Parution du rapport annuel 2003 de l’IEDOM

Un bilan économique 2003 en demi-teinte à La Réunion

30 juin 2004

Observateur privilégié de la conjoncture économique et financière, l’IEDOM publie tous les ans un rapport d’activité dans chaque département et collectivité d’outre-mer. Pour La Réunion, le rapport annuel 2003 parle d’une « relance de la consommation ». Pourtant, l’année dernière aura été marquée par un fléchissement de la création d’emploi et la remontée de la courbe du chômage.

Hubert Dognin, directeur de l’IEDOM (l’Institut d’émission des départements d’Outre-mer), a présenté hier le rapport annuel 2003 de La Réunion. À ses côtés, Jean-Baptiste Herbert et Alexandre Gautier de l’INSEE ont présenté ensuite le bilan économique de l’année dernière, dossier du prochain numéro de la revue qui sortira le 13 juillet.
Dans un communiqué commun, l’IEDOM et l’INSEE ont décrit le paysage économique réunionnais de l’année passée : "L’image de l’économie réunionnaise en 2003 est en demi-teinte avec une croissance modérée, tirée par les bons résultats du second semestre. La conjonction de taux d’intérêts très bas, d’une amélioration de la conjoncture européenne et française et de la stabilisation de l’environnement institutionnel et fiscal à La Réunion, ont permis une relance de la consommation et de l’investissement en logement des ménages en fin d’année, bénéficiant à l’ensemble de l’économie et notamment au secteur de la construction".

Reprise au second semestre

Le communiqué poursuit : "L’activité bancaire a été le reflet de cette évolution, avec une croissance importante des encours de crédits à la consommation et à l’habitat pour les particuliers au second semestre, mais également avec une reprise des crédits d’investissements pour les entreprises". "La croissance de l’épargne financière des ménages s’est ralentie, sans doute au bénéfice de la consommation et de l’investissement, tandis que celle des entreprises s’est reconstituée".
"La possibilité, pour le système bancaire réunionnais, de financer aussi largement les agents économiques tient également à une bonne maîtrise du risque qui apparaît comme le plus faible de l’ensemble des départements d’Outre-mer et s’approche des standards métropolitains"
, continue le communiqué. "L’offre de services bancaires ne cesse d’ailleurs de s’accroître et de nouveaux opérateurs sont apparus à La Réunion en 2003, signe de l’attractivité du marché", font remarquer les deux instituts. "Par ailleurs, l’appartenance à l’eurosystème constitue un atout pour la protection du pouvoir d’achat des agents économiques et l’appréciation de la monnaie unique par rapport au dollar américain a également permis de limiter l’impact de la hausse des produits pétroliers sur la demande intérieure".
Enfin "si le milieu de l’année 2003 a constitué un point en bas en termes d’activité économique, l’amélioration du second semestre permet d’espérer un retournement du marché de l’emploi après la dégradation du taux de chômage observée par l’INSEE au second semestre (32,9% de la population active)", a conclu le communiqué.
Le directeur général de l’IEDOM, Alain Vienney, a remis à la ministre de l’Outre-mer l’ensemble des rapports annuels accompagné d’une lettre introductive retraçant les principales évolutions qui ont affecté les économies ultramarines l’année dernière. Le texte est disponible sur le site Internet www.iedom.fr


Bientôt "100.000 emplois à trouver"

L’année 2003 aura aussi été marquée par un attentisme des entreprises en matière d’investissements, un ralentissement de leurs activités, un fléchissement de la création d’emploi et la remontée - pour la première fois depuis 1998 - de la courbe du chômage. "Le creux de la vague en matière de chômage a été atteint à la mi-2003 où le taux de sans emploi était alors de 32,9%", a indiqué Alexandre Gautier de l’INSEE. Tous les secteurs de l’emploi marchand non agricole ont été frappés par ce ralentissement qui n’a cessé de progresser depuis 2001 où le taux de création d’emplois était alors de 6,5%. Il passait à 3,3 en 2002 pour descendre jusqu’à 2,8% en 2003.
"Ce tableau relativement sombre masque le rebond de l’emploi qui s’est amorcé en fin d’année", souligne encore Alexandre Gautier, mais la situation n’en demeure pas moins préoccupante. Et pour cause. Tenant compte de la progression démographique, les projections indiquent que La Réunion comptera environ 400.000 actifs à l’horizon 2020-2025, soit 100.000 de plus qu’aujourd’hui "et il y a donc 100.000 emplois à trouver", commentait Hubert Dognin, directeur de l’IEDOM. Ce qui faisait dire à Marc-Antoine Leclercq du service des Études économiques de l’IEDOM : "Sachant qu’actuellement 7.000 actifs arrivent annuellement sur le marché du travail, il faudrait créer 5.000 emplois nouveaux par an pour arriver à stabiliser le taux de chômage à 30%". Or l’année dernière, La Réunion n’a créé “que” 3.600 emplois. Un chiffre honorable certes, mais inférieur aux besoins.


Si i di a zot

Deux rendez-vous à la Chambre de commerce

Le marché malgache : des opportunités de développement pour les entreprises réunionnaises
Le 25 juillet dernier, le gouvernement malgache a adopté de nombreuses mesures de sécurisation des investissements, en signant notamment avec le gouvernement français un accord sur l’Encouragement et la Protection réciproques des investissements. Parallèlement, un vaste programme de reconstruction du pays a été lancé grâce à l’appui des bailleurs de fonds internationaux. Madagascar présente donc des opportunités de développement intéressantes pour les entreprises réunionnaises, estime la Chambre de commerce.
À ce sujet, une réunion d’information, prévue ce matin de 8 heures 30 à midi à l’Hôtel consulaire (rue de Paris à Saint-Denis), sera animée par Jean-François Bijon, responsable de la Mission économique auprès de l’Ambassade de France à Madagascar. Il sera accompagné d’un banquier membre de la Chambre de commerce franco-malgache qui interviendra sur “La mobilisation des financements internationaux pour des projets privés”.

Les financements européens
La Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion organise, en partenariat avec l’État, la Région, le Département et ses partenaires experts, une séance d’information sur l’accès des entreprises aux financements européens, demain matin, de 8 heures 30 à midi, au Centre consulaire de formation Nord à Sainte Clotilde.
À l’issue de la séance de présentation du DOCUP (Document unique de programmation), du CPER (Contrat de plan État-Région) et des dispositifs transversaux existants, et afin de les accompagner dans leur démarche de constitution de dossier de financement, la CCI Réunion permettra aux entreprises des secteurs tourisme, industrie et prestataires de services à l’industrie de bénéficier de conseils personnalisés dans le cadre d’ateliers thématiques à partir de 10 heures 45.


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