APE et Gamède : Jean-Yves Minatchy de retour de Paris

« Un bilan assez positif »

26 novembre 2007

Le Président de la Chambre l’Agriculture, Jean-Yves Minatchy, après plus de 4 jours d’entretiens avec les responsables du gouvernement sur la question des APE et de Gamède, revient avec des réponses et des engagements.

Reçu en début de semaine par le Secrétaire d’État à l’Outre-Mer, Christian Estrosi, les représentants des cabinets du Président de la République et du Ministère de l’Agriculture, Jean-Yves Minatchy a eu à défendre l’agriculture réunionnaise dans le cadre des APE entre les pays ACP et l’Europe, ainsi que la cause des planteurs de canne, pénalisés cette année par les conséquences de Gamède.

Clause de sauvegarde et quota limite d’importation

Il a tout d’abord obtenu des éléments d’informations précieux concernant le complexe dossier des APE. Des données d’autant plus cruciales qu’aucune information claire ne parvenait jusque là aux agriculteurs, si ce n’est que le bloc Afrique Orientale et Australe dans laquelle se situe La Réunion s’apprêtait à signer les premiers accords avec l’Union Européenne. Concernant les filières canne et banane de l’Outre-Mer, les premières négociations s’engageront en 2009 pour la signature d’accords sur 10 ans, re-négociables en 2019 pour encore 10 ans. Christian Estrosi a assuré la mise en place d’une clause de sauvegarde pour les marchés locaux des filières sucre et banane des DOM. Pour les filières fruits et légumes, « un pourcentage d’importation sera fixé pour protéger les produits des DOM », explique Jean-Yves Minatchy. En cas de non-respect de ces quotas, des sanctions seront également prévues. Le Président de la Chambre d’Agriculture a défendu cette nécessité rappelant que l’ouverture du marché actuelle avait déjà engendré les destructions des filières ail et oignon locales.
Clause de sauvegarde et limitation des importations constituent déjà pour Jean-Yves Minatchy « une bonne avancée » sachant qu’avant son départ vers Paris, ces mesures n’avaient pas été abordées par la France qui semble disposée à défendre le statut européen de RUP de La Réunion. « J’ai eu la garantie du gouvernement qu’il interviendrait auprès de Bruxelles si les négociations s’avéraient à notre désavantage. J’ai eu son engagement en faveur de la défense des produits locaux et de la protection du marché local dans le cadre des APE », resitue Jean-Yves Minatchy qui a défendu pour sa part la position spécifique de la filière canne à La Réunion, son poids culturel, mais aussi son entrée dans l’agriculture durable, son rôle central en matière de recherches énergétiques.

Indemnisation des planteurs suite à Gamède en janvier

« I fopa oubliyé osi sat Lérop la impoz anou kom norm su lanvironman, su bann batiman lélvaz, su bann produi, tousala. Nou la mèt anou o norm ti a ti alors na in bon pé péi ACP i fodra azot ankorlo tan pou ariv là. Noulépakont Madagaskar i ariv son lindépandans alimantèr soman i fo véy bann miltinasional La Rénion i inplant laba iinport pa tout zot bann produi atérlà sinon nou sapa giny anpar lo kou. Bann résponsab Paris labien konpri. »
S’agissant des conséquences de Gamède sur la récolte 2007 et la fragilisation des trésoreries que les pluies ont engendrée, Jean-Yves Minatchy a demandé au gouvernement d’accélérer la prise en compte des pertes et de l’indemnisation des planteurs. La campagne arrivera à son terme le 30novembre et déjà le manque à gagner s’élève à moins 390.000 tonnes par rapport à 2006 soit une perte considérable de 5,4 millions d’euros. Selon Christian Estrosi, il faut que les planteurs soient indemnisés en janvier. De son côté, la Chambre d’Agriculture assurera la distribution et l’aide à la constitution de dossiers dès la fin de la récolte. Le Secrétaire d’État à l’Outre-Mer a d’ailleurs avisé de sa venue à La Réunion en début d’année pour s’assurer de la bonne marche des dossiers. En attendant que l’exonération de la taxe foncière non bâtie soit inscrite dans la future loi-programme, elle sera d’office applicable pour cette année. Jean-Yves Minatchy aura bravé pendant 4 jours, les grèves parisiennes pour défendre ces dossiers, reste maintenant à s’assurer, comme il le souligne, que l’État tienne ses engagements, tous ses engagements et dans les temps. Mais on peut faire confiance au Président de la Chambre pour les lui rappeler.

Stéphanie Longeras

Mondialisation

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