Revue de Presse

Un malizé à la tête de la CCIR ?

22 novembre 2004

Samedi, la presse a rendu compte des troubles que ne cessent de provoquer les conditions dans lesquelles se sont déroulées les élections à la CCIR.

Sous le titre "Ce qui est à vendre s’achète" , l’éditorialiste du Jir écrit : "Dans la mesure où le [...] président du tribunal de commerce, a vu lui passer sous le nez au moins 27% de fausses enveloppes, il ne pouvait faire moins que de conseiller la préfecture d’expédier aussi vite que possible une bafouille au procureur de la République, histoire de porter le pet au pénal avant de tomber avec ses fripouilles en col blanc pour complicité. Ce qui fut fait le 4 novembre. Lorsque vous saurez que le 15 novembre, lundi dernier, deux personnalités de la CGPME, et pas des moindres, se sont retrouvées en compagnie de leur avocat chez François Muguet, procureur de la République, pour lui raconter d’une part tout le mal qu’ils pensaient de leur candidat Magamootoo, de l’autre qu’il fallait faire annuler ces élections parce qu’il n’était pas possible de cautionner une telle tricherie [...]".
"La CGPME explose en plein vol" écrit le Quotidien, tandis que, pour le JIR, "La CGPME explose sous la pression" . Pour RFO-radio, "les démissions qui se succèdent à la tête de la CGPME affaiblissent la position d’Éric Magamootoo" .
Le Quotidien : "Alors que ce dernier [Pascal Thiaw-Kine] était favorable à l’annulation du scrutin et à l’organisation de nouvelles élections, il a été désavoué par la majorité de son organisation et en a tiré les conséquences en démissionnant de son poste. Le syndicat des commerçants a également quitté la CGPME. Éric Magamootoo n’est plus du tout assuré d’accéder à la présidence de la CCIR".
Le JIR : "Le numéro un de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises [Pascal Thiaw-Kine] plaidait depuis jeudi pour l’annulation du scrutin consulaire et l’organisation de nouvelles élections. Désavoué par son conseil d’administration, il a préféré hier soir abandonner ses fonctions. Un départ qui risque de remettre en cause les alliances passées jusqu’ici entre le syndicat et la Fédaction, et donc d’affaiblir considérablement la candidature d’Éric Magamootoo à la présidence de la chambre de commerce".
Sous le titre : " Le Sycor tire à boulets rouges sur Éric Magamootoo ", le JIR précise : "Ce n’est guerre une surprise. Entre Éric Magamootoo et le Sycor, la branche commerce de la Cgpme, le divorce est consommé depuis le 3 novembre. Depuis que le premier vice-président de l’organisation [Éric Magamootoo]a choisi de sacrifier des élus soutenus par l’association de commerçants au profit de ceux issus de la Fédaction.
[...] le Sycor a officialisé hier soir son retrait de la Confédération, accusant Éric Magamootoo de ne pas avoir défendu “les intérêts d’un partenaire loyal et discret lors du panachage des listes”. Même si rien n’est encore officiel, Amine Alibhaye, le président du syndicat n’exclut plus de soutenir la candidature d’un d’un autre élu issu des rangs de la Cgpme à la présidence de la chambre de commerce."
Le JIR : "Grand vainqueur du dernier scrutin, [La CGPME] vient en l’espace d’une semaine de littéralement exploser [...] La démission des principaux dirigeants de l’organisation affaiblit incontestablement aujourd’hui la candidature d’Éric Magamootoo à la présidence de la chambre de commerce".
Dans le communiqué du Sycor, M. Amine Alibhaye explique que, reprochant à M. Magamootoo sa trahison , celui-ci avait alors "lancé des allégations fallacieuses et gratuites sur ma supposée allégeance à des principes communalistes , frisant en cela le racisme".
Rappelons que, pour M. Magamootoo et ses amis, lorsque Mme Shenaz Bagot démissionne, c’est parce que "son mari travaille au Port et que le Parti Communiste Réunionnais est contre la candidature de Magamootoo".
Samedi matin, le JIR et le Quotidien citent les mêmes propos d’Éric Magamootoo. Après s’en être pris à Mme Shenaz Bagot, après avoir insulté M. Amine Alibhaye, M. Magamootoo cible Pascal Thiaw-Kine. Si celui-ci a demandé de recommencer les élections ce n’est pas parce qu’il est intègre, non c’est : "pour offrir la victoire des PME au Medef " (Quotidien) ; "aux termes de la motion présentée par le président Pascal Thiaw-Kine, il a été proposé d’offrir la victoire des PME au Medef" (JIR).
"On veut voler la victoire des humbles pour l’offrir aux plus gros" (RFO).
Ainsi, pour Éric Magamootoo, si vous êtes en désaccord avec lui, c’est parce que vous êtes soit communiste , soit communaliste , soit vendu au grand patronat .
Il est vrai que lorsque ces jugements tombent des lèvres d’un tel homme, il faut les apprécier à la lumière de ce qu’est Éric Magamootoo, le numéro 3 et “Monsieur Économie” d’un PS adversaire juré du gouvernement Raffarin (“la bête immonde” comme dit Michel Vergoz), soutenu par TAK, le chef de file de l’UMP locale, et par Jean-Paul Virapoullé, le chef de file de l’UDF-UMP-La Relève. À ce compte-là, être insulté par un tel homme, équivaut à un véritable brevet d’honnêteté.

Aimé Habib


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus