchers traditionnels, ne jouent pas le jeu. Au cours des derniers mois, les bouchers locaux ont augmenté de 10% l’achat de viande de bœuf local ».
Aussi, « la Chambre d’agriculture réitère sa demande d’une table ronde des acteurs de la filière bovine pour décliner de manière opérationnelle les mesures du Conseil interministériel pour l’Outre-mer (CIOM). A savoir, la protection et l’augmentation de la part de viande produite localement à La Réunion ».
Les chiffres de la filière
La production locale de viande de bœuf s’établit à 1.816 tonnes contre 3.070 tonnes de bœuf importé. Elle couvre donc près de 45% des besoins en viande fraîche. Ce taux de couverture du marché local n’a pas d’équivalence dans les autres Départements d’Outre-mer. Au total, la filière des productions animales compte 1.930 exploitations, soit 1.000 éleveurs et leur famille, et environ 10.000 emplois directs et indirects.
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