Taxe de la sûreté aérienne pour l’exportation des fruits

Un handicap pour les produits réunionnais ?

24 juillet 2004

Le syndicat Qualité fruits Réunion s’est mobilisé, hier, autour de son président Carle Mascarel : il proteste contre les surcoûts qui pèsent sur les producteurs de fruits réunionnais : taxe de la sûreté aérienne, démontage facturé de palettes jugées non sécurisées, coût de manutention.

Carle Mascarel, du syndicat Qualité fruits Réunion, a exprimé à la presse son inquiétude quant à la bonne vie d’un secteur d’activité en plein développement qui, aujourd’hui, favorise l’exportation d’ananas. À la fin de l’année, les produits les plus demandés, à savoir les letchis, mangues, fruits de la passion, doivent arriver à Ris-Orangis (dans l’Essonne), et, il l’espère, sans encombre. En effet le bon acheminement des produits vers la Métropole posent des problèmes.
La taxe de la sûreté aérienne, en plus de l’augmentation de la taxe de fuel intervenue au début de l’année, représente 8 centimes d’euro par palette contrôlée. Le matériel de contrôle semble obsolète puisque la sûreté aérienne impose le démontage des palettes jugées non sécurisées pour 6 centimes d’euro supplémentaires. Et cela pour vérifier, et encore vérifier, si nos producteurs péi n’acheminent pas bombes et narcotiques avec leurs produits périssables. Ces dispositifs peuvent occasionner des pertes (palettes détruites) et un manque à gagner de 380 euros (une perte équivalente à 130 kg de marchandises pour le producteur).
La Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion (CCIR) a pourtant fait baisser le coût de transport, mais cela profite aux compagnies aériennes et non aux agriculteurs, sur qui "on n’arrête pas de tirer", nous confie Carle Mascarel. D’ailleurs, juste pour une simple manutention (manipulation des marchandises effectuée par le service de la zone de fret), le producteur doit encore verser 117 euros par camion de marchandises. La note continue de monter. Il suffirait pourtant, comme dans plusieurs aérogares de fret, que la sûreté aérienne dispose d’un matériel plus performant pour contrôler la production déjà conditionnée et empalée.
"On interpelle aujourd’hui tous les partenaires, compagnies aériennes, transitaires, producteurs locaux. Car, en décembre, tous les problèmes doivent être résolus. Il ne faut pas oublier que le gros de l’export, c’est en décembre", explique Carle Mascarel.
Lors du prochain Comité de l’export, programmé pour le 27 juillet, tous ces dispositifs qui freinent l’écoulement de la production fruitière réunionnaise seront à l’ordre du jour. Et la Chambre d’agriculture, qui animera ce comité, dit soutenir les producteurs dans leurs revendications.
Pour Jean-Flore Barret (de la Chambre d’agriculture), "l’ensemble des partenaires doivent réfléchir au surcoût" que l’on impose aux exportateurs. D’autant que certaines jeunes coopératives ont davantage de difficultés à dégager un bénéfice suffisant, au vu de ce que l’on demande au nom de la sécurité.

Bbj


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