La coronille est une espèce fruitière originaire du Costa Rica. Elle a été implantée sur l’île en 1993 par le CIRAD dans le cadre de la gestion des ressources et des territoires.
« L’objectif était de trouver une culture fruitière qui puisse s’adapter aux conditions environnementales des Hauts et ayant un potentiel économique », indique Thierry Michels du CIRAD. En effet, le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement avait mis en place un projet de « Diversification des hauts humides de La Réunion ». Et il se trouve que la coronille s’est très bien adaptée.
Actuellement, une parcelle de 60 arbres est cultivée dans les Hauts de Sainte-Anne par Patrick Rivière et une autre parcelle de 190 arbres dans les Hauts de Saint-Joseph, à Matouta, par Fabrice Métro.
Mais il est vrai que ce fruit est peu connu dans le monde, ce qui lui confère des avantages et des inconvénients. En effet, comme il est peu connu, « nous pouvons nous l’approprier pour en faire un fruit péï, et l’inconvénient, c’est qu’il faut le faire connaître ici », explique Thierry Michels.

C’est un produit unique au monde

En découvrant grâce au CIRAD ce nouveau fruit péï original et aux caractéristiques intéressantes, Glaces de Bourbon décide d’étendre sa gamme de crèmes glacées. « Lors d’une dégustation, nous avons proposé plusieurs glaces aux fruits, dont une à la coronille. Et on peut dire que celle à la coronille a rencontré un vif succès », explique Jacques Gonthier, responsable des Glaces de Bourbon. Plus d’un an de travail sera nécessaire à la création de la nouvelle crème glacée Piton des Neiges à la Coronille.
La coronille est un fruit semblable à sa cousine la goyave, mais contrairement à cette dernière, la coronille a la chair plus tendre. Cependant, sa chair est si acide qu’elle rend le fruit quasi impropre à une consommation du type “croque au sel”. En revanche, préparée en confiture, crème glacée ou mousse, la coronille est délicieuse. Enfin, il est important de rappeler que la coronille est un fruit à forte teneur en vitamine C. En effet, on en trouve 670 mg pour 100 g de fruit, soit 12 fois plus que dans une orange.
La commercialisation de ce produit unique au monde a donc commencé, mais déjà, une question se pose. La coronille peut être récoltée une seule fois dans l’année et il n’y a que deux producteurs pour l’instant. « Il est donc trop tôt pour prévoir des retombées », indique Gilles Espitalier-Noël, Directeur de la CILAM.
La prochaine récolte se déroulera aux mois d’avril, mai, cependant, les chercheurs du CIRAD effectuent des recherches agronomiques sur la possibilité d’une éventuelle contre-saison. On peut évaluer la production annuelle entre 15 et 20 tonnes de fruits.
Actuellement, Glaces de Bourbon produit environ 6.000 bacs de crème glacée à la coronille par jour, avec une moyenne de 900 bacs par heure.
« Le travail de l’équipe consiste à remplir les bacs de maturation, puis les nettoyer, et de nouveau les remplir », explique Jacques Gonthier.
En effet, avant d’être utilisée, la préparation doit subir une phase de maturation pendant quelques heures.

Piton des Neiges utilise des matières premières majoritairement réunionnaises

Créée en 1998, l’entreprise Glaces de Bourbon est une filiale du groupe CILAM. Elle se consacre à la fabrication et commercialisation de glaces et de sorbets. Au départ, Glaces de Bourbon fabrique des produits Pilpa avec une capacité de production de 500.000 litres par an et il n’emploie que 8 salariés.
Mais très vite, Glaces de Bourbon acquiert de nouveaux matériels plus performants, et soutenu par la CILAM, se lance dans le développement d’une marque locale, à base de produits locaux.
« Or, il existait déjà au sein du groupe une marque bénéficiant d’un capital affectif auprès des consommateurs », précise Gilles Espitalier-Noël.
La particularité des produits Piton des Neiges, yaourts, laits, crèmes fraîches, est qu’ils sont tous à base de produits laitiers et fabriqués à partir de matières premières majoritairement réunionnaises.
Une gamme de bacs de crèmes glacées Piton des Neiges voit donc le jour en mars 2006. Nous avons eu droit à la crème glacée Noix de coco, Goyavier et Vanille de Bourbon avec son coulis de goyavier.
Aujourd’hui, l’entreprise Glaces de Bourbon a une capacité de production de 1 million de litres par an et emploie plus de 20 salariés. Son chiffre d’affaires global est d’environ 4 millions d’euros. Au sein de l’activité production, la gamme de produits la plus porteuse est celle des bacs de 1,8 L, car idéal pour la consommation familiale.
Vendu à environ 6 euros en grande surface, l’activité a généré près de 1,5 millions de chiffre d’affaires en 2006.

Sophie Périabe