Journée professionnelle du BTP à l’ADPE

Un premier pas vers une coopération plus efficace

17 juin 2004

Organisée hier par la CCIR (Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion), en partenariat avec la Région, le Département et les organisations professionnelles, la journée professionnelle du bâtiment s’est voulue un lieu de rencontres, de réflexions et d’échanges entre professionnels et institutions. Et pour parvenir à une meilleure coordination entre les deux parties, franchise et clairvoyance étaient de mise.

Lors de cette journée du BTP, les sujets épineux mais non moins cruciaux ont pu être abordés (les assurances, le foncier, la sécurité, le traitement des déchets, la qualité, les mesures concernant les PME locales ou encore le partenariat public-privé), sans langue de bois, afin que les problématiques rencontrées par les entreprises locales puissent être entendues.
Dans le même temps, les partenaires institutionnels ont fait valoir les outils mis à leur disposition, de même que les actions à venir, leurs limites et celles à impulser.
Avec un potentiel de 3.000 à 4.000 PME (Petites et moyennes entreprises), le secteur du BTP réunionnais est un secteur dynamique, créateur d’emplois, d’activités et qui génère pas moins de 900 millions d’euros de chiffre d’affaires. Cependant ce constat positif masque bien des difficultés. Même si les entreprises réunionnaises travaillent à la modernisation de leurs méthodes et de leurs outils, il leur est difficile de suivre les évolutions législatives, comme d’assumer les contraintes liées à leur environnement.

Trop d’expertises métropolitaines

Bien que des outils d’accompagnement soient à leur disposition (les multiples aides de la Région ont été favorablement soulignées), elles ne les connaissent pas toujours. Lourdeur et lenteur administratives demeurent encore des plaies handicapantes, alors que des cahiers des charges rigoureux imposent des délais d’exécution et d’adaptation parfois incohérents par rapport à la réalité du terrain. Elles souffrent également de réglementations métropolitaines qui ne tiennent pas compte des particularismes du BTP réunionnais. À chaque problème qu’elles rencontrent, une étude est mandatée, trop longue et qui n’offre pas toujours la réponse attendue. Les professionnels du BTP regrettent que ce soient des cabinets d’expertises extérieurs qui traitent des sujets propres à La Réunion.
Enfin, pour ne se limiter qu’à ce dernier thème, les entreprises qualifient les tarifs des assurances locales de "racket organisé". Ces dernières pratiquent en effet des majorations allant de 50 à 80% par rapport aux tarifs appliqués en France. Là encore, les indicateurs de sinistralité viennent de l’extérieur et les entreprises ont l’amer sentiment de cotiser à l’excès pour des situations qu’elles ne rencontrent pas.
Ce dernier constat démontre clairement que d’autres discussions de ce type devront se mettre en place pour que les entreprises réunionnaises bénéficient d’une égalité de chance et de traitement. La concurrence s’importe de plus en plus et les marchés publics se privatisent dangereusement.

Estéfany


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